Pas de répit pour les paroisses catholiques de Dubaï !
Au nombre de paroissiens qui se pressent les vendredi et samedi dans les deux paroisses de Saint Francis of Assisi et Saint Mary, on comprend qu’à Dubaï multitude et pluralité ne sont pas de vains mots. Le weekend (vendredi et samedi, en terre arabe) sont célébrées pas moins de 25 messes. Les messes commencent à six heures le matin et la dernière messe (arabophone) a lieu à vingt heures. Rien qu’à la paroisse de Saint Mary, 100 000 hosties sont distribuées en l’espace d’un weekend !
A Pâques, le Chemin de la Croix (Via Crucis) est célébré en dix-sept langues différentes !
La foule se presse devant l’église St Mary avant la messe
Depuis quelques années, le nombre de catholiques augmente considérablement à Dubaï avec l’arrivée de nouveaux travailleurs migrants dʹInde, des Philippines ou dʹAsie du Sud-Est.
A eux s’ajoutent les Syriens, les Jordaniens, les Libanais, les Africains et les Français expatriés ou de passage qui viennent grossir encore les rangs des deux paroisses.
Les paroisses de Dubaï dépendent du Vicariat apostolique d’Arabie méridionale, qui regroupe trois pays : les Emirats arabes unis, le sultanat d’Oman et le Yémen. Notre évêque, Monseigneur Paul Hinder réside à Abu Dhabi.
Le Père Tanios Geagea, prêtre catholique libanais, est le pasteur de la communauté franco-arabe. Entre le vendredi et le lundi, le Père célèbre six messes arabophones et deux messes francophones.En charge de la pastorale, il préside le Conseil de la communauté, nouvellement créé pour piloter les nombreux projets et activités dans le respect des règles imposées par le gouvernement de Dubaï. Chaque année, les différentes instances religieuses et le Père Tanios sont reçus par le Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, gouverneur de Dubaï et vice-président des Emirats arabes unis, qui leur renouvelle son message de tolérance et de respect des cultes.
La communauté catholique francophone de Dubai est répartie sur deux paroisses, St Francis et St Mary, ce qui représente 471 enfants/jeunes catéchisés. A Saint Francis, à la rentrée 2017, 125 enfants et jeunes étaient inscrits au catéchisme et à l’aumônerie jusqu’en classe de 3ème. Au-delà, les jeunes rejoignent les groupes de lycéens de St Mary.
La paroisse de Saint Mary compte ainsi 346 enfants/jeunes catéchisés jusqu’à la terminale.
Dans la paroisse Saint Francis of Assisi depuis un douzaine d’années, le catéchisme est enseigné le samedi matin avant la messe hebdomadaire.
C’est une communauté composée en grande partie de familles avec de jeunes enfants, et le nombre de fidèles grossit chaque année.
Chaque semaine, au cours de la messe, les enfants de trois à six ans sont accueillis dans une salle à part, avant la première lecture et jusqu’au Credo, pour recevoir un enseignement sur l’Evangile du jour adapté à leur âge.
Environ une fois par mois, les catéchistes du CP à la 3ème se retrouvent pour préparer ensemble la messe des familles, assistés par le Père Tanios. Cette préparation est centrée sur l’Evangile qui sera lu le jour de la messe, afin que les catéchistes se l’approprient et puissent ensuite transmettre l’enseignement du Christ de la façon la plus adaptée aux groupes dont ils ont la charge.
Panneaux, processions et mimes sont l’expression de ce riche travail de réflexion. La chorale donne de la voix à chaque messe des familles ainsi que pour les célébrations importantes. Le marché de Noël du 9 décembre, organisé conjointement avec la communauté arabophone, a d’ailleurs permis aux paroissiens d’écouter un récital de chants de Noël traditionnels.
Chaque paroisse a certes ses spécificités mais toutes leurs activités s’inscrivent dans un effort de pastorale commun que le Père Tanios favorise et soutient.
Une fois par mois, les jeunes de la communauté donnent de la voix. Ces jeunes instrumentistes et choristes répètent les chants et les lectures sous la direction dynamique et vivante de paroissiens musiciens.
Pour la messe de la Toussaint, la communauté propose aux enfants de l’éveil à la Foi de venir habillés en leur saint patron. Les catéchistes, à l’origine de cette heureuse initiative, souhaitent ainsi que les tous jeunes soient impliqués dans la vie de leur communauté.
Pour la veillée de Noël, le Père Tanios propose aux enfants de participer à la crèche vivante. Costumés et préparés, les enfants prennent place au fil de la lecture de l’Evangile et vivent la Nativité dans sa plénitude.
La communauté francophone est également engagée aux côtés du Père Tanios et de la communauté arabophone pour venir en aide et soutenir les personnes en difficulté. Le pôle Entraide est là pour répondre aux demandes d’aide nombreuses que reçoit le Père. Certaines personnes, dans des situations de précarité sévère, se tournent vers les paroisses. Les besoins sont nombreux, les situations parfois délicates. Le pôle Entraide est alors sollicité pour répondre, autant que faire se peut, à leur appel.
La levée des fonds pour répondre à ce besoin est organisée par le Pôle Evénement, nouvellement créé lui aussi, qui pilote le marché de Noël, la kermesse et différents autres projets caritatifs.
De la mi-novembre à la mi-décembre, les deux paroisses organisent aussi une collecte de denrées non périssables que les dames du Sacré-Coeur iront porter aux personnes les plus démunies.
Cette année, la communauté a choisi de réaliser un livre de prières auquel petits et grands sont appelés à contribuer en envoyant une prière rédigée au sein de leur groupe de catéchèse ou, pour les adultes, personnelle ou choisie car particulièrement parlante à un moment de leur vie. Ce recueil intergénérationnel vient encore renforcer l’unité de la communauté autour d’un seul et même effort de Carême. Les fruits de la vente de ce recueil, lors de la kermesse et jusqu’à la fin du Carême, alimenteront le fonds d’entraide de la Communauté.
La communauté tire son dynamisme de sa pluralité de nationalités et d’origines, mais aussi des gestes simples et quotidiens de ses paroissiens. Comme le disait le Père Tanios, en conclusion de son enseignement sur l’Avent: « cherchons Dieu dans les choses simples. Vivons et valorisons les gestes du quotidien ».
Catherine Carena-Barrier et toute l’équipe pastorale