Mariage : témoignages

Allô la cure ... on voudrait se marier ! La liste des jeunes couples qui nous ont priés, cette année, de bénir leur mariage est longue. C’est une joie pour l’équipe pastorale d’accueillir ces jeunes gens qui ont décidé de fonder une famille, comme on aimait dire autrefois. Je n’ai qu’à survoler les noms pour deviner leur incroyable diversité, tant par la nationalité que par la langue, la culture, la religion, sans parler de leur insertion professionnelle. Les couples qui se forment de nos jours sont franchement ‘mixtes’. D’une année à l’autre, je suis étonné de les voir trouver le chemin de la Mission. Tout commence par un coup de téléphone qui permet de fixer un premier rendez-vous. Si un coup de fil est très facile, il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit, le soir venu, d’aller voir le curé. Démarche difficile, car la plupart des couples candidats au mariage sonnent avec appréhension à la porte de la cure. Ils n’ont plus guère de contact avec l’Eglise et, depuis leur Première communion ou Confirmation, ils n’ont plus rencontré un prêtre ou un pasteur. Ils partagent l’image ambiguë que projette sur le clergé la société et, au moment de frapper à la cure, ils sont hantés par une seule question - ils me l’avouent plus tard - : comment serons-nous reçus ? Sur quel bonhomme allons-nous tomber ? En général, cette première rencontre qui sert à préparer le terrain et mettre à l’aise les candidats se passe plutôt bien, à leur grand étonnement. Je le remarque à la manière dont les jeunes gens descendent les escaliers au moment de prendre congé... Ils savent apprécier si le prêtre a tenu compte de leur situation, toujours unique à leurs yeux. Il est vrai que la préparation au mariage est devenue, par la force des choses, un service à la carte. Lorsque j’ai devant moi des fiancés qui se tournent vers l’Eglise pour demander de bénir leur mariage, je dois accepter qu’ils m’invitent à les accompagner sur un bout de chemin seulement. Mais est-ce si peu ? La vie, n’est-elle pas un pèlerinage fait de bouts de chemin ? Chaque fois que mon ministère m’invite à bénir la vie de ces jeunes gens, je pense à un confrère qui a béni, tout au long de sa vie de Dominicain, plus de 800 mariages et qui m’a laissé un précieux conseil : « Évitons de compliquer la vie des gens qui viennent nous voir, leur vie est déjà suffisamment compliquée. » Sage conseil, qui ne m’empêche nullement de présenter aux fiancés un Evangile exigeant et ne me dispense pas de m’investir totalement dans ce ministère en préparant soigneusement leur Messe de mariage. P. Clau LOMBRISER op, Mission catholique de Zürich, 2010  

Contexte particulier de la préparation au mariage pour les catholiques francophones dans le monde. Un échange spontané et fructueux !

Le 4 mai 2017 , Benoit nous écrit :

« Je suis Benoit, français, résident en Chine, Ping est chinoise, nous allons nous marier en France à Rueil-Malmaison, le 17 Juin prochain. Afin de partager la beauté de la liturgie avec nos invités chinois, je suis à la recherche de la traduction liturgique chinoise de certains textes relatifs à la célébration du mariage. Sauriez-vous où je pourrais trouver ça ?… »

Nous le mettons tout de suite en lien avec les membres, prêtres et laïcs, de la CCF de Shanghai. Le 10 mai 2017, Benoit répond à la prise de contact d’Inès, membre de l’équipe d’accueil de la CCF de Shanghai : 

« Pour nous présenter, Ping est chinoise, de Zhaoqing, où nous habitons, elle n’est pas catholique. Je suis Benoit, Français, je travaille en Chine depuis 11 ans, dont 8 ans à Zhaoqing. Je suis originaire de Rueil-Malmaison. Après une recherche à Canton, Zhaoqing et en France, c’est dans la paroisse de Rueil-Malmaison que nous avons été accueillis et accompagnés vers ce mariage. Je ne suis pas complètement étranger à cette paroisse car j’y ai été baptisé et y ai reçu ma confirmation. Nous sommes donc un cas particulier (non-membre de la paroisse) et compliqué (Ping n’est pas catholique et ne parle pas français).

