CCF Séville

 

L’initiative des messes en français à Séville est née de la volonté de la Curie diocésaine. Ce projet a été lancé au début de l’année pastorale 2024-2025. L’idée initiale était de proposer des messes en français et en anglais à la cathédrale, principalement destinées aux touristes. On pourrait alors se demander comment ces célébrations francophones ont finalement vu le jour dans la paroisse San Marcos, et non à la cathédrale.

Il se trouve que, par la grâce de Dieu, j’ai été nommé, au début de cette même année pastorale, vicaire de deux paroisses situées dans le centre de Séville, dont celle de San Marcos. Cette paroisse se trouve dans la rue San Luis, à quelques pas de l’ancienne église “Saint Louis des Français”, aujourd’hui désacralisée et transformée en musée.

Pendant ce temps, l’Archevêché cherchait toujours une solution pour célébrer des messes en français à la cathédrale. En préparant notre plan pastoral de début d’année avec le curé, nous avons décidé de proposer à l’Archevêque et à la Curie de célébrer ces messes à San Marcos. Cette paroisse, bien située dans un quartier fréquenté par les touristes, semblait toute désignée. Notre proposition a été acceptée, en raison notamment de l’histoire du quartier — la rue San Luis ayant une mémoire francophone — et de la présence sur place d’un prêtre capable d’assurer cette pastorale. On peut donc dire que la Providence a joué un rôle essentiel dans la naissance de cette nouvelle communauté catholique francophone à Séville.

La première messe en français a eu lieu le 12 octobre 2024 à la paroisse San Marcos, en présence de quelques Français et de plusieurs résidents francophones vivant à Séville. Depuis, l’assemblée des fidèles est composée d’un petit groupe d’habitués, rejoints chaque dimanche par des touristes de passage.

Il convient de souligner que la paroisse San Marcos a toujours été une église espagnole. Le curé actuel, nommé l’an dernier, est sévillan, et le conseil paroissial est entièrement constitué de laïcs de cette ville. Aujourd’hui, les célébrations s’y font dans les deux langues, dans une belle complémentarité.

Nous sommes donc une jeune communauté, encore modeste, mais pleine d’espérance. Que Dieu veuille qu’un jour, San Marcos devienne véritablement la paroisse des Français à Séville.

Père Léonce-Amour Hounbiogbe

 

Les débuts de la messe en français

Généralement, la création d’une Communauté Catholique Francophone (CCF) à l’étranger résulte d’une demande exprimée par un certain nombre de résidents désireux de vivre leur foi dans leur langue maternelle. Ils forment ainsi le groupe des premiers fidèles. Cela n’a pas été notre cas et nous nous sommes vite rendu compte qu’il nous manquait l’essentiel: une assemblée de fidèles assez nombreuse pour faire vivre pleinement cette liturgie francophone. La première tâche fut donc claire : faire connaître l’existence des messes en français à l’église San Marcos.

Les premiers informés furent les résidents français via le groupe WhatsApp de l’association Séville Accueil, auquel nous avons envoyé un article de presse consacré à cette belle initiative. Peu ont réagi, ce qui est compréhensible dans la mesure où, dans l’ensemble, les Français s’intègrent facilement à la vie locale, et ceux qui sont croyants appartiennent souvent à une paroisse espagnole proche de chez eux.

Néanmoins, quelques résidents de longue date et membres de l’Association des Français à Séville ont très vite adhéré à cette initiative. Ils ont formé, autour du Père Léonce-Amour, un noyau restreint mais fidèle, soudé et enthousiaste. Forts de cette cohésion et de cette ambiance fraternelle, nous sommes convaincus que ce groupe est appelé à grandir.

Un autre public auquel s’adresse tout particulièrement ce projet est celui des touristes francophones, nombreux à visiter Séville tout au long de l’année. Nous avons pour eux conçu des flyers distribués dans les hôtels et agences de tourisme, ainsi qu’une carte explicative remise aux visiteurs francophones de la cathédrale.

