P. German Sanchez :
Du vendredi 30 septembre au mardi 4 octobre ont eu lieu à Barcelone (Espagne) les journées pastorales mondiales des représentants des communautés catholiques francophones.
Nous étions 43 laïcs et prêtres venus de Hong Kong, Japon, différents pays d’Europe et moi-même qui représentait le continent américain. La communauté francophone qui habite Barcelone était très nombreuse.
Mgr Jean-Pierre Cattenoz, évêque d’Avignon représentait la conférence épiscopale française.
Le thème était la famille. Les journées commençaient à 8h30 et finissaient vers 23h30. Il y avait 15min de repos après le repas de midi et le reste du temps nous avons essayé de profiter pour travailler le plus possible.
Le premier jour nous avons accueilli le Cardinal de Barcelone, Luis Martínez Sistach. Il nous a parlé du synode des évêques qui a eu lieu à Rome autour du Pape Francois en 2014 et 2015. Les conclusions du Synode ont aidé le Pape François à écrire sa dernière encyclique sur la famille « Amoris Laetitia ». Avec un langage simple et très pastoral, le cardinal nous a parlé des aspects doctrinaux de la famille qui ont été abordés dans le synode. Par des images et des exemples, notre conférencier nous a aidés à comprendre la richesse et la valeur doctrinale du texte du Pape. L’Église est comme une pyramide renversée. C'est-à-dire que la base se trouve en haut et représente tous les baptisés et la pointe de la pyramide se trouve en bas et représente la hiérarchie de l’Église. Tous les membres ordonnés dans l’Église sont au service de la base pour que la pyramide ne s’écroule pas. Le cardinal a beaucoup insisté sur l’importance de la conscience de chaque baptisé. Nous devons éduquer les consciences pour que tous soient capables de prendre des décisions responsables pour leur vie. L’Église n’est pas dans le monde pour le juger mais pour accompagner les hommes et les femmes de toutes les cultures à découvrir la joie de l’Évangile, la beauté et la richesse du sacrement du mariage.
Le cardinal a célébré la messe avec nous et nous avons tous été impressionnés par son ouverture d’esprit, sa simplicité et son désir de transmettre la pensée et les directives du Pape François.
Puisque nous parlions de la famille, nous sommes allés visiter la « Sagrada Familia ». Cette basilique conçue par l’architecte catalan Antoni Gaudí (1852-1926) est une œuvre d’art phénoménal et une source de théologie inépuisable. Gaudí disait qu’il s’est inspiré de trois livres pour créer ses œuvres architecturales : la bible, la nature et la liturgie. Nous avons eu le privilège d’avoir un prêtre que je connaissais déjà, le P. Robert Baró, recteur de la basilique, théologien et spécialiste de l’art catalan. Suite à la visite nous avons célébré la messe dans cette basilique qui n’est pas finie et qui est consacrée surtout au tourisme. Actuellement il y a 4 ou 5 célébrations par an. L’archevêque de Barcelone Mgr Joan Josep Omella, qui présida la célébration, avait fermé la basilique ce jour-là pour célébrer la messe avec nous et fêter les 400 ans de la présence de la communauté catholique francophone à Barcelone. Toutes les communautés ethniques présentes à Barcelone étaient invitées. La messe a été célébrée en plusieurs langues et l’archevêque de Barcelone a insisté sur le fait que dans l’Église il n’y a pas d’étranger mais des frères et sœurs qui parlent des langues différentes. La chorale franco-allemande était magnifique. L’animateur de chants était un compositeur de musique religieuse très connu, Laurent Grzybowski et son ami le pianiste Julien Buis. Je les ai invités à venir nous voir en Californie et bientôt nous vous annoncerons la date de leur arrivée.
Un prêtre jésuite, le Père Jaume Flaquer, spécialiste de l’Islam et professeur de la faculté de Théologie de Barcelone nous a parlé des difficultés et des drames des familles déplacées et des réfugiés dans le monde. Avec des chiffres alarmants il nous a aidés à comprendre la responsabilité de tous dans cette tragédie que vivent beaucoup de familles dans le monde d’aujourd’hui. Des familles refugiées on immigrantes il y a en toujours eu dans l’histoire de l’humanité (un des exemples est la Sainte Famille de Joseph, Marie et Jésus). Souvent ces vagues de mouvements de population sont dues à des problèmes politiques, économiques et sociaux. Plusieurs personnes en Europe ont peur de voir nos églises transformées en mosquées mais cela ne peut pas arriver si les chrétiens ne désertent pas leurs églises.
