Le père Rémy Kurowski, aumônier de la CCF de Hong Kong, est heureux de partager ses méditations quotidiennes :

2020 déc 22
Deux femmes.
“Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.” Luc 1,56
Deux femmes se rencontrent et se parlent,
Elles ont tant à se dire entre elles et à Dieu.
C’est dans leur histoire que s’entremêle
La divine promesse qui désormais ne quitte plus ce lieu.
Nous nous apprêtons à fêter Noël autrement,
Pas comme d’habitude, comme depuis longtemps.
Nous, qui voulions aller à la rencontre de nos proches
Avec des cadeaux dans le sac et le billet en poche.
Rester le temps des fêtes parce que de retrouvailles.
Hélas, tant de projets si attendus déraillent.
Il nous reste à nous connecter à distance
Par la parole, la pensée, la prière avec constance.
C’est dans les rencontres des fêtes que se fondent
Les sources de vie, de leur joie simple, profonde.
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
L’Église, communauté d’espérance, de charité et de foi
S’originent en leurs enfants, mais par elles.
Toute rencontre que Noël nous donne à vivre,
Elle nous transporte vers l’amour universel, où Dieu se livre.

2020 déc 21
Le plan de Dieu.
“Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !” Psaume 32.
Dieu a un plan,
Il nous concerne,
Chacun personnellement.
On le découvre grâce aux autres,
Avec qui on forme la communauté
De vie, parce que de prière et de pensée.
Qui s’assemble, se ressemble,
Partage le temps et l’espace,
Toujours à ciel ouvert.
Heureux le peuple ainsi disposé,
Qui sait garder les yeux et les oreilles ouverts
À tout ce qui peut le remplir d’une telle joie.
Le plan de Dieu, caché depuis tant
À l’humanité, au peuple choisi,
A chacun de nous, à tant d’autres.
Jusqu’à ce jour, jusqu’à demain,
Jusqu’à Noël, jusqu’à une nouveauté qui bouleverse,
Jusqu’à la naissance de l’espérance.

2020 déc 20
Son éloge.
“16Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ;
17quand je poussai vers lui mon cri,
ma bouche faisait déjà son éloge.” Psaume 65
Le oui de Marie a changé le cours de l’histoire,
L’humanité est entrée dans une nouvelle ère.
Ce n’est plus le temps d’attendre pour y croire,
La présence divine est dans le corps et dans le cœur.
Je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme.
Tant de choses ont changé dans ma vie.
Avec elle tant se réjouissent et proclament
Jusqu’au ciel monte l’éloge de Marie.
Elle a osé dire oui, avait-elle le choix,
Quand on aime cela semble aller de soi.

2020 déc 19
La Parole s’infiltre.
“Debout ! Le Seigneur vient !
La parole s’infiltre,
Elle ébranle nos cœurs.
Et voici le Royaume,
Il s’approche, il est là.
Réveillons-nous !” L’hymne de l’Office des Lectures.
Dieu s’infiltre dans nos cœurs par sa Parole.
Il y a des infiltrations par l’eau dans les murs de la maison qui ne font pas plaisir.
Il y a des infiltrations par des agents plus ou moins doubles pour le compte des
renseignements qui sont pour faire du bien et pour nuire.
Dieu s’infiltre dans nos cœurs par sa Parole.
Nous connaissons le procédé,
L’infiltration est bonne ou mauvaise.
Elle est bonne si elle fait du bien des deux côtés,
Pour celui qui en est la source et pour ceux qui en sont les bénéficiaires.
Dieu s’infiltre dans nos cœurs par sa Parole.
Nous entendons son bruissement à peine perceptible pour les oreilles en éveil,
Nous sentons la pulsation lente qui s’amplifie au fur et à mesure que nous y prêtons attention.
Dieu s’infiltre dans nos cœurs par sa Parole.
Notre cœur est bien vivant,
Quand il n’est pas tout à fait étanche,
Notre cœur est bien vivant,
Quand il accueille un autre cœur,
Notre cœur est bien vivant,
Quand avec un autre il est bien ensemble.
Dieu s’infiltre dans nos cœurs par sa Parole.
Sa Parole prend corps d’abord dans notre cœur,
Puis dans notre corps tout entier.
Comme Marie qui a d’abord conçu dans son cœur,
Avant de concevoir dans son corps.
Comme chaque fois que l’amour est fécond.
La Parole s’infiltre, réveillons nous!

2020 déc 18
Comme l’éclair.
“Comme l’éclair qui part du levant
et brille jusqu’au couchant,
ainsi en sera-t-il du Fils de l’homme
à son avènement.” l’Office des lecteurs.
Comme l’éclair,
Je me souviens, enfant,
Nous rentrions en famille
D’une visite chez les cousins.
Il faisait presque déjà nuit,
Par un orage menaçant
Tout fut assombri.
Les éclairs lointains,
Puis de plus en plus proches
Transformaient la noirceur
En tableau vivant de lumière,
Se jouait devant les yeux ébahis
Un spectacle grandiose, inouï.
Comme l’éclair,
Je remémore, adulte,
Comment m’a façonné
La lumière de la foi.
Il faisait nuit dans la tête,
Je suis rentré dans mon coeur
Pour y chercher une maison.
Les éclairs lointains
Traversaient la tête
Et parvenaient jusqu’au cœur.
Je me suis trouvé
Devant le tableau vivant
De ma propre vie.
Comme l’éclair,
Vient celui que l’on ne voit
Que par les yeux de la foi,
Il vient de bien ailleurs,
De là, où point de ténèbres,
De là, où tout est lumière,
Où hier à demain est pareil.
Il part du levant de notre vie
Et la parcourt jusqu’au couchant,
Rien ne l’empêche d’être éclairant.
Saisir sa lumière semble insaisissable,
La capter et tenir pour longtemps
N’est ni utile, ni faisable.
Comme un éclair,
Il vient maintenant,
Et son avènement
M’est plus proche
Que bien d’autres fois.
Suis-je plus dans les ténèbres
Pour chercher à en sortir?
Possible n’est jamais à exclure,
Ce que je vois, ce qu’Il vient,
Mes yeux captent Sa Lumière.
Qu’avant, éblouis, fascinés,
Ils ne voyaient guère.
Là, c’est déjà presque Noël!