Mais très vite, nous avons compris que la visibilité de notre messe resterait limitée tant qu’elle ne serait pas facilement accessible sur Internet. Nous avons donc orienté nos efforts vers le numérique. Sur les conseils d’un touriste français venu en famille assister à la messe, nous avons contacté le site des Communautés Catholiques Francophones dans le Monde. Dès lors, notre petite communauté a commencé à se sentir accompagnée, encouragée, et mieux reliée à d’autres réalités similaires dans le monde.

 

Esprit de communauté

Après chaque célébration, le Père Léonce-Amour prend le temps de saluer les fidèles et, à la ferveur de la liturgie, succède un moment de convivialité. Ce temps de présentation et d’échange est d’autant plus important que la plupart des nouveaux arrivants connaissent encore très peu la ville et nous, en tant que résidents, nous les orientons volontiers sur les questions culturelles, pratiques ou spirituelles qui les interpellent.

CCF Séville

C’est de ces discussions, souvent prolongées sur le parvis ou autour d’un café, qu’est née une véritable petite famille. En effet, nous avons eu la joie d’accueillir plusieurs jeunes stagiaires et étudiants Erasmus, désireux de s’investir. Ils ont ainsi rejoint notre communauté avec enthousiasme, apportant une belle énergie et un souffle de jeunesse. Ils ont immédiatement proposé de prendre en charge le choix des chants pour les messes et ont mis en place un système de QR codes pour que chacun puisse accéder aux paroles. Ils repartiront bientôt, mais leur engagement aura marqué nos mémoires.

Nous espérons que d’autres jeunes prendront le relais à la prochaine rentrée universitaire, pour continuer à vivre cette expérience spirituelle et fraternelle profondément enrichissante.

 

Bilan des huit premiers mois de la CCF de Séville

Nous ne sommes qu’au tout début de notre parcours, mais les huit premiers mois qui se sont écoulés depuis la première messe en français ont été très fructueux, autant du point de vue spirituel que fraternel. Certes le chemin n’est pas toujours facile mais nous avons réussi à poser les premières fondations d’une petite communauté fervente, vivante et accueillante, et cela donne tout son sens à la mission qui nous a été confiée en tant que Catholiques engagés.

Nous avons été particulièrement touchés par la gratitude exprimée par de nombreux touristes de passage. Pour plusieurs d’entre eux, participer à une messe dans leur langue maternelle, au cœur d’une ville étrangère, a été une source de joie et de réconfort. Ce sentiment est aussi partagé par les résidents francophones de longue date: vivre sa foi en français est un vrai privilège, que nous apprenons à redécouvrir.

Un des moments forts de ces derniers mois a été la proposition spontanée d’un groupe de jeunes de passage à Séville, venus animer la célébration du dimanche de Pâques. Leur dynamisme et leur engagement ont marqué notre communauté. Nous leur en sommes infiniment reconnaissants.

Actuellement, deux messes en français sont célébrées chaque semaine à San Marcos : le samedi à 18h30 et le dimanche à 11h30. Par ailleurs, nous avons aussi la chance de vivre un temps hebdomadaire de recueillement et de rencontre avec le Seigneur, grâce à l’adoration du Saint-Sacrement chaque mercredi à 20h.

CCF Séville

Un événement particulièrement marquant à été la célébration de notre tout premier baptême, en février dernier: un moment de profonde émotion pour notre communauté.

 

Prochaines activités

Notre communauté étant encore très réduite, notre priorité consistera à l’amplifier pour lui permettre de perdurer. Pour les mois à venir, notre principal défi sera double : d’une part, élargir le noyau stable de fidèles qui portent la communauté au quotidien tout en conservant sa grande cohésion; d’autre part, mieux faire connaître l’existence de la CCF aux personnes de passage à Séville. Pour ce faire, nous élargirons les canaux de diffusion et, avec l’aide des jeunes, nous miserons sur le grand potentiel des réseaux sociaux.

Nous avons aussi l’intention de mettre en place plusieurs groupes de travail, ce qui permettra d’attribuer un rôle précis et bien défini à chacun des membres organisateurs de notre communauté naissante.

