Même si la langue française a été très utilisée au Cambodge pendant les 90 ans qu’a duré le Protectorat français dans ce pays (1863-1953), sa présence est aujourd’hui beaucoup plus modeste. Il y a environ 5 000 Français enregistrés auprès du Consulat, et on estime qu’environ 10 000 Français vivent au Cambodge (sur une population de 16 millions d’habitants).

L’Organisation Internationale de la Francophonie recense officiellement 439 000 locuteurs francophones dans le Royaume du Cambodge, où les études médicales, par exemple, se font en langue française. Après l’indépendance du Cambodge, la pratique de la langue française est restée importante, particulièrement dans les élites intellectuelles.

 

Aujourd’hui, l’anglais gagne peu à peu du terrain, notamment parce qu’il est la porte d’accès aux autres pays de l’ASEAN et, plus largement, de l’Asie. Symboliquement, alors qu’à la fin des années 1990 tous les noms des rues de Phnom Penh, la capitale, étaient indiqués en khmer et en français, les plaques portent désormais ces noms en khmer et en anglais. Même la « Rue de France » est devenue « France Street » !

 

 

 

La religion majoritaire et officielle du Cambodge est le bouddhisme Theravada, à laquelle adhère 80% de la population. La deuxième religion est l’islam. Les catholiques ne représentent quant à eux que 0,1% de la population, et au sein de l’Église catholique au Cambodge, se trouve notre petite CCF !

 

 

 

 

La vie de la Communauté Catholique Francophone de Phnom Penh a redémarré en même temps que la vie de l’Église catholique au Cambodge après les années terribles de la guerre civile (1970-1975), du régime génocidaire des Khmers Rouges (1975-1979) et les années de l’occupation vietnamienne (1979-1989). Dès que l’Église a pu récupérer la propriété de l’ancien séminaire, devenue la paroisse Saint-Joseph, des messes francophones y ont été célébrées, notamment pour les personnels d’ONG, de l’ONU et de la Mission d’Assistance Militaire française. À la fin des années 1990, ce lieu était à la fois la seule paroisse et l’évêché de la capitale. Dans les années 1990-2000, des coopérants français assuraient l’animation des messes et la catéchèse pour les enfants et les adolescents, en coopération avec les familles.

La vie de la communauté change un peu de visage chaque année, en fonction des arrivées et des départs, de la composition des familles, des talents des uns et des autres… Depuis quelques années désormais il n’y a plus de groupes de caté, le nombre restreint d’enfants ne rendant pas possible l’organisation de groupes. Notre communauté est très modeste en nombre, et elle rassemble une quarantaine de personnes pour les messes qui sont célébrées le 2e et le 4e samedi de chaque mois, à 17h30 à la chapelle Saint-Joseph.

Les talents des uns et des autres sont mis à contribution pour l’animation, les lectures,… L’ambiance est très fraternelle et familiale, et nous avons aussi la joie d’accueillir de temps en temps des volontaires de passage ou des touristes venus découvrir le Cambodge. En plus des messes des différentes paroisses cambodgiennes, il y a chaque week-end à Phnom Penh une messe en coréen et deux messes en anglais. À la célébration de la messe viennent s’ajouter ponctuellement la préparation et la célébration d’autres sacrements : 1re communion, confirmation, onction des malades, préparation au mariage (mais ils sont généralement célébrés dans le pays d’origine)… L’aumônerie a aussi été sollicitée parfois pour la célébration de funérailles pour des Français décédés au Cambodge, qui se font généralement en lien avec la communauté chrétienne cambodgienne.

L’accompagnement de cette communauté a été assuré par plusieurs prêtres, mais toujours en complément d’une mission principale dans l’Église du Cambodge, à destination des catholiques cambodgiens. C’est pour cela que la messe francophone est le samedi après-midi, car les prêtres en charge de cette mission sont toujours pris le dimanche pour célébrer une ou plusieurs messes dans des paroisses cambodgiennes. Les week-ends où il n’y a pas de messe francophones, et pour les temps forts de l’année liturgique, les fidèles francophones sont invités à se joindre aux messes des paroisses cambodgiennes, ou aux messes anglophones.

Plusieurs prêtres ont accompagné cette communauté ces 20 dernières années : le P. Bruno Cosme (Missions Étrangères de Paris), le P. Étienne Lorta (prêtre fidei donum du diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo), le P. Pierre Laurent (Mission de France), le P. Robert Piché (Missions Étrangères du Québec)… Depuis le 1er septembre 2019, c’est le P. David Journault (prêtre fidei donum du diocèse de Laval) qui assure cette mission, en plus de la responsabilité de deux paroisses cambodgiennes à proximité de Phnom Penh.

Une page Facebook a été créée il y a quelques mois, qui sert de support de communication pour la CCF de Phnom Penh.
On peut trouver la paroisse Saint-Joseph sur Google maps 

 

Missions pastorales du P. David Journault

« Je me suis installé en septembre 2018 au Cambodge, mais jusqu’en juin, la plupart de mon temps a été consacré à l’apprentissage de la langue ” dit le P. Journault. La maîtrise du khmer, à l’écrit et à l’oral, est en effet essentielle pour que les prêtres puissent officier auprès de la population locale et lire les textes liturgiques.

 

 

 

 

Le prêtre originaire de Mayenne a la charge de deux communautés catholiques locales situées sur la rive gauche du Mékong, en face de Phnom Penh. La paroisse d’Areyksat tout d’abord, où se trouve l’église « Reine de la paix » qui est également un lieu de pèlerinage pour les catholiques, notamment d’ethnie vietnamienne. Deux statues en fonte de la vierge Marie, fabriquées en France et retrouvées par des pêcheurs cambodgiens en 2008 et 2012 dans le lit du Mékong, y sont exposées.

Eglise de Kdey Kandal

Le père David Journault officie par ailleurs dans la paroisse composée des villages de Po Thom, Kdey Kandal et Tasco.

C’est à la demande de l’évêque du diocèse de Phnom Penh que le père David Journault a également pris la responsabilité de la paroisse francophone Saint Joseph, ancien séminaire de l’Indochine française.