Un couple de juristes catalan, Eugeni Gay et sa femme (absente pour des problèmes de santé) qui a participé au Synode sur la famille, nous a parlé de leur expérience en tant que laïcs dans les travaux du synode. Tous pouvaient prendre la parole et tous étaient limités à 3 min. (Eugeni est vice-président émérite de la Cour Constitutionnelle et Ancien Bâtonnier du Barreau de Barcelone, entre autres). Il a partagé avec nous la joie de découvrir une Église à l’écoute des familles décidée à suivre les conseils de l’Esprit Saint pour accompagner les familles et surtout celles qui vivent des situations nouvelles, parfois compliquées. Il a beaucoup insisté sur le rôle du droit civil et ecclésiastique dans la recherche du bien-être de la famille. J’ai retenu une belle phase : « l’Église ne déclare pas la nullité d’un mariage mais d’un sacrement ». Nous ne pouvons pas effacer ce qu’un couple a vécu pendant des années. L’Église doit continuer la recherche de chemins pour accueillir de plus en plus les couples, les familles et les personnes qui se trouvent dans des situations compliquées et nouvelles et qui se sentent exclues de la communauté.
Un autre couple catalan, José Sols et Julia Argemí ont été avec nous pour nous accompagner dans la découverte de l’Église de Barcelone et ses engagements sociaux.
Nous avons visité plusieurs centres qui accompagnent des familles en difficulté, des mères célibataires (quelques-unes avaient seulement 13 ans) et des enfants et des jeunes en situation d’échec. J’ai pris beaucoup d’idées. J’étais fier de découvrir tout ce que l’Église de Barcelone fait pour venir en aide aux personnes et aux familles qui ont besoin d’un conseil, d’un spécialiste ou d’un morceau de pain pour continuer à vivre dignement.
Le dernier jour nous sommes allés visiter le monastère de Montserrat. Ce lieu est très important en Espagne. Depuis le moyen âge, les moines ont eu une forte influence dans la vie sociale, religieuse, politique et culturelle de la Catalogne. Ils ont une des meilleures écoles du monde de musique pour des enfants. Des milliers de touristes viennent tous les jours écouter ces voix angéliques. Nous avons célébré la messe avec les moines et nous avons écouté la chorale d’enfants.
Le curé de la paroisse francophone de Barcelone, le P. Mathias Bahillo et le couple de Jean-Alain et Laurence Julien ont organisé ces journées d’une manière irréprochable. Evidemment, il y avait derrière eux beaucoup de personnes pour exécuter le programme et s’assurer du bien-être de tous les participants.
Merci.
P. Germán, le 30 octobre 2016
P. Pierre Charignon :
"Secrets de Famille"
A Barcelone, capitale de la Catalogne, se trouve un monument baptisé la Sagrada Familia (Sainte Famille), oeuvre de l'architecte génial Gaudi que ses successeurs espèrent achever en 2028, centenaire de sa mort.
Nous pouvons penser qu'il est temps que ce vaste chantier finisse mais nous pouvons aussi y voir un premier secret de famille : une famille se construit peu à peu avec patience et persévérance. Il y a une douzaine de jours, pour fêter les 400 ans de présence, de la Communauté catholique française à Barcelone, j'ai eu la joie de célébrer la messe autour de l'archevêque de Barcelone avec des prêtres de différentes nationalités, un pasteur protestant, des gréco-catholiques ukrainiens, une magnifique chorale française, des instrumentistes allemands, divers européens et africains...
Un deuxième secret de famille était alors bien visible : une famille est riche de sa diversité. Si j'étais à Barcelone, c'était pour vivre les Journées pastorales des Communautés catholiques francophones du Monde. Elles ont lieu chaque année, tous les trois ans à Paris (2015) puis dans un pays différent, Barcelone (2016), Prague (2017)... ; c'était ma première participation et j'ai eu droit, grâce à la communauté locale riche en sourires et en paroles bienveillantes, à un accueil phénoménal et à un programme passionnant. Nous étions deux "asiatiques" (le prêtre français à Hong-Kong et moi à Tokyo), un "américain" (Los Angeles) et trente-cinq "européens", laïcs et prêtres, dont certains sont africains puisqu'aux Pays-Bas ou en Allemagne résident des Camerounais, Congolais... La qualité des échanges, organisés (conférences sur les synodes des évêques de 2014 et 2015 sur la famille, sur la condition de la famille immigrante ou réfugiée et sur l'interprétation théologique de la Sagrada) ou informels, a mis en évidence un troisième secret de famille : la famille est le lieu de rencontre et de dialogue qui permet de s'épanouir.
Et ces trois secrets conduisent à un quatrième : Dieu veut que toute l'humanité soit une même famille.
