Messe célébrée par le Pape à Bogota : nous y étions !
Le 7 septembre dernier, parmi tous les événements prévus pendant la visite du Pape François en Colombie, une grande messe a réuni plus d’un million de colombien au Parc Simon Bolivar de Bogota.
Un groupe d’une quarantaine de personnes, petits et grands, de la CCF s’est organisé pour assister ensemble à ce grand rassemblement.
Quelle effervescence ! Viva el Papa !!! Viva Francisco !!
Partager cette rencontre inoubliable !
Au cours de son voyage en Colombie, du 6 au 11 septembre, le pape François sest rendu à Bogota, Villavicencio, Medellin et Carthagène.
Le prêtre responsable de la communauté catholique francophone de Bogota et certains membres de cette CCF témoignent leurs attentes concernant cette rencontre et comment ils se préparent à accueillir le pape François.
1. Bonjour Oscar, qui es-tu ?
Je m’appelle Óscar Andrés Rodríguez Tique, je suis colombien, je viens d’Ibagué, une ville qui se trouve au sud du pays, capitale du département du Tolima. J’ai 30 ans, et je suis séminariste eudiste de la province du Minuto de Dios.
2. Pour toi, que représente la venue du Pape en Colombie ?
La venue du Pape pour moi représente la visite du Christ à travers le sacerdoce de l’Evêque de Rome, c’est à dire, Jésus-Christ présent en la personne du Pape est celui qui nous apporte la Paix et la Réconciliation. En Colombie, c’est important et nécessaire de parler de paix et de réconciliation car nous avons perdu de vue l’Amour de Dieu en suivant d’autres dynamiques qui parfois nous déshumanisent.
3. Peux-tu nous parler un peu du Minuto de Dios ?
Le Minuto de Dios, ou « petit village blanc » comme l’appelait le Père García-Herreros, es un lieu où nous pouvons faire miséricorde, comme le dit le Pape, puisqu’en étant conscients de l’amour de Dieu qui nous transforme, nous pouvons être un canal, un instrument, de bénédiction pour ceux qui en ont le plus besoin. A toute personne qui connaît le Minuto de Dios est offerte l’opportunité de faire un pas vers l’espérance d’un monde meilleur.
4. Comment est-ce que le quartier du Minuto de Dios se prépare à accueillir le Pape ?
Le Minuto de Dios se prépare à la visite du Pape en se formant avec la Bible et en priant pour le Souverain Pontife, disposant nos cœurs pour que sa parole de réconciliation puisse être la graine que Jésus-Christ sème pour faire de la Colombie un pays renouvelé.
5. Comment est-ce que vous séminaristes du Minuto de Dios vous êtes préparés à ce moment important ?
Les séminaristes du Minuto de Dios nous préparons pour la venue du Pape en diffusant l’information autour de cet événement, à la Radio, par des catéchèses, et dans toutes nos prises de parole. Nous l’attendons avec impatience et disposons notre cœur à travers une prière constante.
6. Je crois que tu vas avoir un rôle particulier pendant la visite du Pape (musique/chant), peux tu nous en parler ?
J’ai la grande chance d’avoir été choisi pour chanter ai sein d’un des ensembles musicaux qui accueillera le Pape au Parc Simón Bolivar à Bogota. C’est une occasion/opportunité pour chanter avec le cœur, représentant avec fierté la province eudiste du Minuto de Dios et sa maison de formation.
7. Souhaites-tu nous dire autre chose ?
Une phrase de Saint Jean-Eudes : “Vengan hermanos, para que dediquemos lo que nos queda de vida al servicio de nuestro Maestro” (Une invitation à dédier ce qu’il nous reste de vie au service de notre Seigneur)
1. Bonjour Elodie, qui es-tu ?
Je suis Elodie, à Bogota depuis 2 ans, j’ai 47 ans. Je vis ici avec ma famille : Manu et nos 3 filles, Océane, 15 ans, Céleste, 14 ans et Adélie, 9 ans. Je sors d’un remplacement de 8 mois comme professeur de français au Lycée français de Bogota. Je suis en disponibilité de Pôle emploi.
2. Peux-tu nous parler de la CCFB (Communauté Catholique Francophone de Bogota) ?
J’ai véritablement connu la CCF à travers la préparation aux baptêmes de mes filles. Elles sont d’abord allées au Caté avec Virginie, emmenées par tous leurs copains qui se préparaient pour leur profession de foi (Domitille, Mathis, Titouan, Théo, Salomé…). Au cours d’une retraite avec tous ces jeunes qui fut une révélation, Océane et Céleste se sont dit : Pourquoi pas ?
