Nous voici pendant la semaine sainte. Nous nous préparons à la célébration de la fête pascale, source de joie et d’espérance que notre vie est sauvée pour le bonheur éternel.
Par le don de sa vie, le Christ nous invite à vivre sereinement notre vocation de baptisés. Cette année de façon jamais imaginée c’est AUTREMENT que nous célébrons le carême et la semaine sainte.
AUTREMENT est un mot clé pendant ce temps que nous vivons, mais nous avons du mal à l’accueillir comme une chance pour y jeter un regard positif. Nos habitudes de vivre librement notre vie nous en sommes dérobées.
Tout d’un coup, presque dans le monde entier, tout se vit AUTREMENT. Nous sommes appelés à nous interroger : à quoi bon cette expérience jamais connue de notre vivant? Quel message nous parvient par l’intermédiaire du coronavirus, ce tout petit invisible? À ce jour le nombre de victimes de ce virus compte presque cent mille personnes. Les médecins, les soignants, la science font leur service jusqu’à épuisement afin de trouver des moyens pour stopper l’impact mortel de cette nouvelle maladie. Plusieurs personnes servant les malades et les accompagnant, y compris des prêtres et des religieux, ont eux-mêmes été victimes du coronavirus.
Les responsables politiques, économiques, culturels, cultuels, pour ne pas oublier tous les services publics, rendent possible l’accès aux besoins vitaux! Merci infiniment à eux!
En même temps je me pose la question sur l’impact d’autres “VIRUS” qui circulent quotidiennement en permanence dans pas mal de coins de notre globe: combien de victimes dus aux guerres?
Il y en a un remède, c’est le dialogue entre nations, entre peuples, entre gérants des pays pour étouffer l’avidité de vouloir dominer, exploiter, opprimer les uns les autres afin de sauver notre maison commune qui est notre planète dont les richesses appartiennent à tous et qui doivent être partagées et accessibles pour le bien de tous.
Combien de milliers d’enfants meurent de faim? Combien de milliers meurent du paludisme? Il y en a bien d’autres virus! Qui en parle? Qui s’en charge pour stopper ces virus? Et pourtant il y a des remèdes.
Contre le virus du paludisme, il y a un médicament, mais hélas trop cher pour les pays touchés. C’est l’égoïsme de la pharmacie qui ne compte que son profit matériel au lieu de mettre au service
les médicaments à des prix accessibles avec l’aide internationale. Contre le virus de la faim, il y a le remède de la nourriture dont on sait que 40 pour cent produit dans le monde est jeté à la poubelle. On sait bien que ce serait au détriment des pays riches si les pays défavorisés étaient respectés dans leur dignité et leur capacité de produire leur nourriture eux-même avec l’aide internationale.
Il y a aussi le virus de pollution de l’air et de l’eau qui nuit à la nature dont l’homme fait partie et en même temps en est responsable.
Il y a le virus du rejet de la vie de vieilles personnes ou de personnes ayant du mal à vivre leur condition douloureuse (comme c’est le cas par milliers en Belgique, au Pays Bas, … et bientôt en Allemagne) et de la vie naissante au sein des mères ayant pour vocation d’être porteuses de la vie. Pour prendre comme exemple l’Allemagne, on y compte chaque année plus que cent mille avortements, ceci avec l’appui de la loi et le soutien de l’assurance maladie. Comme si l’être humain à naître était une maladie!
En même temps on se plaint du manque de médecins, de soignants, de techniciens, de toute sorte de professionnels, d’ouvriers, du personnel des services publics, et même de prêtres et de religieux.Toutes ces vocations se trouvent parmi les malheureux avortés. Au lieu d’accueillir la vie naissante avec tendresse, gratitude et joie et, si besoin, avec l’appui de l’Etat, l’Allemagne ose attirer des pays défavorisés ou matériellement moins riches les cerveaux dont les derniers auraient besoin eux-mêmes pour pouvoir sortir de leur propre misère.
Quant à moi, bien conscient de ne m’être pas assez impliqué moi-même pour vaincre ces virus j’accepte dans l’esprit de pénitence la situation actuelle causée par le coronavirus, quoi qu’il en résulte pour mon avenir proche.
Nous ne savons pas l’évolution de la crise sanitaire ni son issue. Mais pour l’instant je suis censé atterrir à Roissy le lundi 6 juillet vers la fin de l’après-midi.
Pour le planning de mon séjour en Europe, je ne peux m’engager en rien. Tout dépend de la situation qui est pour l’heure incertaine.
J’ai appris que quelques paroissiens de Rosny sont atteints du coronavirus. Je l’espère qu’ils pourront en sortir guéris.
Je vous souhaite patience et confiance en ces jours d’épreuve et dans cet esprit une heureuse fête de Pâques.
Pendant les derniers mois, j’ai reçu pas mal de messages de soutiens moraux et spirituels. Je vous en remercie vivement. Mais je dois avouer avoir fait preuve de manque d’attention à plusieurs personnes qui m’ont envoyé des paroles de compassion et d’encouragement.
Pendant le confinement je n’ai pas été inactif. J’ai lu beaucoup pour continuer à me former, j’ai pu prier avec plus de sérénité, j’ai fait des marches quotidiennes parfois jusqu’à trois heures, j’ai eu pas mal de rencontres individuelles ou en petit groupes, j’ai partagé des repas, j’ai suivi par les médias modernes des conférences, des débats sur des thèmes différents, des films, et cetera. Le temps passe tellement vite!!!
Ici à Shanghai peu à peu la vie revient à la normale. Les particuliers sont déjà autorisés à recevoir chez eux. On espère qu’en juillet tout sera “en ordre normal”.
Amitiés et en union de prière
Aumônier de la CCF de Shanghai