Le nom de Jean Vanier est indissociable de celui de L’Arche, communauté qu’il a fondée en 1964.


L’intuition d’être appelé à une mission

À la fin de l’année 1963, Jean Vanier découvre l’extrême détresse de patients atteints de déficience intellectuelle internés dans un hôpital psychiatrique au Val Fleury, à Trosly-Breuil, dans l’Oise. À son retour après quelques mois d’enseignement au Canada dont sa famille est originaire, il est bouleversé, lors de sa visite à un hospice d’aliénés aux alentours de Paris, par le traitement brutal réservé aux personnes atteintes d’un handicap mental, qui y sont internées au seul motif de leur handicap. Jean Vanier confiera plus tard :

“J’ai découvert un vaste monde de souffrance que j’ignorais absolument. J’avais été dans un monde d’efficacité dans la marine ou un monde intellectuel à travers les études. Et là j’étais devant un monde d’appel et cela m’a bouleversé.”

Aussi, en juillet 1964, achète-t-il une petite maison à proximité du Val Fleury, dont l’aumônier est le dominicain Thomas Philippe, son père spirituel auquel il restera très attaché, et il y accueille deux internés lourdement handicapés, dans le but de les aider à prendre conscience de leur valeur en tant qu’êtres humains, bien qu’il n’ait nulle formation pour appréhender le handicap, ni projet précis sur le long terme.

Ce modeste foyer d’accueil signe la naissance de L’Arche – en référence à l’arche de Noé –. La constante proximité avec ces deux hommes, dans tous les actes de la vie quotidienne, révèle à Jean Vanier leur extrême besoin d’attention, de tendresse, de partage, mais également sa propre fragilité, ses a priori, ses ambivalences, son désir de contrôler.

“Ce qui était le plus important pour eux, […], c’était mon attitude face à eux. Ma façon de les écouter, de les regarder avec respect et amour, ma façon de toucher leur corps, de répondre à leurs désirs, ma façon d’être dans la joie, de célébrer et de rire avec eux… C’est ainsi qu’ils pouvaient peu à peu découvrir leur beauté, qu’ils étaient précieux, que leur vie avait un sens et une valeur. Je me suis rendu compte que je ne les écoutais pas suffisamment, que je devais davantage respecter leur liberté. Peu à peu, ils ne furent plus pour moi des personnes avec un handicap, mais des amis. Ils me faisaient du bien et je crois que je leur faisais du bien.”

Ce témoignage laisse clairement entendre que la cohabitation n’est pas allée de soi au début mais, après les ajustements nécessaires, elle est devenue source d’épanouissement pour chacun. Jean Vanier note qu’en se laissant « façonner par la simplicité d’une vie communautaire, auprès de personnes humiliées et rejetées », il a éprouvé une joie d’une intensité dépassant tout qu’il avait pu imaginer.

À la journaliste du site Aleteia, Domitille Farret d’Astiès, qui, un an avant sa mort, lui demandait à quel moment il avait eu « l’évidence que la fragilité était essentielle », il répondit que c’était au tout début de son aventure avec ses premiers compagnons :

“Raphaël avait une méningite et ne parlait pas. Philippe avait une encéphalite avec une jambe paralysée… et il parlait trop. C’était tout un monde de fragilités… Mais nous étions si heureux (il s’exclame) ! Leur joie à tous les deux m’amenait à trouver ma joie. […] Raphaël et Philippe avaient besoin de moi et moi j’avais besoin d’eux, de leur joie et de leur façon d’être. […] La fragilité a besoin d’être aimée.”

Cette démarche de vie partagée entre des personnes avec et sans déficience intellectuelle fait très vite école, non seulement en France mais progressivement dans le monde entier. Dès l’année suivante, sont fondés de nouveaux lieux de vie et de travail pour le fonctionnement desquels Jean Vanier recourt au bénévolat de jeunes venus de divers pays, désireux de partager cette expérience inédite. Cinquante-cinq ans après sa fondation, L’Arche s’est considérablement développée sur tous les continents, en communautés à la fois ouvertes sur le monde et très ancrées dans leur lieu d’implantation, qu’il soit urbain ou rural, et animées par d’importants réseaux de partenaires et de volontaires – dans le cadre du service civique –.

