La Turquie est, comme la France et le Portugal, un pays officiellement laïc.
Depuis 1965, il n’y a plus de statistiques ethnico-religieuses dans le pays et toutes les estimations (y compris venant des instances internationales) n’ont aucune base solide et fiable. Le nombre des chrétiens en Turquie ne dépasserait pas cent mille personnes (0,1% de la population), bien que la plus grande ville du pays, Istanbul, soit le siège de deux patriarcats anciens et prestigieux : celui des Grecs et celui des Arméniens. Les Arméniens constituent la plus grande communauté chrétienne du pays (environ 60 000, dont 45 000 vivent à Istanbul. Les catholiques ne sont qu’environ 3000. Depuis les années 30, il n’y a plus de religion officielle en Turquie, même si les pratiques religieuses des différents groupes sont encore très présentes dans la vie quotidienne.
Selon l’hebdomadaire franco-turc Zaman, le nombre d’attaques à l’encontre des chrétiens est en augmentation car le discours antichrétien peut être utile à certains partis politiques. Une église de Bursa (Nord-Ouest de l’Anatolie) a subi une attaque au cocktail Molotov et les vitraux de deux autres églises ont été brisés.
Au-delà de ces faits, les chrétiens de Turquie expriment un mal-être constant.
L’Islam est largement majoritaire et tend à s’imposer comme un marqueur de l’identité nationale. Beaucoup de chrétiens de Turquie se sentent des citoyens de seconde zone et ont parfois du mal à obtenir ou à renouveler leurs visas pour l’étranger.
Ankara (4.550 000 habitants), capitale de la Turquie depuis le 13 octobre 1923, est la deuxième plus grande ville du pays après Istanbul. Elle est située en Anatolie centrale.
Deux lieux de culte catholique existent à Ankara:
L’église Meryem Ana (de la Vierge Marie) est le lieu de prière de la communauté catholique internationale d’ Ankara.
Le dimanche, la messe y est célébrée à 10 heures, essentiellement en anglais dans une ambiance très chaleureuse. La messe en français est célébrée une fois par mois le dimanche à 11 heures 30 pendant l’année scolaire. L’aumônier de la communauté francophone est le père Alexis Doucet.
Située dans les locaux de la Nonciature Apostolique (l’ambassade du Vatican en Turquie), l’église Meryem Ana rassemble des personnes venant de nombreux pays et d’horizons très différents, tant que culturellement que socialement.
Pendant la messe, en temps scolaire, les petits enfants sont pris en charge pour un temps de liturgie qui leur est adaptée.
Après la messe, les fidèles prennent le temps de se rencontrer pour un partage informel.
L’église Azize Tereza (Sainte-Thérèse)
Pendant la semaine, l’église Meryem Ana étant fermée, c’est l’église Azize Tereza à Ulus (dans l’enceinte de l’ambassade de France) qui accueille les fidèles. Elle est ouverte à de 15 heures à 17 heures du mardi au samedi, ou sur rendez-vous pour un temps de prière ou pour la rencontre d’ un prêtre. L’adoration eucharistique y a lieu tous les mercredis à 17 heures et est suivie d’une messe en turc à 18 heures.
La communauté jésuite
L’équipe pastorale de la paroisse et de ses deux églises est confiée à la petite communauté jésuite, composée de prêtres de différents pays. Cette communauté vit dans les locaux de l’église Azize Teresa. En dehors de leur mission pastorale à Ankara et plus généralement pour l’Eglise catholique de Turquie, les jésuites se consacrent à l’aide aux réfugiés, très nombreux dans ce pays. Ils font également entendre leur voix sur deux grand sujets en Turquie et à l’étranger: le développement humain et le dialogue inter-religieux, sujets pour lesquels ils s’investissent largement.
Voici ce que confiait le P. Alexis Doucet, peu après son arrivée en 2012, sur sa mission à Ankara:
“En une phrase, officiellement mes deux casquettes sont : prêtre au service de la communauté chrétienne de langue turque et prêtre au service de la communauté francophone. A vous amis francophones donc, différentes activités vous sont proposées.