Pierre CHARIGNON - CCF Tokyo
Laurence von Schulthess, CCF de Zürich :
Comme chaque année, la Mission a participé à la rencontre des Communautés Catholiques Francophones dans le Monde (CCFM) qui, cette année avait lieu à Barcelone, du 30 septembre au 4 octobre. Nous étions quatre : le Frère Didier, Nicole Larue, Jean-Claude Kalala et moi-même. Le programme était alléchant et c’est avec une certaine fébrilité que je suis partie en direction de la Catalogne.
Le but de ces Journées Pastorales est en premier lieu de permettre aux membres des différentes communautés de se retrouver pour discuter de leurs situations, exposer leurs problèmes et construire des liens solidaires entre elles, aussi bien au niveau des prêtres que des laïcs, ainsi qu’entre prêtres et laïcs. L’atmosphère y est amicale et détendue. Beaucoup reviennent régulièrement, il y a un vrai sentiment d’appartenir à une famille.
Nous avons été chaleureusement accueillis, par une équipe d’organisateurs adorables et très engagés, au Séminaire Salésien Marti-Codolar, au nord de Barcelone.
Le thème choisi pour cette rencontre était : la famille, avec en toile de fond le Synode des Evêques sur la famille et l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia. Nous avons suivi deux conférences sur le sujet : l’une donnée par le Cardinal Sistach (Archevêque émérite de Barcelone) intitulée « La famille du point de vue doctrinal suite au Synode » et une deuxième présentée par Eugeni Gay (Vice-président émérite de la Cour Constitutionnelle et Ancien Bâtonnier du Barreau de Barcelone) qui fût invité, avec son épouse, à participer au Synode. Il nous a fait part de ses observations sur le Synode, son déroulement, l’attention que lui a porté le Pape François et le texte qui en a résulté.
Nous avons également eu une conférence intitulée « La famille déplacée : la condition de la famille immigrante ou réfugiée » donnée par le Père Jaume Flaquer (Jésuite, professeur de la faculté de Théologie, spécialiste en Islam). La dernière des conférences portait sur « L’interprétation théologique de la Sagrada Familia » par le Père Armand Puig (théologien bibliste, recteur de l’Ateneu Universitari Sant Pacià), passionnant !
Les points culminants de ce séjour, en dehors des relations humaines chaleureuses et amicales, furent, pour ma part, les messes célébrées dans des endroits exceptionnels. Nous avons en effet eu droit, à l’occasion des 400 ans de présence d’une communauté chrétienne francophone à Barcelone, à une messe internationale à la Sagrada Familia.
Ce lieu, fréquenté par quelques 4 millions de visiteurs chaque année, n’accueille que très rarement des messes en son sein. Une chance unique, quelque chose qu’on ne vivra qu’une seule fois dans sa vie ! Et je crois pouvoir dire que c’est comme ça que nous l’avons vécu. La messe du dimanche a été concélébrée par les vingt prêtres du groupe dans la crypte de la Cathédrale gothique de Barcelone. Pas mal non plus, vous en conviendrez !
Le séjour s’est terminé par une journée passée à Montserrat, monastère bénédictin, où nous avons assisté à la messe quotidienne et eu la chance d’entendre l’Escolania de Monserrat (chœur de garçons de 9 à 14 ans). L’église était pleine à craquer !
C’est le cœur rempli d’images, d’émotions et de reconnaissance que nous sommes rentrés à Zurich. Encore un tout grand merci à toutes les personnes qui ont œuvré à la réussite de ce séjour, il restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Laurence von Schulthess
Tokyo - Une famille témoigne :
« Nous avons fréquenté la communauté catholique francophone de Tokyo pendant 4 ans de 2012 à 2016.
Nous y avons trouvé avant tout le bonheur de pouvoir continuer à prier, à entendre la parole, à communier, à chanter en français, accompagnés d’un aumônier français. Quel luxe lorsque l’on vit loin de chez soi !
Nous y avons également trouvé un accueil adapté à chaque membre de la famille. Pour les plus jeunes, nous avons profité de l’éveil a la foi et du catéchisme, ainsi que de la préparation au baptême. C’est un élément essentiel pour notre famille que de pouvoir assurer la continuité de l’éducation religieuse de nos enfants.
En tant qu’adultes, nous avons pu profiter des diverses activités proposées : groupe de réflexion et prière, activités et sorties paroissiales, temps conviviaux, célébrations exceptionnelles…
Nous avons également pu rendre service à la communauté en donnant de notre temps pour l’administration de l’association et pour la préparation au mariage. Les personnes qui fréquentent cette communauté ont des profils très variés : familles de passage, francophones de tous les pays, y compris des Japonais, résidents de longue date, de tous les âges…Cela donne l’occasion de vrais moments de fraternité.
Merci, chers amis, pour tous ces précieux moments partagés. Continuez à faire rayonner le message du Christ !»
Bonjour,
Ce matin, j’ai participé à la messe chrismale de la Cathédrale de Tokyo, avec le Père Pierre.
