Chers frères et soeurs dans le Christ, voici qu’est arrivée la grande fête chrétienne de la pâque. Pour la première fois de notre vie nous la célébrons dans un contexte particulier qui n’est pas sans rappeler l’Eglise primitive des catacombes, une Eglise domestique que nous vivons dans le confinement familial et, pour beaucoup d’entre nous, dans l’isolement voire même la détresse (je pense aux personnes âgées dans les EHPAD). Nous redécouvrons la valeur de la prière personnelle, de la prière en famille, en petites cellules…
L’homme du XXIe siècle se croyait devenu tout puissant et il ne fait que redécouvrir ses limites. Cela nous ramène tous à nos justes proportions. Personne ne sortira indemne de cette épidémie. Nous sommes mis en face de nous-mêmes et devons désormais regarder la vérité en face, celle de notre fragilité.
Nous autres chrétiens sommes habitués aux formules. Mais pourrons-nous utiliser des formules toutes faites pour nous souhaiter “de bonnes pâques” dans un tel contexte ? Les formules sont surfaites. Saint Paul nous le dit : notre vie se trouve dans le Christ. Cela ne doit pas rester des mots mais nous devons revoir complètement ce que cela implique : frôler la mort doit nous faire réévaluer entièrement notre échelle de valeurs, nos priorités réelles. Après le confinement il y aura des changements à opérer afin de redécouvrir notre planète si fragile et surtout notre prochain. La solidarité qui se crée un peu partout en ces moments difficiles aura besoin d’être poursuivie et amplifiée.
Pâques sera vraiment fête de la résurrection si nous nous efforçons de ressusciter en nous et autour de nous des comportements vraiment évangéliques qui nous fassent tous progresser et grandir dans le Christ.
A tous et à toutes fructueuse et féconde fête de Pâques.
Mgr Robert Poinard, aumônier général des CCFM