- La communauté chrétienne de langue française se donne rendez-vous, le troisième dimanche de chaque mois pour célébrer la messe dans notre chapelle et pour partager ensuite un repas tiré du sac.
- Des adultes qui veulent se retrouver pour échanger en profondeur se voient tous les mois pour une soirée discussions et débats.
- Je réunis aussi une fois par mois les adolescents francophones qui le veulent pour une soirée d’échanges. Deux groupes existent. Un pour les 14-15 ans et un autre pour les 16-18 ans. Ce sont les jeunes eux-mêmes qui s’invitent et se motivent. Nous nous retrouvons soit dans les familles, soit dans un lieu extérieur.
Par ailleurs, il existe aussi des propositions de catéchisme en français plus classiques pour les plus jeunes.”
Les activités de la communauté internationale.
Ces activités en langue anglaise s’adressent aussi aux francophones.
Grâce à l’aide de nombreux de ses membres, Meryem Ana est une communauté accueillante et dynamique. Elle compte sur tous les talents et espère qu’en retour chacun recevra beaucoup ! La personne responsable d’une activité est invitée à faire partie du conseil paroissial, conseil qui se réunit une fois par fois après la messe. Le conseil prend également en charge la comptabilité et fait la coordination générale.
Outre le catéchisme et l’aumônerie, l’équipe d’accueil est présente auprès de tous ceux qui viennent à la messe dominicale. Elle s’occupe du « thé » à l’issue de la messe. Les jours de fête, elle coordonne aussi les participations au buffet prévu. L’équipe liturgique est chargée de la décoration florale de l’église, de l’acolyte et des servants d’autel, des lecteurs, des ministres de la communion et de la sacristie.
Pour Saint Augustin « Chanter, c’est prier doublement » ! Un groupe très vivant de jeunes étudiants venant de différents pays d’Afrique, mais aussi du monde entier font partie d’une chorale, organisent des rencontres spirituelles ou de détente, et réchauffent les cœurs des membres de la communauté par leur chants lors des fêtes liturgiques.
De nombreuses activités sociales (balades, jeux, ou autres… proposées par les membres selon l’esprit créatif de chacun. De bons moyens pour prier, lire, penser, ou partager avec les autres.
Les sacrements.
– La réconciliation
Elle peut être donnée n’importe quand car Dieu est toujours avec nous, même si nous sommes éloignés de lui… Dieu nous dit souvent : «Revenez à moi de tout votre cœur, ne laissez pas la peur vous éloigner… ». C’est pourquoi les fidèles sont invités à demander le sacrement à un prêtre avant ou après la messe ou à prendre un rendez-vous pendant la semaine à l’église Azize Tereza. Pendant l’Avent et le Carême, une célébration pénitentielle est proposée à l’église Meryem Ana.
– Le baptême
Il est célébré pendant la messe dominicale, plus particulièrement au printemps avec toute la communauté. Pour les petits enfants, les parents sont invités à un temps de préparation avec le prêtre qui leur rappelle leur devoir d’éduquer leur enfant dans la foi chrétienne. Pour les enfants d’âge scolaire et les adultes, il faut prendre rendez-vous avec un prêtre.
– La première communion
Elle est généralement célébrée en mai pendant la messe dominicale. La préparation au sacrement pour les enfants âgés de sept ans ou plus commence début octobre après la messe de rentrée de fin septembre.
– La confirmation
Elle est donnée en général en mai par le Vicaire Apostolique d’Istanbul pendant la messe dominicale. La préparation qui s’adresse aux jeunes de quinze ans et plus commence également en octobre. Elle peut concerner aussi les adultes qui font une préparation particulière.
-Le sacrement des malades
Toute personne gravement malade peut être signalée aux prêtres qui peut donner ce sacrement. La célébration de ce sacrement consiste en l’onction d’huile bénite sur le front et en l’imposition des mains.
Lire aussi le témoignage du P. Balhan, prêtre jésuite quand il était curé de la paroisse d’Ankara (2006).