Parallèlement au développement de L’Arche s’est institué peu après, en toute autonomie, le mouvement Foi et Lumière, dans le but d’aider les déficients mentaux et leur famille à trouver leur place dans la société et dans l’Église, à une époque où elles sont considérées personæ non gratæ car inaptes à vivre en conscience une démarche de foi. Le succès inattendu d’un premier pèlerinage à Lourdes pour des enfants handicapés mentaux en 1968 conduit Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu à recommencer à Pâques 1971. Ce sont alors douze mille pèlerins, dont quatre mille handicapés mentaux accompagnés de leurs parents et de leurs amis, qui se rassemblent à Lourdes. À ceux qui lui demandaient comment inscrire cette expérience dans la durée, Jean Vanier suggère de continuer à se réunir en petites communautés, sous l’inspiration de l’Esprit Saint. C’est ainsi qu’est né, le lundi de Pâques 1971, le mouvement Foi et Lumière, qui n’a depuis cessé de se développer sur les cinq continents, en organisant des rencontres mensuelles entre personnes avec et sans handicap mental.

De façon complémentaire, toujours sous l’égide de Jean Vanier, est créé Intercordia, dont le but est d’accompagner des jeunes dans « une mission de solidarité internationale auprès de populations défavorisées et de cultures différentes, et en valorisant leur expérience par un diplôme universitaire ». Dans une vidéo qui promeut cet engagement, Jean Vanier déclare aux candidats potentiels qu’ils deviendront « bâtisseurs de paix » en découvrant qu’ils font partie « d’une vaste famille humaine ».

L’accueil de l’autre, quel qu’il soit, dans le respect, dans l’écoute et dans la joie, a caractérisé le rapport de Jean Vanier à autrui, mais il ne lui a pas été spontané. Il confie en effet : « Par ma culture et mon éducation, j’étais un homme de compétition, pas un homme de communion. Il m’a fallu opérer une conversion profonde. » En effet, malgré l’exemple de ses parents, de sa mère surtout, ses premiers engagements ne laissaient nullement présager un tel revirement intérieur.

Les fruits des expériences préalables

Né, après trois autres enfants, le 10 septembre 1928, à Genève où son père est attaché militaire, Jean Vanier passe l’essentiel de son enfance en Angleterre, avant le retour de la famille au Canada en 1940. L’année suivante, il fait part à son père de son choix d’intégrer la marine britannique. En 1942, en pleine seconde guerre mondiale, il entre comme cadet au collège naval de Dartmouth au Royaume-Uni et s’embarque dans la marine de guerre anglaise où il sert jusqu’en 1946. En 1948, il s’engage comme officier sur un porte-avions de la marine canadienne, avant de démissionner au bout de deux ans.

La confiance que son père lui a manifestée en répondant au projet de son fils tout jeune : « Si c’est ce que tu veux vraiment, fais-le. Je te fais confiance » a orienté définitivement la personnalité de Jean Vanier, qui reconnaissait beaucoup plus tard que cette autorisation lui avait permis de suivre sa propre voie, en se faisant totalement confiance : « ce moment-là a été comme une initiation à la vie d’adulte, je pouvais être moi-même, quitter la famille, emprunter une route de vie qui n’était pas conforme à la normalité. Je pouvais me risquer à vivre. »

Ces étapes au collège naval, puis dans la marine, ont été décisives pour la réussite de la mission de sa vie. Dans l’univers de la marine que Jean Vanier présentera comme « un monde où la faiblesse était à bannir, où il fallait être efficace et passer de grade en grade », il acquiert en effet courage, rigueur, détermination, sens de l’efficacité. Il s’y forme au commandement, à l’entraînement des hommes, à la prise de décision rapide. Il y découvre enfin les vertus de l’esprit d’équipe. Reconnu dans ses qualités, promis à un brillant avenir, il n’en démissionne pas moins, car il ne sent pas à sa juste place. Beaucoup plus tard, Jean Vanier confiera sa certitude que son entrée dans la marine relevait du plan de Dieu sur lui, du fait qu’elle l’a préparé au grand œuvre qu’il lui serait donné d’accomplir, L’Arche. S’il était resté au Canada, il aurait suivi un parcours plus intellectuel et conventionnel.

Cependant, lors des escales qu’il a pu faire tant au Canada qu’aux États-Unis, il a découvert des maisons de vie partagée, celles fondées par Catherine Doherty à partir de 1933 au Canada et aux États-Unis, les Maisons de l’amitié et la Maison de la Madone, qui ont cherché à soulager la détresse matérielle, et œuvré pour plus de justice sociale et de meilleures relations interraciales. Le jeune officier s’est rendu également dans au moins l’une des maisons d’hospitalité de la communauté fondée, à partir de 1933, pour permettre aux pauvres et aux travailleurs de vivre ensemble par le français Peter Maurin et l’américaine Dorothy Day pour qui « la communauté était la réponse sociale à la longue solitude. » Ces expériences n’ont pu que marquer Jean Vanier et confirmer son aspiration à une vie communautaire.

