“Comme l’argile entre les mains du Seigneur”, dans la Silicon Valley

En Californie depuis huit ans, Charlotte Gourand, 45 ans, mariée et mère de 4 enfants, s’est investie bénévolement pour la Communauté catholique francophone de la Silicon Valley. Elle partage quelques grandes lignes directrices issues des ateliers synodaux.

Notre CCF rassemble plus d’une centaine de personnes autour des trois pôles francophones : San Francisco, Los Altos et Oakland. Pour cette démarche, lancée ici en mars, nous avons organisé 4 ateliers, en présentiel, sur le thème « Écoute et Parole » qui ont rassemblé 26 personnes. Les 20/30 ans ont peu participé (peu nombreux dans la CCF, ils préfèrent souvent rejoindre les paroisses américaines) mais les jeunes de l’aumônerie se sont mobilisés avec enthousiasme, de même que les 30/50 ans. L’atelier synodal organisé dans notre paroisse de rattachement (St. Nicholas & St. William Church à Los Altos – Diocèse de San José) a beaucoup intéressé les lycéens. Ils étaient très à l’aise dans cet exercice, à la fois pour reconnaître tout ce que l’Église pouvait leur apporter mais aussi par rapport à ce qu’ils attendaient comme changements. Point commun à tous ces ateliers ? La joie profonde que procurait le fait de “faire Eglise”, d’être appelé et de servir, de vivre de belles messes en français.

 

Pour la première fois, les catéchistes ont été formés par le prêtre.
C’est un premier fruit synodal !
Charlotte Gourand

 

Une Église plus inclusive. Cette attente, revenue dans tous nos échanges, est un sujet très prégnant en Californie. Les participants ont partagé la vision d’une Église où tout le monde trouve sa place, plus inclusive, notamment pour les femmes, les homosexuels, les personnes divorcées, mais aussi les jeunes –  chaque atelier ayant insisté sur l’un ou l’autre de ces “publics” qui se sentent écartés de l’Église, parfois oubliés ou absents des paroisses.

 

Place des femmes. L’égalité homme-femme est un sujet très important dans notre société, sur lequel les jeunes générations notamment sont très mobilisées. Les participants aux ateliers ont pu regretter que les femmes ne soient pas davantage présentes dans l’Église. Dans notre paroisse, nous croisons très rarement des femmes consacrées : le souhait de pouvoir cheminer aussi avec des religieuses a été formulé.

 

Argent et spiritualité. Le fonctionnement de l’Église aux Etats-Unis a un côté très « business », avec ce que cela comporte comme avantages (paroisses souvent très bien gérées) et aussi comme étonnements pour des Français, peu habitués à parler finances. Un « budget-temps » a été alloué à notre CCF pour un prêtre francophone. Nous avons donc chaque année un objectif de fundraising pour contribuer à sa rémunération, ce qui nous met un peu la pression mais nous permet aussi de réaliser à quel point sa présence est essentielle.

Interview de Claire Rocher, responsable communication du SNMM, pour la revue « Courrier Mission et Migrations » n°3

 

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