La paroisse Francophone de Bucarest, une histoire pas comme les autres … plus de 100 ans d’histoire en traversant la période communiste.
Dès janvier 1990, avec l’appui d’un groupe d’Africains francophones, des démarches sont faites par l’archevêque Mgr Ioan Robu pour obtenir la réouverture de l’église catholique du Sacré-Cœur. Elles aboutissent en 1991 et dès le mois d’avril, chaque dimanche l’église est ouverte pour une messe en français. Le P. Ioan Ciobanu est nommé curé d’une nouvelle paroisse territoriale roumaine, tandis qu’un prêtre de langue française assure la pastorale pour cette communauté linguistique. La Compagnie de Jésus, qui cherche à se redéployer dans le pays, propose l’un des siens pour ce poste. Le Père Luc Duquenne arrive à Bucarest le 17 novembre 1991.
Le P. Luc Duquenne est à Bucarest depuis le 17 novembre 1991. Le lundi 18, l’église est rendue au culte quotidien. La paroisse est érigée canoniquement le 1er décembre 1991. Le père Duquenne devient responsable de la pastorale francophone et le restera pendant vingt ans. Il sera aussi professeur de Patristique, puis de Latin aux Facultés Catholiques. Il vit toujours aujourd’hui en communauté avec de jeunes confrères roumains jésuites.
Le Père Michel Kubler est à Bucarest depuis septembre 2010. Depuis 2011, il est le responsable de la communauté catholique francophone. Il vit en communauté avec de jeunes confrères roumains assomptionnistes. Il est aussi le directeur du Centre Saint Pierre – Saint André d’Etudes byzantines et de Rencontres œcuméniques au centre-ville de Bucarest.
Qui sommes-nous ? Nous sommes une communauté d’une centaine de familles vivant à Bucarest. La paroisse est formée d’une majorité de familles expatriées en Roumanie pour 3 à 5 ans en moyenne, d’une communauté africaine à l’origine de la réouverture de l’église catholique, de familles franco-roumaines.
Notre devoir est d’abord la transmission à nos jeunes d’une Foi vivante et active : dès leur plus jeune âge, nous leur proposons une initiation au cours des messes dominicales, puis 3 années de catéchèse hebdomadaire sont assurées par des mères de famille. Enfin collégiens et lycéens sont invités à des rencontres d’Aumônerie animées par des parents, aidés par des religieux installés depuis longtemps dans le pays. Vivant dans un pays à large majorité orthodoxe, la communauté catholique francophone se doit de jouer un rôle de lien vivant. Partageant son lieu de culte avec une paroisse roumaine, accueillant un office hebdomadaire en langue anglaise, elle a tissé des liens également avec l’Eglise gréco-catholique (Eglise célébrant sa Foi selon le rite oriental, en union avec le Saint-Siège), et par l’intermédiaire du Centre St Pierre-St André, s’efforce de comprendre et se lier avec l’Eglise Roumaine Orthodoxe. Nous sommes donc ouverts à la rencontre d’autres communautés.
Vingt-cinq ans après la chute du régime communiste, la Roumanie reste un des pays les plus pauvres d’Europe (salaire minimum mensuel 200 €). En plus d’implications individuelles dans des ONG locales, la communauté catholique francophone dans son ensemble s’efforce de venir en aide aux plus démunis, par des actions impliquant les jeunes de l’Aumônerie d’une part, et toute la communauté d’autre part lors des actions de Carême ou de Noël (aide à orphelinat, collectes alimentaires et de vêtements…).
Depuis deux ans, la Paroisse organise un pèlerinage au mois de février pour les paroissiens et les anciens, partis pour d’autres lieux. En 2014, le premier pèlerinage a eu lieu en Terre Sainte. En 2015, le pèlerinage s’est déroulé à Rome et à Assise, où le Pape François a adressé un salut particulier à notre Paroisse lors de l’audience publique.
En 2014, les paroissiens ont par ailleurs pu se rendre en Pèlerinage à la prison de Jilava; prison des opposants au régime communiste dans laquelle est décédé Mgr Vladimir Ghika.
L’existence de la Paroisse francophone de Bucarest est tout particulièrement liée à Vladimir Ghika. Né en 1873 dans une famille orthodoxe, il se convertit au catholicisme et est ordonné prêtre en 1923 par l’archevêque de Paris. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, Vladimir Ghika sollicita l’autorisation, qui lui fut accordée, de rentrer à Bucarest. En liaison avec la nonciature, il s’occupa principalement des réfugiés polonais qui avaient fui l’invasion nazie, et pendant plusieurs années il se consacra aux plus démunis. Arrêté le 18 novembre 1952 par la police communiste, accusé de haute trahison, il subit un simulacre de procès en même temps que cinq autres prêtres. Menacé, battu au sang, torturé, il fut condamné à trois ans d’incarcération. Il mourut le 16 mai 1954 à l’infirmerie de la prison de Jilava, des suites des mauvais traitements.
Son Procès en Béatification a été ouvert en 1991 à la phase diocésaine dans le diocèse de Bucarest. Il a été clôturé en 2003 puis étudié par la Congrégation pour la Cause des Saints.
Le décret sur son martyre, ouvrant la voie à sa béatification, a été signé le 27 mars 2013 par le pape François. La messe de béatification a eu lieu à Bucarest, le 31 août 2013, sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
Le bienheureux Vladimir Ghika est fêté chaque année le 16 mai, anniversaire de sa mort.