Mon seigneur Kikuchi, l’archevêque, a mentionné le drame de Notre-Dame de Paris, au début de son homélie.
"La tragédie a brisé notre coeur….
Prions pour les fidèles, le peuple en France, et pour la France.
En effet, grâce aux prêtres, missionnaires français, le diocèse de Tokyo avait été fondé et élevé. »
Moi aussi remercie à vous.
J’avais rencontré Dieu en France. J’ai également trouvé mon chemin avec les Français à la paroisse française.
Les témoins de mon baptême étaient les Français.
Unions de prière en semaine sainte,
Masako Tokozume, 18 avril 2019
La cathédrale Notre-Dame de Paris est un symbole important de la civilisation française, un trésor inestimable de la culture mondiale et également de la civilisation humaine. Elle est l’un des sanctuaires chrétiens les plus importants.
À la suite de l'incendie qui a la frappe, j’étais profondément attristé par cette tragédie. Le malheur qui s’est produit cette nuit-la à Paris a infligé une douleur dans le cœur du peuple français.
La Résurrection du Christ nous permet d’espérer que la restauration de la cathédrale sera menée sans peine et qu'elle retrouvera sa splendeur grâce aux efforts du peuple français et avec le soutien de la communauté internationale.
Je déclare ma solidarité et la solidarité des pères au Grand Séminaire avec le peuple français, espérant remédier le plus vite possible les effets de ce triste moment.
Message de soutien du Père Dolreich Pereira et des pères du Grand Séminaire à Goregaon, le 17 avril 2019.
Le Père Dolreich est, entre autres, professeur de philosophie occidentale et médiévale au Saint Pius College (séminaire de Bombay) ainsi que le Pasteur de la Mission catholique francophone de Bombay.
Le dimanche est un jour travaillé dans certains pays du Moyen-Orient, comment les catholiques qui y vivent habitent-ils ce temps ?
Laure a vécu en Libye et en Jordanie avec sa famille
« J’ai trouvé un grand besoin de marquer le dimanche et je me forçais à faire une belle table, à allumer des bougies, à choisir de beaux bénédicités… si on y réfléchit bien le samedi soir, la veille du dimanche, c’est déjà dimanche en fait. Nous allions à la messe le samedi soir et nous faisions de cette soirée un moment très festif !
Je ne vous cache pas qu’en Libye, ce fut très difficile pendant le temps de Noël : impossible de trouver le moindre sapin, pas la moindre boutique vendant des décorations. Mine de rien, cela participe à une ambiance et à une préparation pour nos enfants… Ce Noël-là n’est pas un bon souvenir. En Jordanie, il y avait parfois une messe en français le dimanche soir et nous avons pu observer que, des gens qui n’étaient pas pratiquants en France, s’y rendaient volontiers et participaient à la répétition de chorale en semaine afin de retrouver la communauté française. C’était donc un lieu d’évangélisation ! »
Le dimanche est un jour travaillé dans certains pays du Moyen-Orient, comment les catholiques qui y vivent habitent-ils ce temps ?
Catherine et Sophie à propos de leur vie à Dubaï
« Avec le week-end décalé à vendredi et samedi, dimanche finit à la longue par être le nom d’un jour comme les autres dans l’organisation d’une semaine. Il est toujours possible de célébrer le dimanche, mais ce ne sont pas les messes en français. La présence de la communauté francophone, et le souci de maintenir le lien avec des francophones, nous pousse presque tous à venir aux messes du samedi matin (à Jebel Ali, dans le désert) ou du samedi soir (à Oud Metha, en ville) célébrées dans notre langue maternelle. Ayant choisi la messe du samedi soir, le choc pour nous ne fut jamais rude, puisque nous pouvions aller à la messe sans partir travailler ensuite. C’est aussi une manière d’accueillir ou de retrouver des membres de la communauté francophone et la catéchèse se fait le samedi matin à Jebel Ali.
Ce qui est plus perturbant, c’est la déconnexion des grandes fêtes (Noël, Pâques, Toussaint, Ascension, Pentecôte…) qui ne sont pas fériées. Nous célébrons Noël et Pâques un jour travaillé, la messe ici est alors en fin d’après-midi pour la communauté francophone. Pour Noël, les enfants sont en vacances, mais pour Pâques, ce n’est pas toujours le cas. Ils viennent alors après l’école, les parents sortent plus tôt de leur travail, ce qui crée une ambiance très spéciale. Peutêtre moins « fête » mais plus fervente d’une certaine manière. Vivre le week-end musulman renforce l’envie de faire encore plus partie de la paroisse. Ce sentiment nous a été rapporté par plusieurs personnes : vivre loin des « bases » renforce l’attachement ou la nécessité de s’y rattacher… Les années passées à Dubaï sont intenses car malgré le fait d’être une communauté minoritaire (avec deux églises) par rapport aux 900 mosquées, nous n’en sommes pas moins une communauté vivante, audacieuse et bien tolérée par la population locale. »
Le dimanche est un jour travaillé dans certains pays du Moyen-Orient, comment les catholiques qui y vivent habitent-ils ce temps ?