Et bien sûr, nous continuerons à veiller à ce que toutes les personnes qui rejoignent notre paroisse francophone puissent y approfondir leur foi chrétienne à travers les offices célébrés dans leur langue et se sentent accueillies au sein d’une véritable communauté fraternelle.

 

Témoignages

Notre communauté naissante est ma seconde famille à Séville. Les générations et les parcours s’unissent dans une ferveur partagée. C’est une grande joie de retrouver le Père Léonce-Amour et notre groupe de San Marcos chaque fois que j’ai la chance de revenir dans ma ville de cœur. (Alexis GR, Paris)

 

La découverte de la Messe en français à l’église de San Marcos a été pour moi un don du Ciel. J’y ai rencontré un groupe de personnes chaleureuses et enthousiastes, encouragées dans leur foi par le très bienveillant Père Léonce-Amour. C’est un honneur de participer à l’avènement de cette belle famille spirituelle. (Corinne)

 

J’ai découvert la paroisse française en arrivant à Séville pour un stage de quelques mois. C’est une grande chance de pouvoir assister à la messe en français à l’étranger! J’ai été accueillie de manière très chaleureuse par les habitués de la paroisse. C’est toujours une grande joie de se retrouver pour la messe, un dîner ou un temps d’adoration tous ensemble. (Camille)

 

Pouvoir m’investir dans une paroisse francophone pendant mes deux mois de stage à Séville a profondément enrichi mon expérience. Sans cette opportunité, mon stage n’aurait pas eu la même dimension, tant sur le plan humain que spirituel. J’y ai trouvé une véritable seconde famille, qui m’a accueilli avec chaleur et générosité. J’ai déjà hâte de les retrouver. (Maxel)

 

Je suis venu quelques mois à Séville dans le cadre d’un stage. J’ai été vraiment très heureux et chanceux d’y rencontrer cette belle communauté française. J’avais en effet du mal à me retrouver dans les messes en espagnol, qui sont globalement sans chant. Cette communauté française est devenue ma famille sévillane, avec laquelle j’ai vécu des moments forts de joie, de partage et de fervente prière…et de bons dîners… Merci! (Étienne)

 

Quelle joie d’avoir découvert, il y a deux mois, les messes célébrées en français! L’Esprit Saint a exaucé mes prières en me guidant vers cette belle communauté catholique francophone de Séville, ainsi que vers le Père Léonce-Amour, qui m’ont accueillie avec tant de chaleur dans la splendide église San Marcos. C’est une bénédiction pour moi de désormais partager ainsi des temps forts de prières, de chants et de paix. (Bérangère)

 

Mon arrivée dans la paroisse de San Marcos s’est faite par le biais du Père Léonce-Amour qui m’a parlé de l’initiative de l’Archevêché de dire la messe en français. Mon expérience dans cette communauté m’a permis d’approfondir ma foi et de la vivre avec d’autres frères et sœurs à travers la messe et l’adoration du Saint-Sacrement. Je bénis le Seigneur pour nos moments de partage fraternel et de convivialité autour d’un verre ou d’un repas. Je remercie Dieu et le Père Léonce-Amour d’avoir créé cette communauté du Christ qui est toujours prête à accueillir chaleureusement quiconque vient à elle avec le désir de connaître le Seigneur. Que Dieu nous bénisse davantage. (Bernadette)

 

Française et résidente en Espagne depuis bientôt 7 ans, j’ai été au tout début de l’initiative des messes en français chaque samedi soir et dimanche matin à Séville autour du Père Léonce-Amour. Au tout début, nous étions seulement entre 4 et 6 et très vite le Seigneur a envoyé des jeunes en stage à Séville et des touristes de passage venant des îles ou de France et notre communauté est devenue aussitôt une famille soudée et pleine de joie dans la prière et l’abandon. Avec l’aide des jeunes et de chacun nous pouvons chanter et louer le Seigneur dans la prière, lui qui nous comble de grâces et nous fait vivre chaque messe et temps d’adoration avec une intensité et une force qui nous dépassent. Nous ne pouvons que remercier le Seigneur pour ce cadeau magnifique que nous vivons depuis moins d’un an. (Myriam)

 

 Pour aller plus loin :