2020 déc 17
Tout sauver.
“Toi qui viens pour tout sauver,
L’univers périt sans toi ;
Fais pleuvoir sur lui ta joie,
Toi qui viens pour tout sauver.” L’hymne de l’Office des Lectures.
1. Quand l’on a l’ambition de tout sauver,
Il faudrait voir par où commencer.
Les choix de Dieu sont surprenants,
Il commence par un enfant.
Quand le constat est sans appel,
Il faut vite sauver l’homme et l’univers.
Sans lui, par les mauvais choix,
Ils périssent, ne trouvent plus de voie.
2. Quand l’on a l’ambition de tout sauver,
Il faudrait savoir par où commencer.
Faire pleuvoir sur l’homme et l’univers
La joie qui passe par la naissance,
Est un laborieux commencement,
Lieu à tant de renoncements.
Que Dieu lui-même nous apprend,
À ses propres risques et dépends.
3. Quand l’on a l’ambition de tout sauver,
Il faut savoir par où commencer.
Les choix de Dieu sont surprenants,
Il commence par un enfant.

2020 déc 16
Ta vérité.
“11Montre-moi ton chemin, Seigneur, +
que je marche suivant ta vérité ;” PS 85
1. En marchant sur le chemin de ma vie,
Je suis intrigué par les parcelles de la vérité.
Elles scintillent sous mes pas,
Elles brillent dans mes yeux,
Elles font des étincelles dans mon cerveau,
Elles allument des étoiles de mon ciel.
2. En marchant sur le chemin de ma vie,
J’inspecte ces éclats d’une vérité originelle.
J’y remonte avec curiosité de savoir,
J’y remonte avec difficulté des obstacles,
J’y remonte avec peur de ne pas y arriver,
J’y remonte en croyant faire du sur place.
3. En marchant sur le chemin de ma vie,
Je vois d’autres marcher sur le leur.
Je constate que chacun est dans sa vérité,
Je constate que chacun s’occupe de la sienne,
Je constate que chacun se soucie de la sienne,
Je constate que nos vérités se croisent.
3. En marchant sur le chemin de ma vie
Je vois une foule immense de porteurs:
Chacun la sienne, chacune est partielle.
Personne ne la détient en entier ou pareille.
Même Dieu a la sienne, il la partage,
C’est un chemin à emprunter pour tout âge.
4. Et si Noël était l’anniversaire de la naissance de la vérité déposée dans chaque enfant.
Et si Noël était l’anniversaire de la naissance de la vérité en Dieu à trouver dans chaque vie.
Et si Noël était l’anniversaire de la naissance
Pour l’accueillir avec précaution,
Pour l’accueillir avec l’affection,
Pour l’accueillir avec prédilection,
Pour l’accueillir.

2020 déc 15
Grâce du salut.
“Le salut ne vient pas de vous,
il est grâce de Dieu.”
L’antienne du psaume 78.
Sauver, sauvegarder, conserver, maintenir,
Offrir, donner à la place pour ne pas périr.
Mille façons d’être présent, là où il le faut,
Mille façons de le faire tout de suite, sans défaut.
Le salut ne vient pas de nous, les hommes,
Nous, les hommes, nous le pratiquons volontiers.
En bons praticiens, en mode pompiers,
Cherchant à sauver ce que nous pouvons en somme.
Seul Dieu sauve en entier, en temps voulu par lui,
Pour tous en temps de tout danger et maladie.
Danger ressenti, perçu, visible ou pas,
Que nous le crions vers lui déjà dans le trépas,
Ou restant muets comme une carpe de Noël,
En passant à côté de choses qui vaillent, essentielles.
La grâce : un don de la vie éternelle qui passe;
Noël : une réponse par l’accueil qui en laisse des traces.

2020 déc 13
“Exulte, Jérusalem !
Grande joie dans tes murs, car il vient, ton Sauveur !” Antienne du Psaume 144.
1. Quand Jérusalem accueille son Sauveur,
Une grande joie dans ses murs.
Quand elle n’accueille pas son Sauveur,
Une grande tristesse dans ses murs.
Dans nos vies, villes et maisons, c’est pareil.
2. Nous l’accueillions, quand il répond à nos attentes,
Nous le faisons attendre, quand nous ne sommes pas prêts,
Nous le malmenons sans le vouloir,
Nous le refusons sans le savoir.
3. Il ne correspond pas à nos équations,
Nous l’attendons en nous même,
Il se présente de l’extérieur,
Nous l’attendons à l’extérieur,
Il se présente au-dedans de nous même.
4. Dans le silence d’un coeur joyeux,
Nous l’accueillons dans la crèche,
Sans trop savoir ce que nous attendons,
Sans savoir comment il va grandir en nous,
Sans savoir comment le porter à d’autres.
5. Il naît déjà en nous avec toutes les attentes
Qui résistent à l’usure du temps,
Celles qui sont d’origine éternelle,
Et qui seules cherchent le Sauveur.

