La Slovaquie,  petit pays d´Europe centrale de 5,4 millions d´habitants, est indépendant depuis le 1er janvier 1993 suite à la partition de la République fédérale tchèque et slovaque (Ex-Tchécoslovaquie). Pendant la Guerre Froide, la Tchécoslovaquie faisait partie du bloc communiste. Le souvenir des persécutions subies par les membres du clergé et les communautés religieuses au cours de cette époque reste présent parmi les catholiques slovaques.  Certains ont été déclarés martyrs et ont été béatifiés ou leur procès en béatification est en cours.

 

La religion catholique est majoritaire (62% de catholiques romains et 3,8% de gréco-catholiques selon le recensement de 2011). Les Slovaques sont restés fidèles à leur foi tout au long des années difficiles de leur Histoire. La chute du communisme en 1989 a vu un regain de pratique religieuse, les messes étaient célébrées officiellement, mais certains corps de métier comme les fonctionnaires (enseignants, membres des forces de l’ordre…) ne devaient  pas y participer.

Les Slovaques vénèrent depuis des siècles Notre-Dame des Douleurs, patronne de la Slovaquie. Elle est fêtée le 15 septembre, jour férié en Slovaquie. Cette année c’est le Pape qui a célébré cette solennité au pied de la basilique nationale Notre-Dame des Douleurs de Sastin.

La présence française en Slovaquie est estimée entre 1500 et 2000 personnes.

La communauté catholique francophone de Bratislava

Son histoire
Elle a vu le jour pendant les années 90. Depuis, elle continue de se réunir un dimanche sur deux ou trois dans le centre de Bratislava pendant de l’année scolaire pour participer à la messe en français dans l’église des Ursulines dans le centre de Bratislava. Celle-ci, en effet, est attenante à un cloitre de sœurs ursulines et à leur établissement scolaire qui accueillent des élèves de l’école maternelle à la fin du lycée.

Notre communauté a grossi au cours des années 2000 avec l’arrivée croissante d’expatriés dans les entreprises françaises sur le sol slovaque, en particulier pour l’usine de PSA Peugeot-Citroën à Trnava (à une grosse cinquantaine de km de Bratislava) dont la première pierre a été posée en 2003. Les familles françaises des expatriés travaillant pour PSA et autres entreprises de la région venaient habiter la capitale Bratislava où s’est ouverte cette même 2003 l’Ecole française internationale de Bratislava, le premier établissement scolaire français en Slovaquie. En plus des expatriés, au fil des années sont arrivées à la communauté des familles franco-slovaques qui vivent à demeure en Slovaquie ainsi que des Slovaques en famille ou seuls. A cela se sont ajoutés de temps en temps des étudiants ou VIE et quelques autres francophones d’autres nationalités.

 

La communauté francophone a toujours eu la chance d’avoir un prêtre slovaque francophone à son service. Depuis dix ans, c’est le Père jésuite Tomas Jellus qui nous accompagne et célèbre nos assemblées dominicales qui ont lieu depuis des années à 11h30.

Depuis une petite dizaine d’années, le nombre d’expatriés a continuellement diminué et c’est finalement la crise pandémique de la Covid-19 qui a conduit en juin 2020 aux départs des toutes dernières familles expatriées qui faisaient partie de notre communauté. Nous sommes donc passés d’une communauté composée à majorité d’expatriés à une communauté réduite comportant quelques Slovaques en famille ou seuls et de quelques familles franco-slovaques.

Bouleversements récents
La crise du Covid 19 est passée par là. Fin juin 2020 la dernière famille expat est partie.
A la rentrée septembre 2020,  une seule nouvelle Française est arrivée dans la communauté ainsi qu’une jeune en VIE qui est partie depuis.
Le reste de la communauté se compose de trois familles franco-slovaques et de deux-trois familles slovaques.
Avec les quelques personnes inconnues de la communauté, nous n’étions pas vingt aux dernières messes, enfants inclus (tout le monde ne vient pas à chaque fois. J’ai déjà été le seul ou un des seuls Français si je ne compte pas nos enfants binationaux !).

Évidemment cette année et la précédente ont été chamboulées par les confinements. Nous n’avons eu que huit messes en français cette année scolaire, contre quatorze en 2019-2020 et une vingtaine les années précédentes.
La messe est actuellement la seule “activité” (pardon pour l’expression) de notre communauté actuellement. Le catéchisme était organisé par les mamans françaises pour les enfants principalement des familles expatriés. Les enfants slovaques (et binationaux ce qui est notre cas) ont des cours de religion à l’école.

Visite du pape du 12 au 15 septembre 2021

En ce qui concerne la visite du pape en Slovaquie, j’ai participé à titre personnel avec ma famille le 15 septembre à la messe près du sanctuaire de Sastin. Il y avait une belle “ferveur” et un super temps estival, bien chaud. Il n’y a pas eu de retour en amont d’autres membres de la communauté : nous sommes trop peu nombreux et les conditions pour y aller n’étaient possibles au début que sur inscription et réservées aux personnes vaccinées, puis une semaine environ avant le 15 septembre, elles ont été autorisées pour ceux qui avaient un passe sanitaire.

 

Avec ma famille également, nous sommes aussi allés lundi 13 septembre près du centre Bethléem que le Pape a visité. Ce centre  tenu par des sœurs de Mère Teresa est dans notre grand quartier (qui n’est actuellement pas un “Bronx” comme il est parfois présenté ou était présenté !). On a vu, avec beaucoup d’autres habitants du quartier, le Pape passer en voiture et on a pu entendre la chorale et ce que le pape a dit dehors, puis nous avons prié avec lui après sa visite dans le centre des religieuses (nous étions en dehors de l’enceinte).

Des médias français tels que La Croix et KTO ont couvert cette visite. J’ai écouté un peu de la rencontre avec les jeunes à Košice sur la radio catholique slovaque, les témoignages étaient très beaux.)

 

Damien PATE
Président du Conseil paroissial
CCF de Bratislava
Septembre 2021

Pour aller plus loin :

La communauté catholique slovaque en France

Créée en 1953,  elle a été créée pour les besoins des émigrants slovaques partis chercher du travail en France et plus tard, en raison de la situation politique et de l’oppression du régime communiste. Elle s’est adaptée aujourd’hui : découvrez la Mission catholique slovaque  de Paris.