Dorothée vit à Bethléem
« Nous avons résolu, pour nous, le “problème” de la messe en pays musulman en allant à l’abbaye de la Résurrection à Abugosh, communauté olivètaine française où nous sommes nourris spirituellement et amicalement. Il faut faire quelques kilomètres et quelquefois faire preuve de patience dans les bouchons !
Nous avons la chance d’avoir un groupe de haltes spirituelles, groupe organisé depuis quelques années déjà qui nous permet de découvrir de nouvelles communautés religieuses, d’autre religions telles que le judaïsme. Nous avons eu des conférences au Centre oecuménique de Tantur, ou avec les congrégations religieuses implantées localement. Pour les « expats » de Jérusalem un groupe Scouts et Guides de France a été monté par des parents. Il peut être un peu contrariant d’aller à la messe et de devoir aller travailler ensuite le dimanche. Mon mari a résolu le problème en décalant ses week-ends qu’il prend désormais comme en France. Le personnel administratif de l’hôpital où il travaille, à majorité chrétien ne travaille pas le dimanche. »
Voyage du Pape au Japon, organisation de la messe du lundi 25 novembre 2019.
Témoignage de François de Veyrac, volontaire MEP, en partie en mission pour la CCF de Tokyo.
"Malheureusement je ne pourrai pas participer à la messe du Pape… Pour les grands évènements les japonais organisent des tirages au sorts, et je ne suis pas sélectionné. J’essayerai tout de même de l’apercevoir !".
Découvrir le témoignage complet de François de Veyrac.
Cette fois-ci j'aimerais bien partager avec vous une expérience qui me touche personnellement toujours à nouveau. Tous sont au courant que je suis ici dans mon pays hôte avec la communauté catholique francophone. À part des activités habituelles (pastorale des enfants et des jeunes, célébration du sacrement de la réconciliation, préparation aux sacrements de baptême, confirmation, eucharistie, mariage) nous avons des réunions régulières (divers groupes de prières, de partage de la Parole, des équipes Notre-Dame (END), Mouvements des cadres chrétiens (MCC).
Ne pas à oublier les gens à la recherche de la vérité dans leur vie. C'est une expérience également de mes confrères d'autres communautés de langues étrangères que l'homme séjournant à l'étranger cherche des points de repère qui lui sont familiers. Cela vaut surtout pour la culture, y compris le spirituel. Ce ne sont pas toujours seulement des gens qui des fois trouvent un chemin de retour dans le sein de l'Église dans le sacrement de réconciliation.
Dans notre communauté nous célébrons l'eucharistie publiquement trois fois en semaine dans une église qui nous est assignée. Le samedi soir, le dimanche matin et le mardi soir. Évidemment la célébration dominicale est toujours le point culminant de la vie de notre communauté. La joie de la louange de Dieu s'exprime dans la solennité à laquelle contribuent toute la communauté par sa participation active.
Et maintenant je viens au point, à mon expérience déjà mentionné et qui depuis mon séjour ici (depuis septembre 2011) me touche toujours à nouveau. Presque à chaque messe, avant ou après la célébration je rencontre des gens qui cherchent et trouvent par internet un office en français ou – ça vaut surtout pour mardi – tout simplement un office ce jour-là. À savoir : nous sommes la seule communauté dans la mégapole qui de lundi au vendredi de façon hebdomadaire célèbre une messe au soir. Nous y accueillons aussi des gens qui sont obligés de travailler le dimanche et viennent assister à la messe du mardi.
C'est aussi assez souvent que des touristes ou des femmes/hommes d'affaire qui logent ou travaillent dans l'alentour de notre église et qui par hasard découvrent une église qui au soir est illuminée et ouverte. Ça provoque la curiosité et les gens entrent, ils s'aperçoivent qu'il y a une messe. Et aussi beaucoup de gens qui viennent ont trouvé l'adresse de l'église par l'internet. Ils viennent parce qu'ils veulent, pour des raisons très variées, assister à une messe et prier. Et pas tous sont francophones. Avant mais surtout après les offices il y a des rencontres surprenantes. Les gens sont contents et reconnaissants pour l'écoute et pour l'assurance qu'ils sont accueillis par Dieu tels qu'ils se présentent dans leur vie. Souvent le mot « Dieu » n'est pas forcement employé. Jamais dans ma vie de prêtre j'ai compté combien de personnes j'ai confessé. Par contre je peux confirmer que dans ces rencontres exceptionnelles un regard intensif sur la vie personnelle apporte paix dans le cœurs des gens. Ainsi je fais l'expérience très concrète que l'Esprit de Dieu conduit l'homme à la recherche de la vérité au fond de lui-même. D'en être témoin je ne peux qu'être reconnaissant envers le Seigneur. Mais pas seulement grâce à cela, c'est volontiers que j'y suis. Pour combien de temps encore ? Dieu le sait et l'étoile de Bethlehem me guidera.