Les années 1946-1948 lui révèlent l’intensité de la souffrance physique et morale qui affecte tout être dont la dignité a été bafouée. Ayant rejoint ses parents à Paris, son père étant alors ambassadeur du Canada en France et sa mère déléguée de la Croix-Rouge, Jean Vanier participe à l’accueil que sa mère organise dans les gares pour les rescapés des camps de concentration allemands. Il restera très marqué par le visage de l’« humanité blessée » qu’ils lui révèlent, et il s’en souviendra sûrement lors de ses visites dans les hôpitaux psychiatriques, le déterminant à lui porter remède autant qu’il serait en son pouvoir.

Après avoir démissionné de la marine canadienne à vingt-deux ans, en 1950, « pour suivre Jésus et œuvrer à la paix », Jean Vanier s’interroge sur la voie à prendre, qui donnera à sa vie un sens qui comble ses aspirations les plus profondes. En septembre 1950, il rejoint L’Eau Vive, centre réputé international de formation théologique et spirituelle pour des laïcs, près de Paris, créé deux ans plus tôt par le dominicain Thomas Philippe, ami de ses parents et brillant théologien, qui le dirigera jusqu’à son rappel soudain à Rome, en 1952, par ses supérieurs, pour des motifs qui seront précisés par la suite. Jean Vanier, qui se destine alors à la prêtrise, prend sa suite pendant quatre ans, jusqu’à sa propre éviction et la fermeture du centre, en 1956. Sa fidélité sans failles au père Philippe lui vaudra de devoir renoncer à la prêtrise.

Commence alors, pour plusieurs années, une nouvelle période de tâtonnements. Jean Vanier s’essaie notamment à la vie religieuse, puis à la vie érémitique. Il entreprend des études de philosophie, concrétisées par une thèse de doctorat sur la primauté du bonheur dans l’éthique d’Aristote, soutenue en 1962 à l’Institut catholique de Paris et publiée en 1966. Il enseigne ensuite la philosophie au Canada, auprès d’un auditoire d’étudiants conquis par ses talents de pédagogue et d’orateur, talents qu’il mettra à profit ultérieurement pour faire connaître L’Arche et ses valeurs dans le monde entier.

Le choix du sujet de sa thèse est révélateur de l’importance que Jean Vanier a toujours accordée au bonheur, qu’il a cherché à faire naître et à entretenir dès sa première expérience de vie partagée, comme en témoigne le passage sur la fragilité cité plus haut. Accueil de chacun dans sa totalité, avec bienveillance et respect, goût pour la fête, sens du partage sont des composantes de ce bonheur, contre-pied de ce qu’il a pu observer dans le monde universitaire, « un monde d’efficacité où la faiblesse, l’ignorance, l’incompétence étaient à proscrire. » 

Le dominicain Thomas Philippe, Jean Vanier et L’Arche

Nous avons vu que c’est en septembre 1950, à L’Eau vive, que Jean Vanier fait la connaissance du père Thomas avec lequel il noue d’emblée une relation profonde, en raison de leurs affinités intellectuelles. Cependant, le jeune homme n’a apparemment pas cherché à connaître les raisons du rappel brutal du prêtre à Rome, où il restera confiné presque une décennie – seraient déjà en cause des plaintes sur ses agissements sexuels de religieuses dont il assurait la direction spirituelle. S’est-il interrogé sur les raisons de sa propre éviction, en 1956 ? Il n’a pu manquer d’avoir connaissance des lourdes sanctions canoniques infligées au dominicain par le Vatican : interdiction d’enseigner, d’exercer tout ministère et d’administrer tout sacrement en public, causes de ce qui s’apparente à un exil dans l’Oise imposé.

En effet, à la fin de 1963, Jean Vanier se rend au Val Fleury, résidence qui accueillait une trentaine de personnes ayant un handicap mental, à l’invitation du père Philippe qui en est l’aumônier et qui l’incite à s’intéresser aux handicapés mentaux. Il en résultera, quelques mois plus tard et de la seule initiative du premier, la fondation de L’Arche, dont le dominicain sera l’aumônier jusqu’en 1991, avant qu’il ne se retire auprès de son frère Marie-Dominique Philippe, également dominicain et fondateur des frères de Saint-Jean, dans leur prieuré de Saint-Jodard où il mourra deux ans après.