Cela nous amène donc à maintenant, la préparation de la célébration et du livret. Parmi une soixantaine d’invités, une dizaine viennent directement de Chine. Nous sommes donc à la recherche des textes liturgiques en Chinois afin de les ajouter au livret. Si nous pouvons l’éviter, nous ne souhaitons pas faire la traduction nous-même afin de ne pas défigurer un texte liturgique qui existe certainement déjà.

Toute aide pour trouver la version chinoise de cette liturgie sera la bienvenue!

Concernant les chants, afin de ne pas compliquer la tâche à l’équipe paroissiale, nous avons choisi parmi une présélection de chants qui nous as été fournie, en choisissant principalement des chants de Taizé… »

Et enfin, le 6 juin, Benoit et Ping nous remercient tous chaleureusement :  

« Un énorme merci à vous tous, ci-joint la version finale du livret de notre célébration de mariage. Soyez libres de le partager avec ceux que ça pourrait aider. Votre support fait vraiment chaud au cœur,

Nous acceptons de partager ce livret largement sur votre site ou par tout autre vecteur d’information. Ce sera d’ailleurs d’autant plus efficace en tant qu’aide à la communauté. Cela donnera un accès potentiel plus facile aux prochains couples franco-chinois qui se retrouveraient devant son ordinateur en se grattant la tête et en se demandant par où commencer.

En espérant revenir vers vous prochainement pour un livret de baptême !

Fraternellement,

Benoît et Ping »

En un mois… objectif atteint ! Et ce, grâce à la simplicité d’une demande spécifique, à la mise en liens par notre service parisien et à la collaboration immédiate et attentionnée de la CCF de Shanghai, signe véritable de la grande solidarité présente au sein de notre réseau des paroisses catholiques francophones dans le monde. Une initiative qui illustre parfaitement le sens de notre mission : Agir au soutien des catholiques francophones dans le monde ! Que tous ces maillons de la chaîne en soient pleinement remerciés. Que ce bel exemple soit fécond de nombreuses autres demandes… nous y répondrons toujours avec le même enthousiasme ! Et bien entendu… tous nos meilleurs vœux de bonheur à Ping et Benoit !

L’équipe des CCFM.

P. Lepeu, aumônier des catholiques francophones à Hong Kong : L’accompagnement de la préparation au mariage se rajoute pour moi à un emploi du temps bien chargé et il n’est pas toujours facile d’organiser les rencontres avec les fiancés au milieu de mes différents déplacements. Mais j’apprécie énormément ce temps passé avec ces jeunes qui veulent s’engager dans le mariage, qui se posent plein de questions en vérité, qui sont très ouverts à la discussion et aux invitations à approfondir les fondements de leur vie, y compris sur le plan spirituel. Souvent, je me dis que c’est de l’évangélisation directe, pour ces grands jeunes qui souvent reviennent à l’Église après une longue absence, ou même viennent pour la 1ère fois, et je repense à l’Évangile des disciples d’Emmanüs : Jésus n’a pas hésité à prendre de son temps précieux, le Jour de la Résurrection, pour accompagner seulement 2 disciples sur leur chemin de foi. Par ailleurs, plus personnellement, il m’est très profitable comme missionnaire de vivre ces échanges forts avec de jeunes Français (parfois avec des asiatiques) : d’une part pour mieux comprendre l’évolution des mentalités en France, les préoccupations, la situation des chrétiens en métropole... après plus de 15 ans en monde chinois, je me sens un peu loin de ce monde français et cette bonne piqûre de rappel est très bénéfique. D’autre part compte tenu de mon travail en Chine, je suis souvent confronté à des problèmes, des souffrances, des pressions en tout genre, et ces rencontres passées à écouter deux jeunes parler de leur amour, cela représente pour moi une bonne cure de joie et d’espérance. Enfin, j’apprécie la collaboration avec les 4 couples accompagnateurs et je suis admiratif devant leur dévouement, la qualité de leur vie chrétienne, et le sérieux de leur engagement dans ce service auprès des jeunes couples, malgré leurs nombreuses responsabilités. Bruno LEPEU, Missions Etrangères de Paris, 2010.