“Nous avons fréquenté la communauté catholique francophone de Tokyo pendant 4 ans.
Nous y avons trouvé avant tout le bonheur de pouvoir continuer à prier, à entendre la parole, à communier, à chanter en français, accompagnés d’un aumônier français. Quel luxe lorsque l’on vit loin de chez soi !
Nous y avons également trouvé un accueil adapté à chaque membre de la famille. Pour les plus jeunes, nous avons profité de l’éveil a la foi et du catéchisme, ainsi que de la préparation au baptême. C’est un élément essentiel pour notre famille que de pouvoir assurer la continuité de l’éducation religieuse de nos enfants.
En tant qu’adultes, nous avons pu profiter des diverses activités proposées : groupe de réflexion et prière, activités et sorties paroissiales, temps conviviaux, célébrations exceptionnelles…
Nous avons également pu rendre service à la communauté en donnant de notre temps pour l’administration de l’association et pour la préparation au mariage.
Les personnes qui fréquentent cette communauté ont des profils très variés : familles de passage, francophones de tous les pays, y compris des japonais, résidents de longue date, de tous les ages…
Cela donne l’occasion de vrais moments de fraternité.
Merci chers amis pour tous ces précieux moments partagés. Continuez à faire rayonner le message du Christ”,
témoigne une famille ayant vécu à Tokyo entre 2012 et 2016.
Le Père Pierre Charignon, aumônier de la CCF du Japon depuis 2015, présente l’Eglise du Japon à l’occasion du voyage du pape François du 23 au 26 novembre 2019 et détaille les richesses de la CCF qu’il accompagne.
Cette appellation est toute récente et succède à celle de “Communauté catholique de Tokyo” en usage depuis 1990 avec la création d’une association française, loi de 1901, intitulée : “Association de la communauté des catholiques français et francophones de Tokyo”.
Ce changement a plusieurs raisons.
Etant la seule CCF dans le pays, la communauté est contactée par des personnes éloignées de Tokyo qui souhaiteraient divers renseignements concernant la vie chrétienne ou qui aimeraient savoir où se trouve la CCF proche de chez eux. De fait, notre communauté est amenée à rendre des services bien concrets à des catholiques francophones de tout le Japon.
De plus, depuis novembre 2016, notre communauté vit des rencontres mensuelles (confessions, catéchèse intergénérationnelle et messe) à la cathédrale de Yokohama (deuxième ville du pays, 1h30′ de métro + train entre les deux cathédrales) ce qui a occasionné des relations institutionnelles avec un deuxième diocèse.
Ensuite, il était devenu nécessaire de changer de régime juridique puisque le modèle ‘association 1901’ apparaissait de moins en moins adapté à la situation.
La démarche est allée dans deux directions complémentaires :
– Au plan du droit général, devenir un comité local des “Amitiés catholiques françaises dans le Monde” et,
– Au plan du droit ecclésial avec ses implications comptables, être reconnu par le diocèse de Tokyo comme une de ses entités pastorales, tout en conservant les relations privilégiées avec les Missions étrangères de Paris qui hébergent l’aumônier, mettent locaux et chapelle à disposition et simplifient bon nombre de problèmes administratifs.
Au 1er janvier 2018 tout devrait être en place pour nous permettre de travailler avec moins de lourdeurs administratives et dans un cadre plus ajusté à notre mission.
Depuis la fin de l’Année de la Miséricorde (20 novembre 2016) la communauté a aussi un autre nom : Communauté Saint Guillaume Courtet.
Le choix de ce saint patron est un des fruits du Jubilé de la Miséricorde au cours duquel, désirant répondre aux appels du pape François, nous avons élargi nos cercles de rencontres en allant vers d’autres catholiques, d’autres chrétiens, d’autres croyants, d’autres humains. Ainsi nous avons mieux appréhendé le territoire où Dieu nous envoie en mission, non pas en baroudeur solitaire car un chrétien isolé est en danger, mais en véritable communion missionnaire désireuse de témoigner.
Le modèle de Guillaume Courtet, premier, et peut-être le seul, martyr français au Japon est donc stimulant.
C’est pourquoi nous venons de vivre, à l’occasion des 30 ans de sa canonisation, les Journées Saint Guillaume Courtet (du 28 septembre, fête liturgique de Laurent Ruiz et ses compagnons parmi lesquels Guillaume Courtet, au 18 octobre, 30 ans de la canonisation) au cours desquelles prière et réflexion ont permis à la communauté de nourrir son dynamisme missionnaire.
Trois événements forts ont marqué ces journées :
– “Être témoin du Christ au Japon” avec une conférence à trois voix sur trois périodes (XVIIème s., XIX-XXèmes s., XXIème s. à partir des Journées pastorales des CCFM à Londres),
– Ciné-débat sur le film ‘Silence’ de Martin Scorsese,
– Catéchèse et Messe assurées par un prêtre dominicain (comme Guillaume Courtet) japonais francophone.
L’épilogue de ces journées a été une sortie (notre chapelle dominicale est une chapelle d’université et, parfois, elle n’est pas disponible le dimanche ; nous essayons alors d’organiser une sortie, terme cher au pape François, pour découvrir une autre réalité japonaise) au Carmel de Chofu-TOKYO pour la journée missionnaire mondiale, belle occasion de se ressourcer auprès des sœurs de sainte Thérèse de Lisieux, patronne des Missions.