Responsable de la CCF de Shanghai
Témoignage spirituel en temps de pandémie par un prêtre Fidei Donum au Québec.
L'émission Eglise en sortie, présentée par KTO le 22 mars 2021, propose un regard sur l’Eglise au Québec. Un des invités de l’émission, le père Jimmy Delalin, prêtre originaire de la région Hauts-de-France et Fidei Donum dans le diocèse de Baie-Comeau (Qc), témoigne du travail spirituel qui est le sien en ces temps de pandémie.
Il présente également cette réflexion spirituelle dans son article "Vulnérable d'espérance" publié dans le bulletin Hivers 2021 (P. 10) du diocèse de Baie-Comeau, au Québec. Voici le lien pour regarder l’émission : Jimmy Delalin Eglise en sortie
Belle écoute et bonne lecture ! 02 NOVEMBRE 2020
De nombreuses questions se posent depuis samedi sur le confinement au Portugal.
Les restaurants et les commerces restent ouvert, que signifie dans ce cas le mot confinement.
Je suis en France ou en Belgique puis je venir au Portugal ?
Je suis au Portugal et je veux me rendre en France que dois-je faire ?
Je veux faire du sport, mais dois-je garder mon masque ?
À toutes ces questions, la French Radio Portugal a demandé à Laurent Goater, Conseiller consulaire très actif sur les réseaux sociaux et membre de la CCF de Lisbonne, de nous apporter des réponses.
Malgré la pandémie Covid 19, un Avent et un Noël porteurs à Saïgon (Vietnam)
Nous avons eu la chance - j'ai presque honte de vous le raconter - de vivre un bel Avent.
En particulier grâce à une veillée Miséricorde (lecture de la parole de Dieu, adoration, confessions) qui a réuni une grande partie des 75 enfants du groupe de catéchisme.
A Noël, deux messes en français : le 24 au soir et le 25 au matin. Beaucoup de monde !
Même si nous sommes toujours "prisonniers" du pays, (les frontières restant hermétiquement fermées sauf pour les chanceux "experts" travaillant pour le gouvernement), nous menons une vie sociale, professionnelle, scolaire et paroissiale parfaitement normale.
Nous pensons à toutes les communautés privées de cette chance.
Et vous présentons tous nos meilleurs voeux pour 2021
Bien amicalement
Thibault et Agathe (Saïgon), le 30 décembre 2020.
Accueil dynamique et chaleureux à la CCF de la Silicon Valley !
Cédric et sa famille sont arrivés dans la Baie il y a un peu plus d'un an, juste avant le premier confinement. Ils nous livrent leur témoignage sur l'importance de pouvoir vivre leur foi en français, l'accueil qui leur a été réservé par CathoSV, ce qu'ils trouvent dans cette communauté catholique francophone de la Baie... et comment ils y contribuent déjà !
Aucun mot ne pourrait décrire ou exprimer ce que je ressens depuis que je sais que je dois partir.
La CHORALE ! Ma deuxième famille, mon premier « JOB ». J’y ai rencontré mon épouse…
Quitter aujourd’hui cette deuxième famille après 14 ans est difficile pour moi.
Notre Dame de France à Londres n’a pas été seulement une paroisse pour moi mais une deuxième maison.
J’ai appris à me rapprocher de Dieu depuis que j’ai intégré la chorale, je me suis fortement attaché non seulement à Dieu, mais aussi à la communauté.
Malheureusement comme on le dit souvent tout oiseau doit quitter son nid un jour, et aujourd’hui, c’est mon tour.
Je vous suis vraiment reconnaissant pour tous les messages que vous m’avez envoyés et j’ai été beaucoup ému par la vidéo que vous m’avez faite. Sachez que la chorale sera toujours dans mon cœur peu importe là où je serai.
Aussi, je voudrais remercier chacun de vous qui m’avez aidé tout au long de ce chemin…
Encore une fois, à tous et à chacun, merci.
Au revoir !
“J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi.” (Timothée 4:7)
Je vous reverrai en octobre pour le concert MozAfrica.