Je suis profondément croyante, d’une foi à la fois entière, viscérale et en même temps en perpétuel questionnement mais j’avais peu à peu lâché la pratique et tout engagement dans une paroisse, n’ayant pas trouvé de communauté au sein de laquelle je me sentais à ma place. La rencontre de la CCF, via Marie S., Virginie P. et Aude B. m’a d’emblée projetée dans une famille dont je me suis sentie faire partie. Au fil des mois vécus ensemble, les liens avec cette famille de prière se sont consolidés. ; à travers aussi les moments de peine, les départs de Kolya et du papa d’Aurore mais aussi les moments de joie : les professions de foi de ces 7 jeunes si motivés et gais « Je suis dans la joie, une joie immense ! » ; les premières communions ; les naissances de tous ces bébés. Et, non des moindres, les trois étapes de préparation au baptême d’Océane, Céleste et Adélie auxquelles la communauté a largement contribué avec joie et ferveur. Que de joies et de moments forts partagés !
3. Tu as vécu un grand moment il y a quelques jours avec tes filles, qui ont été baptisées. Peux tu nous en dire un peu plus ?
Combien de personnes sont venues me voir me disant que la démarche de ces 3 jeunes filles les questionnait dans leur foi, les réveillant d’une pratique devenue routinière. Océane, Céleste et Adélie ont reçu le sacrement de baptême le 18 août dernier sur l’île d’Arz, après plus d’un an de préparation intense à Bogota aux côtés de Marie, Frédérique, Virginie et Aude.
Je voudrais me porter témoin de deux choses qui m’ont marquée :
La première est que, même si je suis la mère d’Océane, Céleste et Adélie, j’ai été tout au long du processus épatée, transportée et questionnée par la force de leur foi et de leur engagement. Je voudrais citer Adélie lors de son baptême : « Dieu me donne énormément d’espoir (…). Quand je fais des bêtises, je blesse quelqu’un, je suis égoïste, je ne fais pas attention aux autres, Il me pardonne et après je suis libre. »
La deuxième est que nous avons réussi à intégrer la Communauté Catholique Francophone de Bogota à la cérémonie du 18/08 comme une belle continuité, une passation entre les communautés de l’île d’Arz et de Bogota. Notamment par la reprise, par la chorale, des chants si joyeusement chantés toute cette année : « Ouvrons nos portes au Roi, au Dieu de Gloire », « Couronnée d’étoiles » et « Que ma bouche chante ma louange ! »…cette dernière chanson reprise en chœur lors de la 1ère communion des filles (le dimanche 20 août avec la paroisse d’Arz) à la demande du père Jean Lucas et terminée en apothéose par une explosion d’applaudissements. Bogota était parmi nous !
4. Pour toi (et pour tes filles), que représente la venue du Pape en Colombie ?
Je ne réalise pas du tout que je vais rencontrer le Pape et cela me dépasse un peu. Je me sens vraiment très petite, débutante dans ma foi, humble. Je me laisse être surprise, être page blanche sur laquelle s’inscrira la rencontre de François, vierge de toute idée préconçue, je laisse mon cœur OUVERT à cet événement incroyable.
La venue du Pape en Colombie me ravit car elle est primordiale en ce moment-ci de l’Histoire de ce pays et de la lutte du peuple colombien pour la Paix. Que ce soit un Pape latino-américain et qui vienne du peuple est encore plus fort à mon sens.
5. Comment te prépares-tu à la messe du 7 septembre à laquelle une 40aine de membres de la CCFB ont prévu d’assister ?
Une organisation aux petits oignons, merci Caroline ! Je m’y prépare comme pour un pèlerinage, qui ne sera pas si facile physiquement, mais qui sera un moment unique et exceptionnel dans ma vie de Chrétienne. Dont je devrai profiter de chaque instant…
1. Bonjour Lina, qui es-tu ?
Je m’appelle Lina, j’ai 24 ans et j´habite dans le quartier San Luis sur les hauteurs de Bogota. C’est un quartier défavorisé sur les montagnes à l’est de la capitale Colombienne où l’accès à la santé, à l’éducation et à l’ensemble des services de la vie quotidienne y est difficile pour l’ensemble de la population. Je travaille à Oasis depuis 6 ans où je suis en charge des projets Education et Pastoral. La
Fondation Oasis est un projet de développement social, porté par la communauté chrétienne de Fondacio et le Collège Colombien Emilio Valenzuela. Nous accueillons et accompagnons, au travers des thématiques de l’habitat, de la santé, de l’éducation et de l’environnement tous les habitants du quartier, sans distinction, d’âge, de niveau social ou de religion. Je suis également investie dans la paroisse du quartier où je me charge de la partie musicale pour les jeunes mais aussi de l’organisation de quelques grands évènements, comme la venue du pape.