2020 déc 12
La seconde naissance.
“Les hommes, en eux-mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude; mais par la
seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et
total, c’est la tête et le corps.” Isaac de l’Etoile.
Noël approche, l’Enfant va naître.
Nous sommes nés pour renaître en Lui.
Selon la chair, nous sommes différents.
Selon la naissance divine, nous sommes qu’un seul.
L’enfant qui va naître, de nouveau va nous unir dans la différence.
Pour former un seul corps, il nous donne son corps.
Il nous unit dans le désir d’être de sa naissance divine.
Lui qui se penche sur la nôtre, humaine qu’il réanime.
Seigneur,
Tu es venu, et tu reviens encore,
consoler les hommes au cœur brisé :
accorde-nous de partager les joies et les peines les uns des autres.
C’est ainsi seulement que nous formons l’Eglise, la tête et le corps ensemble.
C’est ainsi que nous préparons les fêtes de ta renaissance en nous pour les autres.

2020 déc 11
Restauration d’Israël
“Ce jour-là, le Seigneur châtiera de son épée dure et grande et forte, Léviathan, le serpent
fuyard, Léviathan, le serpent tortueux ; il tuera le dragon de la mer.” Isaïe 27, 1.
1. Lorsque quelqu’un ne va plus,
Comment reprendre les affaires?
Le travail de nettoyage, de débroussaillage,
Des purifications diverses s’imposent.
Reconnaître ce qui ne va pas, le corriger,
La peur au ventre, allant avec courage.
Décider seul, mais trouver des alliés,
Qui feront un travail de soutien.
2. Seul Dieu peut s’attaquer à Léviathan,
Ce monstre qui incarne le mal.
Ce monstre qui terrorise les marins.
Ils connaissent leur triangle de Bermudes,
Sans succès, ils cherchent à y échapper.
3. Seul Dieu peut tuer le dragon de la mer,
Ce serpent qui habite nos imaginaires,
Ce serpent qui empoisonne la paix de Dieu.
Les premiers parents l’ont connu au paradis,
Chassés, ils le retrouvent même dans l’eau.
4. Seulement Dieu peut chasser le serpent fuyard.
Ce serpent qui rend nos chemins tortueux,
Ce serpent qui trouble la paix.
Tout le monde connaît cela,
Quelques uns entendent la promesse.

2020 déc 10
Celui qui doit venir.
“Es-tu celui qui doit venir nous tracer le chemin, libérer nos pas, relancer notre marche à ton rythme divin ?” L’hymne de l’Office du jour.
Le monde sans Dieu pourrait-il exister sans chaos ? Le monde avec Dieu serait-il résister au chaos ?
Le monde qui espère en lui-même au rythme de ses conquêtes, Le monde qui règle ses pas au rythme de ses conquêtes.
Qui dompterait le monde, Qui le mettrait au pas?
Chacun d’entre nous un peu, sans doute, Chacun d’entre nous avec un peu de foi,
Que le chaos ne nous aurait pas, Tant que nous, nous mettrons nos pas Au rythme des pas de Celui qui vient.
L’Avent, c’est le temps de vérifier le rythme cardiaque de notre foi.
L’Avent c’est le temps de la régler sur le rythme cardiaque divin.
Le temps de l’Avent c’est le temps de mettre Un pacemaker de l’espérance qui ne flanchera pas.

2020 déc 9
Qu’un souffle.
“L’homme ici-bas n’est qu’un souffle ;
7il va, il vient, il n’est qu’une image.
Rien qu’un souffle, tous ses tracas ;
il amasse, mais qui recueillera ?” Psaume 38
1.
Le souffle, preuve de la vie,
Mais c’est fragile;
L’image, preuve de la réalité,
Mais c’est une pâle copie;
Les tracas, preuve des préoccupations,
Mais le bonheur au goût amer;
Les biens amassés, preuve de devoir se rassurer,
Mais cela ne fait pas franchir la mort en sécurité.
2.
L’homme ici bas est plein de tout cela ;
L’homme ici bas va, où vont tous les autres ;
L’homme ici bas cherche une issue;
L’homme ici bas constate tout cela.
3.
Pour être sûr d’être en vie,
Il vérifie la qualité de son souffle ;
Pour ne pas oublier la vérité,
Il travaille sur l’image ;
Pour ne pas se faire manger par les préoccupations quotidiennes,
Il cherche des îlots de bonheur ;
Pour ne pas tourner en rond,
Il se donne des objectifs.
4.
Il va, il vient,
Tu le vois Seigneur!;
C’est toi qui le recueilleras
Au dernier souffle;
Avec ses biens,
Avec ses fragilités,
Avec ses attentes,
Avec ses vérités;
C’est toi qui feras le tri
Et le réanimeras
Au souffle de ta vie!

2020 déc 8
Immaculée conception
“Entraîne-nous, Vierge très pure : que nous courions sur tes pas à l’odeur de tes parfums !”
Antienne du Psaume 149
“Aucune peur, aucun refus,
Ne vient troubler l’œuvre de grâce,
Son cœur est rempli d’ineffable attente.
Elle offre à Dieu le silence
Où la Parole habite.” L’hymne de l’Office des Lectures.
1. Un titre, une réalité difficile à concevoir,
Accueillir comme Marie l’enfant qui vient.
Un défi sans doute difficile à relever.
Au milieu de la nuit de l’humanité en désarroi, Noël vient.
2. Une fête du calendrier de l’Eglise,
Qui célèbre les préparatifs
Au parfum de la grâce de Marie
Conçue sans péché,
Elle l’immaculée conception.
3. Les mots manquent, la réalité leur échappe,
Rien de ce qui se dit ne se dit sans foi.
Tout ce qui se pense, se pense pour la foi,
Dans la foi, l’Eglise offre à Dieu le silence de Marie
Pour en faire du sien le lit où L’humanité Accueille l’inouie de Dieu.