Ce n’est qu’en 2014, plus de vingt ans après sa mort, qu’à l’occasion des festivités organisées pour célébrer le cinquantenaire de L’Arche, deux femmes révèlent qu’elles ont été victimes de viols répétés, perpétrés par le dominicain, entre 1970 et 1991, dans le cadre d’accompagnements spirituels où il prônait la doctrine d’ « amour d’amitié » élaborée par son frère Marie-Dominique, et dont l’expérience relevait, selon lui, d’une grâce particulière qui impliquait que le silence soit gardé à son sujet. Les témoignages de quatorze personnes, recueillis lors de l’enquête canonique menée sous la responsabilité de Mgr Pierre d’Ornellas, évêque accompagnateur de la communauté, ont confirmé les faits, qui manifestent « une conscience faussée », selon les conclusions du rapport.

En raison de son attachement et de son admiration pour son ancien père spirituel, Jean Vanier n’a pas mesuré tout de suite l’ampleur de ces abus, ni les souffrances pour les victimes qui en ont résulté. En mai 2015, tout en se disant « choqué et bouleversé » par ces révélations et en reconnaissant qu’il avait été informé des faits quelques années auparavant, sans en connaître la gravité, il est loin de condamner le père Thomas, vers qui va sa gratitude pour « l’action de Dieu en moi et dans l’Arche à travers lui”.  Ce n’est qu’un an plus tard, à la suite des reproches de la communauté tout entière quant à son silence sur ces scandales, qu’il écrit pour demander pardon aux victimes de « ne pas avoir assez vite mesuré leur traumatisme », affirmant aussi avoir fait « le deuil du père Thomas tel qu’il l’avait connu. » Alors trop affaibli, il n’a pu voir le documentaire qui donnait le témoignage de religieuses dont avait abusé le dominicain, diffusé en mars 2019 sur Arte et dont le site internet du Vatican a rendu compte.

Consciente du grave préjudice moral que lui causait ce scandale, la communauté de l’Arche n’a en rien cherché à minimiser ni à occulter sa responsabilité, considérant que « cet épisode fai[sai]t partie de [son] histoire, » et qu’il lui appartenait de l’intégrer lucidement. Mais elle a rappelé que l’aumônier n’était pas son fondateur et qu’elle ne reposait pas sur ses enseignements. De fait, il n’a joué aucun rôle dans son mode de fonctionnement et de développement, Jean Vanier ayant toujours en cela suivi ses intuitions propres, sources de tensions avec celui qui est toujours resté son père spirituel. À l’encontre de ce que préconisait celui-ci, il a ouvert la communauté à la mixité, aux différentes confessions chrétiennes d’abord, puis à une dimension inter-religieuse, afin que chaque communauté soit enracinée dans la tradition religieuse locale et qu’il soit donné à chaque membre de vivre sa foi « selon la loi et la tradition qui lui sont propres ».

La réponse à la question de savoir ce que savait Jean Vanier, et depuis quand, est fondamentale non seulement pour que les membres de L’Arche puissent évaluer objectivement la personnalité de leur fondateur, mais aussi pour qu’eux-mêmes puissent assumer leur part de responsabilité dans ce qui a été un manque de vigilance, sans doute par excès de confiance envers une personnalité aux facettes parfois attirantes.

Jean Vanier tel qu’en lui-même

S’il n’a pas été prêtre, Jean Vanier a consacré sa vie à l’apostolat, par son choix de vie, ses propos et ses actes toujours en parfaite harmonie.

Vivre au plus près de l’Évangile et défendre inlassablement la valeur de la fragilité sont les deux axes majeurs et interdépendants qui ont assuré la cohérence et l’authenticité de tout le parcours de Jean Vanier qui, sans relâche, a appelé à suivre cette voie. Car seule, la conscience de ses propres limites et de son propre besoin d’être reconnu et aimé permet une rencontre sincère avec Jésus, proche des plus fragiles et des plus délaissés, et elle ouvre la voie à la compassion. Elle incite à l’humilité, dont le mode d’expression le plus marquant est la liturgie du lavement des pieds, qui tient une place privilégiée dans les communautés de L’Arche : selon Jean Vanier, elle témoigne de la volonté d’abolir tous les clivages entre les humains et donc d’être un facteur d’union. C’est pourquoi, quarante ans durant, il a voyagé dans le monde entier pour faire reconnaître la plénitude d’humanité qui habite tout être, même handicapé.

