Le pape François a nommé, samedi 6 février 2021, la Française Nathalie Becquart sous-secrétaire du synode des évêques, l’assemblée chargée d’étudier les grandes questions doctrinales de l’Église catholique. Elle devient ainsi la première femme à ce poste. Religieuse de la congrégation des Xavières, Nathalie Becquart était, depuis 2019, consultante du synode.
Première femme à occuper ce poste, première femme à devenir numéro deux d’un dicastère, et première à pouvoir voter au Synode des évêques, la religieuse française a notamment commenté l’écho rencontré par l’annonce de son entrée en fonction par le Vatican. « Si ça a beaucoup d’échos, c’est que ça rejoint les aspirations de beaucoup de chrétiens. Si c’est possible, c’est que les mentalités ont bougé », a-t-elle estimé, « en saluant un « geste audacieux et prophétique du pape » de nommer une femme à ce poste.
“Mon plus grand souhait, c’est que tous soient acteurs, hommes et femmes, prêtres et laïcs. Voilà le rêve de beaucoup de femmes. Et le mien, c’est d’être associée davantage au processus de décision pour trouver les chemins pour le monde d’aujourd’hui” a-t-elle poursuivi.
Appelant de ses vœux « une Église de l’écoute », elle a dit « démarrer humblement » au sein d’un organisme qui a pour rôle d’organiser les synodes des évêques et dont le prochain sera consacré en octobre 2022 à la synodalité (participation de l’ensemble des laïcs – par opposition aux seuls clercs – dans l’activité ecclésiale). Ce synode abordera largement la manière dont repenser les prises de décision dans l’Église.
Des générations de jeunes catholiques français connaissent bien Nathalie Becquart. De 2008 à 2018, elle a été directrice adjointe du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations à la Conférence des Évêques de France. Elle a ainsi accompagné des milliers de jeunes pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Sydney en Australie, à Madrid en Espagne, à Rio de Janeiro au Brésil, à Cracovie en Pologne et, plus récemment, au Panama.
De sa nomination, Nathalie Becquart ne veut ne pas faire un porte-étendard féministe. «L’enjeu, c’est de travailler dans des équipes diversifiées, de développer un leadership collaboratif», commente-t-elle.
Voir aussi le livre qu’elle a écrit sur la crise sanitaire avec quatre de ses sœurs xavières.