Bien fraternellement
SALOMON FRITZ BAKOA
4 juillet 2021
Vivre sa vie de Foi dans sa langue maternelle
Quand nous sommes arrivés en Malaisie, nous pensions nous immerger dans la culture locale. Nous avions déjà passé chacun de notre côté plusieurs années à l'étranger et c'est toujours comme ça que nous avions fait. Nous allions dans notre paroisse locale. Nous y avons été très bien accueillis. Au bout de quelques mois, on nous a proposé de chanter dans la chorale, de lire les lectures, d'être ministres de la communion. Une amie française m'a parlé très vite de la CCF qui cherchait des choristes. Je me suis trouvée embarquée dans la chorale, à ma plus grande joie. Nous avions la chance d'avoir une messe par mois en français ; les autres dimanches, nous restions fidèles à notre paroisse. Chaque célébration à la CCF était l'occasion de nous retrouver, de louer ensemble. C'était aussi le moment où les homélies du Père Patrick arrivaient à aller jusqu'à notre cœur. Nous parlons bien anglais mais les mots, dans notre langue, ont une saveur plus intime, ont un sens plus fort. C'était bien "notre" communauté. On se sentait "chez nous". Nous avions tous les mois une soirée de réflexion sur un thème qui nous tenait à cœur ; des personnes extérieures à la CCF venaient parfois témoigner. Nous avons également pu organiser une retraite, prêchée par un Père MEP. Des Sœurs Apostoliques de Saint Jean venaient nous retrouver et nous appuyer pour faire vivre une vraie retraite aux enfants. Nous avons eu la chance de faire partie des Equipes Notre Dame pendant 3 ans également ; je crois que quand on essaie de construire une intimité partagée entre couples, il est nécessaire de bien se comprendre pour saisir les subtilités. Ce n'est d'ailleurs pas qu'une question de langue ; c'est également une question de références culturelles communes qui permettent de mieux se comprendre. Pendant nos 3 années en Malaisie, nous avons eu des responsabilités diverses au sein de la CCF. Nous avons senti que la CCF ne pouvait exister que lorsque chacun de ses membres se rend disponible pour que l'Esprit agisse en lui. Je crois sincèrement que grâce à la CCF, nous avons pu approfondir notre Foi ; il me semble que nous aurions continué à aller à la messe locale s'il n'y avait pas eu la CCF. Néanmoins, nous n'aurions sans doute pas vécu une vie de Foi comme celle que nous avons pu vivre ces 3 années en Malaisie.« Réveil de la foi »
Mon mari, mes deux fils et moi-même vivons en expatriation depuis plus de 16 ans. Nous sommes très attachés aux paroisses françaises à l’étranger car nous croyons qu’elles ont contribué de façon essentielle à notre retour à la pratique. La première étape de notre parcours de recommençants a été en 2005 la possibilité de catéchiser notre fils aîné, alors en CE1, à la paroisse francophone de Hong Kong. Alors qu’auparavant nous n’allions presque jamais à la messe dominicale, je me suis mise à assister de temps en temps avec mon fils aîné aux messes célébrées en français et parfois toute la famille réunie. Depuis septembre 2006 nous vivons à Francfort-sur-le-Main. Nous y avons trouvé une paroisse francophone accueillante et dynamique (importance de la messe et du pique-nique de rentrée où les nouvelles familles se présentent). Notre chemin de conversion doit surtout à notre participation aux Groupes de partage mensuels de la paroisse. Participer à des soirées de prière et de partage avec d’autres couples nous était jusqu’alors inconnu. Cela a été le moteur essentiel d’un chemin de conversion et de retour à la pratique régulière à partir surtout de l’année scolaire 2007-2008 où j’ai commencé, appelée personnellement par une paroissienne, à animer un groupe de catéchisme au primaire. Nous sommes devenus, mon mari et moi, de plus en plus actifs dans la paroisse : organisation des Groupes de partage, animation de l’aumônerie et pour mon mari préparation d’un groupe de jeunes à la Confirmation, participation pour moi à un groupe de Prière des Mères, organisation d’un parcours Alpha… Parallèlement nos enfants ont pu participer au catéchisme (ayant lieu au lycée Français de Francfort), préparer et recevoir les sacrements de l’Eucharistie et pour l’aîné la Confirmation. Adolescents, ils participent maintenant à l’aumônerie et au scoutisme, dont un groupe (Scouts Unitaires de France) a été créé par des paroissiens en 2011. C’est pour tous ces jeunes un formidable moyen de croissance spirituelle et humaine qui n’aurait pas été possible sans la paroisse francophone de Francfort. Les paroisses francophones à l’Etranger ont donc été déterminantes dans notre chemin spirituel. A Francfort en particulier, peut-être parce que la paroisse est de taille moyenne, chacun peut trouver sa place. Notre prêtre et les autres paroissiens font vraiment confiance aux personnes, en particulier à celles qui débutent. Elles osent ainsi se lancer dans une ou plusieurs activités paroissiales. Toutes les bonnes volontés sont encouragées.