2020 déc 7
Je suis sûr.
“Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.” Psaume 30,7
1.
Il dénonce les faux dieux,
Il hait leurs adorateurs.
Son attachement est fort,
A Celui qui le conduit
Dans la vie, jusqu’à la mort,
Il est sûr de son réduit:
Enfin il peut être là,
Où la prière dit son “la”.
2.
La force de la conviction
Côtoie la déréliction.
En sont remplis les discours
Des idéologues en cours.
Vouloir passer en force,
Prêts à plus d’une entorse
Est une monnaie courante,
Seule la fin y compte.
3.
La conviction dans la foi
Est régie par la même loi.
Qui s’y aventurie seul
Pense avoir la vie plus belle.
Comme des sœurs siamoises
Séparée de son doute,
La conviction qui toise,
Sème la peur et déroute.
4.
Être sûr dans, par amour,
Vaut plus d’un simple détour.
C’est de cette conviction
Que parle la vérité
De la Bible héritée
D’une forte expérience
Ce n’est pas une fiction,
L’amour imprime sa cadence.
5. Quand on a trouvé l’amour
A sa source, par la foi,
Le doute ne fait pas le poids,
Il reste comme un contour,
Indiquant les zones troubles
Qu’il faut traverser parfois…

2020 déc 6
Tracer, préluder.
“Il vient tracer le chemin de l’Epoux
et préluder au chant des Noces.”
COMMENTAIRE D’EUSÈBE DE CESARÉE SUR ISAÏE.
1. Ils sont nombreux à préparer le chemin du Seigneur,
Chemin de celui qui veut faire la fête de la rencontre,
Chemin du Messie qui vient rendre plus droits nos chemins,
Chemin de l’Epoux pour la fête de Noces avec nous.
2. Ceux du passé d’avant sa venue dans la vie d’un homme,
Comme Isaïe qui entrevoit sa venue future.
Comme Jean Baptiste qui le désigne lors d’une rencontre,
Comme Nicodème et la Samaritaine, ou encore l’aveugle qui voit.
3. Ceux du passé après sa venue dans la chair,
Comme les femmes au tombeau vide,
Comme ses apôtres et tant d’autres….
En passant par st Nicolas et son succès légendaire.
4. Ceux de notre présent, qui nous aident à tracer le chemin de l’Époux,
Cette mère qui nous a éveillés au merveilleux de la crèche,
Ces grands parents qui nous ont initiés à la messe,
Ces inconnus, de passage, qui ont rempli la hotte de nos espérances.

2020 déc 5
L’éclat écologique.
“l’Éclat du Seigneur remplira l’univers
Mieux que l’eau ne couvre les mers !” L’hymne.
1. Dieu créa le monde par un geste d’amour,
Puis il s’est retiré pour le faire évoluer
Selon ses propres lois laissées en souvenir.
Refrain :
Comme les eaux,
Couvrant la surface de la terre,
Se sont retirées,
En laissant apparaître des continents.
2. Dieu créa l’homme par un baiser d’amour,
Puis il s’est retiré pour lui laisser apparaître
Toute son humanité autonome, à ses côtés.
Refrain :
Comme les eaux,
Couvrant la surface de la terre,
Se sont retirées,
En laissant apparaître des continents.
3. L’homme peut oublier Dieu,
Les continents peuvent oublier les océans.
Les habitants sur terre peuvent oublier
Les habitants des océans.
Refrain:
Les eaux, couvrant la surface de la terre,
Se sont retirées, en laissant apparaître des continents.
4. L’homme peut se rappeler de Dieu comme d’une ressource.
L’homme peut se rappeler des océans
comme d’une ressource.
Il va protéger l’accès à l’un et à l’autre.
Refrain :
Les eaux couvrant la surface de la terre,
Se sont retirées, en laissant apparaître des continents.
5. Les océans lui seront gré,
Dieu l’accueillera de plein gré.
Car si Dieu attend de pied ferme
La nature peut réagir violemment.
Les océans peuvent recouvrir la terre
Et nous transformer “en poissons”.
Refrain :
Les eaux couvrant la surface de la terre,
Se sont retirées, en laissant apparaître des continents de tous nos possibles.

2020 déc 4
Le désir de Dieu.
ENTRETIEN DE SAINT ANSELME SUR L’EXISTENCE DE DIEU
Le désir de Dieu.
“Allons, courage, pauvre homme! Fuis un peu tes occupations, dérobe-toi un moment au
tumulte de tes pensées. Rejette maintenant tes lourds soucis et laisse de côté tes tracas.
Donne un petit instant à Dieu et repose-toi un peu en lui.”
Il y est, où il n’y est pas,
Le désir naît et grandit, ou pas.
La pandémie nous fait l’entendre,
La pandémie nous fait l’apprendre.
C’est un désert qui parle à notre cœur.
Il est là, sans que nous l’ayons cherché.
Quand le temps s’offre à nous,
Fuire les occupations, c’est possible.
Or, nous dérober au tumulte de pensées,
Comment faire, sinon dans le repos.
Car reposé, je peux les accueillir,
Comme une amie de mon destin.
Car reposé je peux les offrir
Comme le gage de l’avenir.
Reposé en Dieu, un peu,
Pour le moment,
Avant de reprendre la route,
Reprondre comme avant ?

