Les signes de la présence efficace de Dieu dans notre humanité sont multiples. L’Eglise en privilégie sept, qui sont majeurs pour l’animation spirituelle de nos vies. Il y a d’abord les trois sacrements d’initiation : le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie. Ils sont en général, mais pas exclusivement, proposés aux enfants et aux jeunes, entre la naissance et l’âge de la majorité civile. Le sacrement du pardon, qui est le 4è, s’est élargi depuis le Concile Vatican II, à l’appellation heureuse de « réconciliation ». Les 6è et 7è sacrements sont proposés au moment des grands choix de vie : le mariage et l’ordre (ordination des prêtres et des diacres).

Le 5è sacrement était, jusqu’au Concile Vatican II, réservé au terme de la vie : on l’appelait l’Extrême-Onction. L’Eglise est revenue à la source du sacrement des malades, abandonnant cette pratique de l’extrême-onction, née vers le IX° siècle, et qui faisait du sacrement des malades, le sacrement des mourants, en liant le réconfort de l’âme à la rémission des péchés.

Or la notion même de sacrement donné aux vivants s’accommodait mal de ce dernier moment, surtout quand le prêtre arrivait après le décès de la personne. Pour ce moment du « passage » l’Eglise propose le viatique, le Pain de vie pour la route (Via), en laissant au  sacrement « des malades » le caractère d’un sacrement salutaire et vital dans la maladie ou l’infirmité. Ce n’est pas le sacrement des vieillards, car toute personne malade peut le recevoir, quel que soit son âge. On peut l’accueillir plusieurs fois dans sa vie, ou à différentes étapes d’une longue maladie.

Avec une prière de bénédiction, le rite propose deux gestes simples de la grande Tradition ecclésiale : l’imposition des mains et l’onction d’huile des malades. Ils signifient le secours de la présence du Christ, qui partage nos souffrances, nos limites humaines, nos problèmes de santé. C’est une « consolation », non pas magique, mais qui naît d’un acte de foi en la présence aimante de Dieu. Par le Christ et son Esprit, Dieu se rend proche pour nous aider à traverser l’épreuve, à garder l’espérance au milieu de doutes nombreux, de solitude souvent, de colères parfois. Par ce signe de l’onction, c’est le Christ qui s’approche plus intimement du malade pour l’assurer de sa paix.
« Que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint »

Rituel
La célébration de ce sacrement se fait habituellement à la maison de la personne malade ou à son chevet, mais elle peut aussi se faire au cours d’une eucharistie dominicale, ou pendant une célébration prévue à cet effet. Dans tous les cas, la communauté est présente pour entourer le malade de son amitié et de sa prière : Il s’agit de membres de la famille, d’amis, de voisins, de paroissiens, qui prennent pour la personne malade les traits de la tendresse de Dieu.

Que personne ne se prive de ce secours proposé par le Christ, par le relais des frères et sœurs qui visitent les malades.

P. Michel Clémencin