À une journaliste qui lui demandait, à la fin de sa vie, s’il n’avait pas peur d’être saint, il répondit :

“La sainteté ne m’intéresse pas. La seule chose qui m’intéresse, c’est d’être l’ami de Jésus […]. Je veux être avec Lui quelque part, je ne sais pas où. Jésus est pauvre, humble. Je souhaite être avec lui dans la pauvreté. Toujours dans la pauvreté. C’est la seule chose. Le secret est toujours dans la descente, et non la montée. C’est accepter qu’on est fragile.”

Il souligna la contradiction actuelle entre la société avide de réussite et de pouvoir et la vie chrétienne centrée sur Jésus, si humble et si petit. Lui-même a choisi très tôt, entre 1975 et 1981, une première forme de dépouillement en se démettant de toute fonction au sein de l’organisation et des divers conseils de décision de L’Arche, puis de ceux de Foi et Lumière, sans quitter pour autant le point d’ancrage qu’est resté pour lui Trosly. En outre, à une gouvernance solitaire et autoritaire, il préféra la collégialité et la responsabilisation en mettant à contribution chacun des membres des communautés. Des années plus tard, la vieillesse, passage « vers la faiblesse acceptée », l’a conduit à des dépouillements ultimes, nécessaires pour vivre en « communion plénière avec Dieu », et pour s’accomplir dans sa vérité. Il a ainsi partagé avec le pape François la conviction d’une « sainteté ordinaire » fondée sur la vertu des petits actes banals et nécessaires de la vie quotidienne, accomplis avec joie.

C’est assurément sa fidélité à sa « petite voix intérieure » et à ses engagements qui lui a permis de voir venir la mort très sereinement. Selon les propos de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, qui lui a rendu visite quelques jours avant sa disparition, le 7 mai 2019 : « Il était lumineux et joyeux, tout abandonné entre les mains de Dieu, comme un enfant qui va rentrer à la Maison du Père ».


Principaux sites pour aller plus loin :

Dossier rédigé par Geneviève Le Motheux

 

Catéchétique spécialisée

 

 

 

 

A l’image de JEAN VANIER, l’accueil de l’autre, quel qu’il soit avec ses fragilités, dans le respect, dans l’écoute et dans la joie est l’occasion de vous faire découvrir le travail remarquable fait en catéchèse dans le cadre de la Pédagogie catéchétique spécialisée.

Qu’est-ce que la Pédagogie catéchétique spécialisée (PCS) ?

La PCS existe pour que la responsabilité catéchétique de l’Eglise soit exercée auprès de tous, sans oublier ceux qui ont un handicap, une maladie ou des difficultés particulières.

Son histoire

C’est en 1959 que les Évêques de France ont institué au sein du Centre National de l’Enseignement Religieux, un service désigné alors comme « Service des Inadaptés ». En 1961, ce service prit le nom de « Pédagogie Catéchétique Spécialisée ».

Comme son nom l’indique, en PCS (Pédagogie Catéchétique Spécialisée) c’est bien la pédagogie qui est spécialisée, adaptée, ajustée aux personnes. La catéchèse est la même pour tous, et référée en France au Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse (2005).

Sa mission

La PCS a la mission de proposer, de soutenir, d’organiser et d’animer la catéchèse auprès des personnes handicapées, enfants, adolescents et adultes, qu’elles le soient pour des causes physiques, psychologiques ou sociales.

Très concrètement cette catéchèse se vit en petits groupes dans les institutions où vivent les personnes, ou bien encore dans les paroisses, et enfin au sein même des familles. Les accompagnateurs proposent des chemins pour grandir dans la foi, acheminer vers les sacrements, vivre sa vocation baptismale.

Sa particularité

Une préoccupation particulière des équipes de PCS est enfin d’informer sans cesse et sans répit sur l’existence et les possibilités de la PCS : auprès des personnes elles-mêmes, auprès des familles, auprès des acteurs ecclésiaux, auprès des professionnels des établissements médico-éducatifs.

Plusieurs milliers d’enfants et d’adultes sont concernés en France, et la plupart des diocèses nomment une personne ou une petite équipe pour cette mission.

Boîte à outils de la PCS
Boite à outils catéchétique spécialisée

 

 

 

 

 

Catéchèse et handicap : ce dossier “Boite à outils” regorge d’éléments concrets pour l’organisation et l’animation d’un groupe proposant une pédagogie catéchétique spécialisée.

Sources : Service national de la catéchèse et du catéchuménat.
Contact : Isabel de La Taste, Responsable pastorale catéchèse et handicap (PCS),  isabel.delataste@cef.fr