2020 déc 2
Colère divine.
“Alors le fond des mers se découvrit,
les assises du monde apparurent,
sous ta voix menaçante, Seigneur,
au souffle qu’exhalait ta colère.” Psaume 17
Colère divine qui l’accepte, qui l’imagine?
Même la Bible ne semble pas unanime.
Le Seigneur, serait-il comme les autres dieux,
Comme nous, plein de sentiments humains?
Les fonds de mers à sa colère, sa voix menaçante,
Mettant à nu le monde, ne font-ils pas sa honte?
Lui, bon père et tendre dans tout geste d’accueil,
Lui, créateur, dont louées sont les merveilles.
Où a-t-il caché son calme, et en l’homme sa foi,
L’a-t-il, et parfois, il semble qu’il ne l’ait pas.
Comment décrire de manière bien humaine,
Ce qui est de bien divin domaine ?
La seule voie qui est toute tracée,
C’est celle de Jésus, parfois en colère,
Lui, homme de joies sublimes et de douleurs,
Lui, souverain, jamais divinement agacé.
Lui, il nous met à nu sans honte aucune,
Et pleure sur notre mauvaise fortune,
Peu importe, si c’est de notre faute,
Ou par la malchance de la nature,
Lui, dont le souffle exhale la vie d’un divin hôte,
Qui nous rend solide et bien mûr.
La voix menaçante et le souffle exaltant la colère
Sont des signes d’avertissement bien austère.
Seigneur,
Ne me laisse pas me perdre dans mes brouhahas
Au sujet de ton souffle et au sujet de ta voix.

2020 déc 1
D’où vient le jour ?
“Comment savoir d’où vient le jour
Si je ne reconnais ma nuit ?” L’hymne
1. Je me réveille en décembre,
Le mois des longues nuits.
Je me réveille en décembre,
Le mois de l’Avent.
Je me réveille en décembre,
Le mois de Noël.
2. Les yeux cherchent la lumière,
Qui se fait rare autour.
Les yeux cherchent la lumière,
Qui éclaire les ténèbres.
Les yeux cherchent la lumière,
Qui jaillira de Noël.
3. Pour voir la lumière,
Il faut être dans l’obscurité.
Pour voir la lumière,
Il faut chercher comment l’allumer.
Pour voir la lumière,
Il faut l’accueillir.
4. Le jour vient dans la nuit,
Mais, il n’est pas né de la nuit.
Le jour vient dans la nuit,
Je reconnais la source.
Le jour vient dans la nuit,
Qui de Noël déjà luit.
5. Je reconnais ma nuit,
Pour accueillir la lumière.
Je reconnais ma nuit,
Pour le désirer aux autres.
Je reconnais ma nuit,
Pour accueillir la lumière.
6. Avec les autres,
qui la cherchent.
En présence des autres,
Qui ne la cherchent pas.
Pour tous, Seigneur,
Car, ils sont tous à Toi.

2020 nov 30
Nous avons trouvé le Messie.
HOMÉLIE DE S. JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉVANGILE DE JEAN
“André, après avoir demeuré auprès de Jésus et avoir beaucoup appris, n’a pas gardé ce trésor
pour lui : il se hâte de courir auprès de son frère, pour le faire participer aux biens qu’il a reçus.
~ Considère ce qu’il dit à son frère : Nous avons trouvé le Messie (autrement dit le Christ).”
Nous sommes marqués par la recherche d’un Messie,
D’un sauveur, qui viendrait résoudre nos problèmes.
Nous y mettons nos espoirs et nous attendons.
Nous avons appris la venue d’un bien mystérieux,
D’un Christ, qui serait venu du ciel même,
Beaucoup ont mis tout leur espoir en lui.
Ils ont appris alors, qu’il était venu pour
Bien plus que pour résoudre leurs problèmes,
Qu’il était venu pour les emporter chez lui.
Et un tel voyage donne du sens à leur vie,
Et un tel voyage met leur coeur en joie,
Et un tel voyage fait espérer ce qui ne se voit pas.
Et ils ont découvert qu’y aller,
C’est exigeant comme la fidélité,
Y demeurer peut créer des problèmes.
Problèmes que connaissent tous les témoins de la vérité,
Qui ne se vend, ni achète, qui est là,
Que l’on ne peut pas garder pour soi.
HOMÉLIE DE S. JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉVANGILE DE JEAN
“André, après avoir demeuré auprès de Jésus et avoir beaucoup appris, n’a pas gardé ce trésor
pour lui : il se hâte de courir auprès de son frère, pour le faire participer aux biens qu’il a reçus.
~ Considère ce qu’il dit à son frère : Nous avons trouvé le Messie (autrement dit le Christ).”
Nous sommes marqués par la recherche d’un Messie,
D’un sauveur, qui viendrait résoudre nos problèmes.
Nous y mettons nos espoirs et nous attendons.
Nous avons appris la venue d’un bien mystérieux,
D’un Christ, qui serait venu du ciel même,
Beaucoup ont mis tout leur espoir en lui.
Ils ont appris alors, qu’il était venu pour
Bien plus que pour résoudre leurs problèmes,
Qu’il était venu pour les emporter chez lui.
Et un tel voyage donne du sens à leur vie,
Et un tel voyage met leur coeur en joie,
Et un tel voyage fait espérer ce qui ne se voit pas.
Et ils ont découvert qu’y aller,
C’est exigeant comme la fidélité,
Y demeurer peut créer des problèmes.
Problèmes que connaissent tous les témoins de la vérité,
Qui ne se vend, ni achète, qui est là,
Que l’on ne peut pas garder pour soi.

2020 nov 28
Nos soucis.
“Chantons ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir le chanter un jour dans la
paix.” Saint Augustin
Pourquoi pas dans la paix dès maintenant,
Au milieu des soucis bien terrestres.
l’Alléluia de la Pâque est chanté dans la foi,
Au milieu de nos soucis bien terrestres.
l’Alléluia de la Pâque est chanté dans l’espérance,
Au milieu des soucis de ce monde.
l’Alléluia du passage est déjà chanté pour le Christ,
Il rejaillit sur nous-mêmes et nos joies.
l’Alléluia du passage du Christ encourage le nôtre.
Et nous montre le chemin qui mène à la paix.
l’Alléluia de la Pâque du Christ accompagne notre Pâque,
Et la paix du ciel n’est pas bien loin,
Parfois il est à portée de la main.
C’est en chantant Alléluia que la paix tant désirée vient,
Elle vient comme cet enfant de la crèche,
Qui se niche au creux de notre foi.
On y tient, Noël n’est pas loin
Et pas loin sont tous les Alléluia.