2. Pour toi qu’est-ce que représente la venue du pape en Colombie ?
Pour la Colombie, je pense que la venue du pape, plus que sa présence physique, vient nous donner l’espérance et le courage de continuer à construire la paix de demain dans notre pays.
Personnellement je le vis comme un encouragement et une invitation de la part de l’Eglise pour continuer ce processus de paix que nous avons entamé en Colombie. En ce sens j’ai le sentiment d’appartenir à une communauté qui nous soutient et prie pour nous sur ce chemin.
3. Comment vous préparez-vous au sein de la paroisse de ton quartier pour la venue du pape ?
Au niveau logistique, c’est moi qui ai la charge du groupe de 50 jeunes de ma paroisse avec trois autres coordinateurs. Nous organisons le rassemblement des jeunes qui aura lieu jeudi 7 septembre dans la matinée sur la place principale de Bogota « Plaza de Bolivar ». Là le pape viendra nous rejoindre pour un petit temps avant que nous nous dirigions tous vers le parc Simon Bolivar où se déroulera la messe avec tous dans l’après-midi.
Au niveau spirituel, nous nous préparons ensemble à vivre cette rencontre en cherchant à découvrir le meilleur de nous-même, notamment en nous mettant au service des autres. Nous avons également participé, avec d’autres paroisses, à trois ateliers de formation, sur le travail en équipe, la compréhension de la situation de notre pays et l’apprentissage des chorégraphies que nous ferons à plus de 1000 jeunes pour accueillir le pape (https://www.youtube.com/watch?v=deAbNhAbmhc ).
Dans cette démarche, nous nous préparons non seulement pour la venue du pape, mais aussi pour les prochains JMJ au Panama en 2019 et à plus long terme afin d’agir en tant que jeunes Chrétiens pour la paix dans notre pays.
4. Veux-tu ajouter quelque chose ?
J’ai eu la chance de vivre une grande expérience de foi, de développement spirituel et personnel lors des derniers JMJ à Cracovie, et ceci grâce au partage communautaire avec des jeunes d’autres pays et d’autres cultures. Ce moment fut pour moi d’une grande richesse. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que le pape nous invite à suivre notre chemin, en tant que jeunes, et de lutter pour nos rêves quels qu’en soient les obstacles.
1. Bonjour Caroline, qui es-tu ?
Je suis une française mariée à un franco-colombien. Nous avons deux enfants et habitons Bogota depuis deux ans.
2. Pour toi, que représente la venue du Pape en Colombie ?
La dernière fois qu’il m’a été donné de rencontrer un Pape, c’était à Rome, par hasard, lors d’un voyage de classe. J’avais 15 ans et voir Jean-Paul II -même de loin- m’avait déjà fort impressionnée. Cette fois-ci, c’est le Pape François qui semble venir à nous: impossible de rater ça !
3. Peux-tu nous parler un peu de la CCFB (Communauté Catholique Francophone de Bogota) ?
Bien qu’existant de fait auparavant, la CCFB est née peu après notre arrivée, d’une simple discussion de copines avec une volontaire eudiste fraîchement arrivée elle aussi. Tout est allé très vite ensuite, grâce aux contacts d’Aude, et notre première messe en français a eu lieu en novembre 2015. Peu à peu, la communauté s’est enrichie de nouveaux membres qui lui ont donnés sa légitimité.
4. Comment est-ce que les familles de la CCFB se sont organisées pour participer au grand événement qu’est la visite du Pape en Colombie ?
Nous savons que le Pape vient à Bogota depuis le printemps dernier. Rapidement, il nous a paru évident de nous organiser pour faire partie de l’événement. Il se trouve que j’étais sur place au moment des inscriptions, qui tombaient en pleines vacances scolaires d’été. J’ai donc proposé à une quarantaine de personnes de prendre les billets d’entrée pour la messe du 7 pour eux.
5. Qu’attends-tu de la journée du 7 septembre? Des joies, des craintes ?
La messe du 7 septembre va arriver très vite. J’aurai la chance d’y aller accompagnée de mon fils aîné qui aura tout juste atteint l’âge requis pour participer. Nous sommes très excités par cette journée qui s’annonce sportive mais riche en émotions.
Mes craintes ? Le monde. Qu’il y ait trop de monde, et qu’il soit trop loin de nous. Ici, il y a des affiches partout, jusque dans les universités ! D’ailleurs, la journée a été déclarée “journée civique”. Les colombiens qui désirent y aller sont libérés par leurs employeurs !! Je trouve ça génial !
Mes espérances ? Que cette foule de croyants montre à mon fils à quoi ressemble la foi. Et qui sait… Pourquoi pas réussir à approcher le Saint Père ?!? De quoi marquer toute une vie.
Découvrir également le dossier de la Conférence des évêques de France.