La communauté est enregistrée à l’Ambassade de France ; elle constitue l’une des plus grosses structures représentant la communauté française au Japon (environ 12000 membres), et est à ce titre régulièrement sollicitée par l’Ambassade de France pour différents évènements.
Elle peut rassembler jusqu’à 500 personnes pour les grandes fêtes comme Pâques.
La participation régulière à la messe dominicale étant d’une centaine de personnes, et environ 200 personnes pour les messes des familles.
Elle comprend des familles expatriées quelques années, des familles franco-japonaises résidentes permanentes, des étudiants en échange universitaire, passage, des voyageurs.
En dehors des européens, nous avons une forte communauté africaine et des japonais dont certains se sont convertis lors de séjours dans des pays de langue française et d’autres, francophones, qui ont fait un parcours catéchuménal et ont été baptisés au sein de notre communauté.
Ce mixage interculturel est particulièrement apparent dans la préparation au mariage : en 2017, 6 couples franco-japonais, 2 franco-français, 1 sénégalo-sénégalais, 1 franco indonésien, 1 franco-thaïlandais et 1 franco-chinois se sont essayés aux joies des traductions pour vivre un dialogue exigeant mais fort passionnant.
La mégalopole tokyoïte est très étendue et les familles francophones sont plutôt dispersées, la conséquence est que les temps de transport sont longs.
C’est pourquoi le dimanche est privilégié pour des rencontres en plus de la messe. Avant la messe dominicale hebdomadaire, qui est à 10h30, une fois par mois sont proposés un groupe biblique et un temps de catéchèse pour adultes sur des thèmes divers, sauf en 2016-2017 où l’étude de “La Joie de l’Amour” du pape François a occupé toutes les séances.
C’est aussi le dimanche, mais après la messe, qu’ont lieu les préparations communautaires au sacrement du mariage.
Également après la messe, lorsqu’elle est préparée par un groupe de catéchèse et un groupe d’aumônerie scolaire, un temps convivial autour de l’apéritif permet de mieux faire connaissance avec ceux qu’on croise rarement.
Et puis, chaque dimanche, des liens peuvent se tisser et se renforcer grâce à un petit groupe à géométrie variable qui déjeune dans un restaurant du quartier.
Une nouvelle activité a débuté en février 2017 et va se développer dans les mois à venir. Il s’agit du Pèlerinage des Pères qui, d’une certaine façon, fait écho à la Prière hebdomadaire des Mères.
Il a fait ses premières armes dans des conditions difficiles, certains n’oublient pas l’âpreté de la marche dans les pentes enneigées malgré la magnificence du Fuji en fond de paysage.
Mais les temps de partage entre générations différentes ont été d’une qualité qui consolait tous les efforts.
Notre communauté porte une attention particulière à ne pas vivre repliée sur elle-même :
– Participation aux événements marquants de l’Eglise du Japon (150 ans de la découverte des chrétiens caches à Nagasaki, béatification de Justo Takayama Ukon à Osaka, etc.).
– Sorties dans des paroisses japonaises pour rencontrer d’autres chrétiens,
– Messe internationale organisée par le diocèse de Tokyo,
– Journée œcuménique organisée en novembre dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale, et de la clôture de l’année Luther célébrant les 500 ans de la Réforme.
La charité oriente aussi la vie de notre communauté :
– En participant régulièrement à la préparation et la distribution de repas pour les sans-abris de Tokyo avec les frères Missionnaires de la Charité,
– Par la visite de détenus francophones à Tokyo,
– Par le soutien spirituel à des français en difficulté envoyés par l’Ambassade (via l’Organisme Local d’Entraide et de Solidarité du Japon),
– Mais aussi par des collectes organisées pour soutenir la Maison des Malades du diocèse de Phnom Penh au Cambodge, l’Oeuvre d’Orient, les frères Missionnaires de la Charité, ou encore l’entraide financière entre CCF comme celle proposée par l’ACFM pour le Carême 2017.
Après une semaine de formation en Octobre 2018, les MEP m’ont envoyé pour une année au Japon où je suis arrivé début Janvier 2019.
Ce désir de partir je l’ai fait grandir en moi pendant environ 4 ans. Après des études de comptabilité et une année de travail dans un cabinet d’audit financier, où j’avais du mal à trouver ma place, je me suis enfin lancé dans l’aventure. Ce qui m’a poussé à réaliser ce projet c’est une volonté de me dépasser, de sortir de ma zone de confort, tout en faisant quelque chose qui a du sens, en rapport avec mes valeurs et en ce que je crois. Les MEP m’offrent pour cela le cadre idéal.
La vie de la communauté est donc riche en diversité et, pour la rendre accessible, notamment aux fidèles de passage, le site web (www.catholiquestokyo.fr), relayé par une lettre d’information bimestrielle et une page sur un réseau social, est l’outil privilégié depuis plusieurs années.
Continuant de donner les informations de base et de faire des mises à jour fréquentes, il s’enrichit de nouveautés favorisant l’élargissement de l’horizon.
La dernière, très symbolique, est le lien avec le site web du Centre catholique des Japonais de Paris.
Père Pierre Charignon
Aumônier de la CCF du Japon