2020 nov 27
Comme un jour.
“Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le
Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.” 1 Pierre 3,8
La mesure des choses dépend de l’échelle,
Le temps et l’espace s’y entremêlent.
Les bonnes, les mauvaises proportions,
C’est selon le regard et ses propensions.
Quand à notre vie Dieu s’entremêle,
Nous perdons le sens de notre échelle.
Déjà devant l’immensité du monde
Et de ses mystères notre esprit se confond.
Seigneur,
Pour toi le jour est comme mille ans,
On le sait depuis si longtemps.
Mais seulement le jour de ton retour,
Nous le comprendrons, dans ton amour,
Qui dissoud le temps et l’espace
Et dans ton éternité nous place.

2020 nov 26
Jusqu’à la liberté.
“Et c’est lui qui nous mène
Jusqu’à la liberté !”
L’hymne de l’Office du jour.
Par combien d’esclavages faut-il passer,
Pour la trouver et en avoir assez.
Par combien d’addictions faut-il passer,
Pour ne désirer plus qu’elle, lassé.
Par combien de combats faut-il passer,
Pour l’acquérir et toute la vie en tracer.
Qui nous l’indique, nous conduit et la trouve ?
Où est-il, pour en avoir un tel pouvoir ?
Suis-je capable de le suivre avec mon mental ?
Quand il vient, est-ce que je m’y ouvre?
Ma chère liberté, je la cherche dehors
Et la trouve au-dedans de moi.
Ma chère liberté, je la cherche tout seul,
Et la trouve aux côtés des autres.
Ma chère liberté, elle n’est jamais totale,
Tant que la libération n’est pas définitive.
Je suis cet esclave qui se souvient
de la promesse :
Quelqu’un peut mener jusqu’à elle.

2020 nov 25
Sème les mots.
“Sème les mots qui donnent vie,”
L’hymne de l’Office du jour.
Le semeur est sorti pour semer.
Au lieu d’ouvrir la main, il ouvre la bouche.
Des mots entassés dans l’attente de la sortie,
Précipitamment se déversent dehors.
Ils tombent tous sur une terre qui les accueille.
Les uns sont accueillis avec joie de l’attente réalisée,
D’autres avec stupéfaction d’une vérité qui fait silence,
D’autres avec tristesse de blessure inattendue,
D’autres encore avec colère d’une dignité qui se défend.
D’autres encore produisant d’autres rendements
Qu’il est difficile d’estimer.
Il y a des mots qui sèment la vie,
Il y en a qui sèment la mort,
Il y en a qui sèment le trouble
Et d’autres sèment l’apaisement.
Seigneur,
Où sont les mots que tu nous dis?
Ouvre mes oreilles à ton lieu-dit,
D’où de ton exubérance
Tu nous nourris en abondance.

2020 nov
24 Ta vie.
“Remets ta vie au Seigneur, il la conduira.” Antienne du Psaume 36.
1. Ta vie, tu en feras, ce que tu voudras.
Les ambitions pour moteur,
Les honneurs pour les vainqueurs.
Ainsi de ta volonté tu en useras.
2. Ma vie m’appartient, j’en suis responsable,
Je dispose d’elle comme de mon corps,
Je la donne à qui je le veux, raisonnable,
Sans vouloir causer à quiconque aucun tort.
3. J’avance sûrement, ouvert et généreux,
Je sais que pour me rendre vraiment heureux,
Il me faut un appui, un ami pour guide,
Ainsi je m’épanouis et je deviens splendide.
4. Dieu s’invite alors comme un hôte intérieur,
toi, gêné, tu ne sais pas quoi en faire.
Il est là, comme il pouvait ne pas y être,
Qu’est-ce que j’en fais, de ma vie, moi son maître.
5. Si je laisse à Dieu un peu de place,
Il risque de squatter pour de bon chez moi,
M’envahir et prendre tout l’espace,
Que je réserve à mon bon vouloir.
6. Remets ta vie au Seigneur,
Il l’a conduira, certes, là où il le voudra,
Et toi, sans cesse tu te demanderas,
Si ta vie est déjà donnée tout entière.

2020 nov 23
Qui peut?
“Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.” Psaume 23
Seigneur
Où sont-elles, les idoles auxquelles je livre mon âme?
Tu me fais comprendre qu’elles sont partout.
Dans les yeux, dans le ventre, sur les mains.
Elles sont au cœur de mes pensées et de mes actions.
Elles sont comme des microbes qui me colonisent.
Avant d’avoir la science des choses de toi,
Je ne savais même pas que ces idoles existaient en moi.
Pour gravir la montagne de mes désirs de toi
Il n’y a qu’un seul chemin qui y mène à coup sûr.
C’est celui qui passe par l’hygiène de l’âme et de sa vie éternelle.
Vie à entretenir dès maintenant dans mon corps mortel.
Quand tu laves mon âme dans le bain de ta jouvence,
Tu rends mon cœur pur et mes mains innocentes.
Et tu me fais monter sur ta montagne sainte.

2020 nov 22
Comme un buisson.
“Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !” L’hymne de l’Office du jour.
Le feu, qui tombe du ciel,
On le redoute par sa puissance,
Il fait rêver quand on pense pouvoir le dompter.
Le feu, qui brûle à l’entrée de la grotte de nos vies,
Nous procure le nécessaire pour nos besoins de survie.
Bien plus, il nous unit pour faire de nous un foyer.
Ce foyer brûle d’amour, comme une lampe d’huile,
À l’entrée du temple sacré, qu’est la vie.
Dieu prépare la terre comme un Buisson.

