Ce premier roman de Jean-Philippe Fabre raconte le voyage inouï de saint Marc, à l’issue duquel ce dernier écrit son évangile, non comme une simple chronique de la vie de Jésus mais comme un écrit engagé, passé au crible de l’épaisseur humaine.

Ce récit est l’histoire d’un autre récit. Ou plutôt de son auteur. Un soir, dans la vallée du Cédron, un garçon de Jérusalem, Iohanan, croise un meneur d’hommes mais s’enfuit aussitôt.
Trente ans plus tard, celui qui a pris le nom romain de « Marc » décide de raconter la vie de cet homme exceptionnel et mystérieux. Il compose à Rome, le premier, l’archétype des quatre évangiles.
Marc est évangéliste parce qu’il est explorateur. Un triple explorateur. Il explore avec passion le monde moderne qui l’entoure, la civilisation méditerranéenne du ier siècle. Son périple l’entraîne de Jérusalem à Césarée Maritime, Antioche de Syrie, Alexandrie, Chypre, Troas, Éphèse. Il s’achève à Rome. Marc se confronte à une humanité qui fait craquer son nationalisme judéen. Il explore aussi une rencontre qui a bouleversé sa vie : l’histoire ordinaire de cet homme dont les témoins s’accordent à dire qu’à la fin, il n’est pas resté dans le tombeau. Il explore enfin sa propre blessure, son incapacité à être à la hauteur de celui dont il veut pourtant rédiger la Vie. Marc, écorché dans sa jeunesse, cicatrise par l’écriture. Ces trois explorations n’en font qu’une. C’est ainsi que son Évangile, bien plus qu’une chronique, devient une invitation à la rencontre et au voyage.

Ed. Le Cerf, mars 2022, 408 p., 22 euros