Isabelle et Pascal CCF Francfort, 21 novembre 2014
Bernard et Katinka, jeunes retraités, se sont engagés 4 mois par an, pendant 4 ans, comme volontaire avec Fidesco.
Dans leur mission en Thaïlande, à Rayong, au bord de la mer, ils sont au service des malades atteints du VIH dans le centre médico-social des Pères Camilliens.
Ce centre abrite également un orphelinat et un foyer pour étudiants séropositifs.
Ayant ressenti à la fin de leur première période le besoin d'améliorer leur capacité à communiquer en thaï avec les patients et le personnel du centre de Rayong et afin de s'immerger davantage dans la culture locale, ils ont abordé leur deuxième période en prenant des cours de thaï à Bangkok pendant un mois.
A cette occasion, ils ont rencontré la CCF de Bankgok et témoignent de l'accueil et du soutien précieux qu'ils ont reçu :
" Comme à chaque passage à Bangkok, nous sommes ravis de pouvoir assister à la messe française de la paroisse M.E.P. dite par le Père Brice, responsable pour la Thaïlande. Nous y retrouvons une partie de la communauté française et quelques-uns des volontaires M.E.P. en Thaïlande.
Le Père nous a très gentiment invités à un week-end de rencontre et de prières. Une belle occasion pour nos deux mouvements caritatifs de partager nos expériences.
Nous avons aussi eu la chance de pouvoir fêter nos 40 ans de mariage et tout le bonheur du monde, riche de nos familles et amis. Adorablement le Père Geoffroy nous a bénis à l'occasion d'une messe. Grand moment d'émotion ! Comment ne pas rendre grâce ? " (Rayong, mai 2024).
P. Lepeu, aumônier des catholiques francophones à Hong Kong :
L’accompagnement de la préparation au mariage se rajoute pour moi à un emploi du temps bien chargé et il n’est pas toujours facile d’organiser les rencontres avec les fiancés au milieu de mes différents déplacements. Mais j’apprécie énormément ce temps passé avec ces jeunes qui veulent s’engager dans le mariage, qui se posent plein de questions en vérité, qui sont très ouverts à la discussion et aux invitations à approfondir les fondements de leur vie, y compris sur le plan spirituel. Souvent, je me dis que c’est de l’évangélisation directe, pour ces grands jeunes qui souvent reviennent à l’Église après une longue absence, ou même viennent pour la 1ère fois, et je repense à l’Évangile des disciples d’Emmanüs : Jésus n’a pas hésité à prendre de son temps précieux, le Jour de la Résurrection, pour accompagner seulement 2 disciples sur leur chemin de foi.
Par ailleurs, plus personnellement, il m’est très profitable comme missionnaire de vivre ces échanges forts avec de jeunes Français (parfois avec des asiatiques) : d’une part pour mieux comprendre l’évolution des mentalités en France, les préoccupations, la situation des chrétiens en métropole... après plus de 15 ans en monde chinois, je me sens un peu loin de ce monde français et cette bonne piqûre de rappel est très bénéfique. D’autre part compte tenu de mon travail en Chine, je suis souvent confronté à des problèmes, des souffrances, des pressions en tout genre, et ces rencontres passées à écouter deux jeunes parler de leur amour, cela représente pour moi une bonne cure de joie et d’espérance.
Enfin, j’apprécie la collaboration avec les 4 couples accompagnateurs et je suis admiratif devant leur dévouement, la qualité de leur vie chrétienne, et le sérieux de leur engagement dans ce service auprès des jeunes couples, malgré leurs nombreuses responsabilités.
Bruno LEPEU, Missions Etrangères de Paris, 2010.
JMJ 2013 - Shanghai oct 2013
Xavier Trébuchet (extrait)
(...)Shanghai, je motive un ami pour constituer un groupe et aller au JMJ. Au final nous sommes 7 à se retrouver mi-juillet à Fortaleza dans le nord du Brésil accueillis par la communauté Shalom. Le groupe est composé de :3 français, 2 chinoises et 2 brésiliennes de cette communauté en mission à Shanghai. (...)Le temps s’arrête presque, tellement cet instant semble durer. Et ce qui le fait durer c’est ce puissant sentiment de paix qui se dégage de lui et que je ressens au plus profond de moi. Il y a plus qu’un homme derrière ce visage. Mes notes mentionnent «c’est comme voir le Christ» non pas que j’ai eu une apparition, mais parce que ce que rayonne le visage rond et joyeux du pape François a une telle intensité, une telle profondeur, un tel sens que cette paix s’installe en moi et m’envahit tout entier. J’ai oublié le visage du pape, pas la paix du Christ . (...)
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