2020 Nov 21
Le goût de vivre.
“Marqués du goût de vivre,
Du goût de vivre en toi,
Père,
Nous n’avons pas d’autres vivres
Que la faim du pain rompu.” Hymne du jour.
Le goût de vivre en nous, nous l’avons,
Nous en avons une idée très forte.
Et quand cela ne marche pas,
Alors nous l’avons jusqu’à en avoir le dégoût.
Le goût de vivre en Dieu, nous l’avons,
Nous en avons une idée très forte.
Et quand cela ne marche pas,
Alors nous l’avons jusqu’à en avoir le dégoût.
C’est alors que tu nous fais comprendre, Seigneur,
Que pour nourrir notre vie,
Nous n’avons pas d’autres vivres,
Que le pain quotidien de nos labeurs.
C’est alors que tu nous fais comprendre, Seigneur,
Que pour avoir le goût de toi,
Nous n’avons pas d’autres vivres,
Que le pain rompu de tes labeurs.
Les deux laboureurs labourent la même terre,
C’est la terre de nos vies, ce sont nos corps et nos âmes.
Ils le font par le goût de vivre ensemble,
Par le goût de se reposer ensemble aussi.

2020 nov 20
Ils blasphèment.
“16Ils blasphèment, ils me couvrent de sarcasmes, *
grinçant des dents contre moi.” PS 34
Le mot blasphème est dans Bible,
Il est dans la vie moderne, parmi les maux,
Que désignent les défenseurs ou les détracteurs.
Il est dans nos têtes et dans nos bouches.
C’est une offence divinement reliée:
“Qui touche à mon peuple, touche à moi.”
Seigneur,
Apprend-moi à savoir où est le vrai blasphème,
Et où est la honte de ceux qui blasphèment contre moi.

2020 nov 19
Ma foulée.
37C’est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.” Psaume 17
Comment Dieu, peut-il allonger ma foulée ?
En me faisant hâter à faire le bien.
Et la fatigue, si elle vient,
De quoi est-elle le signe ?
Du manque de repos en lui,
“Le septième jour” est pour cela.
Est-ce suffisant pour tenir la semaine ?
Celui qui allonge la foulée,
Donne aussi de quoi tenir.
Suis-je alors tout puissant en Lui?
Oui, mais une telle toute puissance
S’exerce dans un corps fragile.
Mon corps me rappelle,
Que je ne suis pas Dieu.
Lui éternel, moi mortel.
Sa toute puissance n’est pas pour servir
Mes rêves de toute puissance.
Elle cherche en moi un hôte,
Qui ne la retient par pour lui-même.
Seigneur,
Allonge ma foulée,
Sans que les chevilles de l’espérance
Ne faiblissent pas!

2020 nov 18
La terre
“8La terre titube et tremble,” psaume 17
Le la est donné par les circonstances
À conséquences actuelles planétaires.
La terre entière est mise en mouvement inhabituel,
Qui la fait tousser et frémir.
La terre titube comme un ivrogne,
Surpris par la perte de l’équilibre.
La terre titube et tremble de tout son être,
Sa résonnance ne nous enchante guère.
Seigneur, c’est toi qui la créa
C’est toi qui l’a mise dans l’univers,
Entourée d’étoiles, ces lampadaires,
Qui portent notre regard au loin.
Alors que sous nos pieds,
La terre tremble et nous titubons.
Pris de vertiges dans une course folle,
Nous te la confions de nous la faire
Travailler au souffle de ton Esprit,
Apprends-nous le sens de ton écologie,
Où tout est à sa place,
Nous sur la terre,
La terre dans l’univers,
Et le ciel dans toi, l’Éternel.

2020 nov 17
Elle ordonna.
“Elle ordonna que, près d’un château qui lui appartenait, on construisît un hôpital, où elle
recueillit beaucoup de malades et d’infirmes.” LETTRE DE CONRAD DE MARBOURG,
DIRECTEUR SPIRITUEL DE STE ÉLISABETH (1232)
Quels sont les châteaux d’aujourd’hui
Qui construisent des hôpitaux à côté ?
Autrefois, étaient-ils tous ainsi dotés?
Loin de là, pas plus qu’aujourd’hui?
Chrétiennement l’impulsion fut donnée,
A cause de la dignité du corps, ordonnée
Par la foi pour ses concrètes charités,
Dont nous avons humblement héritées.
Sortis de nos palais, de nos demeures,
Opulents, ou modestes qu’ils soient ;
Il nous est donné comme autrefois,
De veiller sur ceux que Dieu vénère,
Que le Pauvre d’Assise et Elisabeth
Dans ses pas, à bras ouverts, recueillaient.
Tant qu’il y aura de la dignité complète,
Tant que divinement nous serons émus,
Il y aura toujours ceux qui vont veiller,
A ce que le fil d’amour ne soit jamais rompu.

2020 nov 16
Qui juge sauve.
“Toi qui juges, toi qui sauves,
Jésus Christ nous dit ta gloire.” L’hymne de l’Office du jour
Ces paroles éveillent en moi un sentiment d’apaisement.
Nous sommes environnés de jugements qui condamnent.
Dans la bonne éducation, nous nous interdisons tout jugement.
Je ne vous juge pas, je vous explique, dit la bouche d’un spécialiste.
On peut s’appliquer à expliquer, si l’on a bien vu et surtout entendu.
Écouter avant de parler semble mieux, suffit-il pour autant ?
A quoi sert le jugement, sinon à réguler les relations.
Le seul qui peut le faire pour notre bien intégral est Dieu.
Car en nous jugeant, il nous rétablit dans son amitié.
Il nous sauve.
Seigneur Dieu.
Ne t’en retiens pas, juge-moi, scrute-moi à tout moment.
Je t’en rends grâce par Jésus Christ
Qui nous dit ta gloire.
Et la nôtre n’est pas loin, à sa place, mais en la présence de ton amour.

2020 nov 15
La terre entière.
“8Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.” Psaume 2.
La générosité des rois peut aller
Jusqu’à la moitié du royaume.
Hérode l’a nettement exprimée
Face à la fillette qui l’a enchantée.
Hériter d’un fond de récompense
N’est pas la même chose que
Recevoir en cadeau la terre entière.
Dieu est enchanté de nous voir exister,
Il nous fait ses héritiers heureux
Qui prennent possession des biens
Offerts, mis à notre disposition.
Mais nous trouvons que la terre entière
C’est sûrement trop, moins, peu suffira,
Peu à la mesure de nos attentes,
Juste de quoi posséder pour nous servir.
Mais Dieu donne, non pas pour posséder
Avec un titre de propriété et clôture autour,
Il donne la terre entière pour domaine,
Terre et tous ceux qui l’habitent.
Seigneur,
Garde-moi de mon désir
De posséder tes biens pour moi,
Garde-moi d’y mettre la main,
Sans y mettre mon ❤.
Je te le demande, même si
L’immensité de l’héritage
Me fait frémir,
Mais tu es là pour ne pas le rétrécir,
Telle est ma foi, tel est mon vrai désir.

2020 nov 14
Un marché.
“Parmi les justes personne n’a reçu
Le fruit précoce de la récompense.
Si Dieu donnait immédiatement aux hommes justes leur récompense, ce serait bientôt un
marché que nous pratiquerions, et non le culte de Dieu.” Homélie du II siècle.
En effet il faut savoir attendre
Le fruit mûr de la récompense.
Cela sonne comme un avertissement,
Cela sonne comme un encouragement.
La faiblesse humaine est bien là aussi,
Dans ce glissement vers les apparences.
S’en prémunir par la vertu d’espérance,
Elle nourrit l’attente qui voit le fruit mûrir.
Aide-moi Seigneur à pratiquer
Le culte avec le coeur sincère,
Loin des apparences mensongères.

2020 nov 13
Ton fardeau.
“23Décharge ton fardeau sur le Seigneur :
il prendra soin de toi.” Psaume 54
Ni défouloir, ni dépotoir,
Le Seigneur est un Dieu d’espoir.
Ni projection, ni malédiction,
Mais rempart dans la déréliction.
Son juste regard plein d’amour
Nous protège en nous, autour.
Quelque soit la vérité de nos vies,
Tout de nous lui est bien connue.
Il n’en fait pas un réquisitoire,
C’est une présence d’une main tendue.
Car tous nos cris sont entendus,
Pour lui, il n’est jamais trop tard.
Il prendra soin en nous remettant
Droits sur le chemin de sa vie.
Il connaît le poids de nos fardeaux,
Allégés, car déchargés sur lui.
Au retour il nous donnera
la vraie mesure de nos poids.

2020 nov 12
Saint Josaphat.
“Celui qui en fut le pasteur et l’apôtre, du fait surtout qu’il a versé son sang pour l’unité de la
sainte Église.” LETTRE ENCYCLIQUE DU PAPE PIE XI
POUR LE IIIe CENTENAIRE.
Il était évêque, il travaillait pour l’unité
Entre les églises séparées par la vie
Des grandes puissances voisines
A qui il manquait l’amour de la charité.
Il montre un exemple de fidélité
Dans une situation bien troublée,
Comme avant lui et comme après,
Témoin de la foi qui ne défaille pas.
Seigneur,
Il est bien joli de pouvoir en méditer.
Mais serai-je capable sans hésiter
D’une résistance pareille pour témoigner,
Fidélité éprouvée, confiance éloignée.…
Tu me demandes d’être fidèle dans
Les petites choses de ma vie quotidienne,
Josaphat l’a été aussi dans la sienne,
Il n’a rien cherché d’autre que la charité.
Le témoin n’invente pas une autre vie,
Celle qui serait sortie de son imaginaire,
Dans la sienne il raconte ce qu’il a vu :
“J’ai vu le Christ ressuscité et il m’a rempli de joie.”

2020 nov 11
Des hauts faits

“6Le Seigneur fait oeuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
7Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.” PS 102
Il y a des hauts faits divers,
Que la mémoire collective retient.
Il y a des hauts faits des armes
Que les vainqueurs célèbrent.
Il y a les hauts faits
Qui ne sont connus que de Dieu seul.
Seigneur, tu les a révélés à Moïse ton serviteur.
Tu me les révèles aujourd’hui à moi et tant d’autres.
Tu les révèles à tous tes enfants au creux de leur conscience.
Je cherche à les comprendre comment étant œuvre de ta justice.
N’arrête pas l’ouvrage de tes mains !

2020 Nov 10
Le sceau du baptême
“Gardez la pureté dans votre chair, gardez sans tache le sceau de votre baptême, afin que nous
recevions la vie éternelle.” Homélie du II siècle.
Le sceau est fait pour identifier l’autorité,
Il imprègne la matière ainsi marquée.
Le sceau du baptême marque la vie.
Il vient du Dieu vivant pour l’homme.
Le premier invite le second à vivre,
Les deux sont liés par le sceau.
Le sceau est efficace quand il n’est pas
Contredit par les impuretés qui s’interposent.
Garder la pureté du sceau c’est
Garder la pureté du corps.
La vie éternelle est en jeu
Et sa joie qui ne trompe pas.

2020 Nov 9
L’amour de ta maison.
“Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.” Jn 2,13-22
Jésus est au temple,
il chasse les vendeurs,
Il fait le nettoyage.
Il prend soin de la maison commune,
De la cité céleste, de son Royaume.
C’est là, où Dieu veut rassembler tous les peuples.
Il nous demande de regarder notre coeur,
Car c’est là, que la maison commune prend naissance.
Il nous demande de regarder dans les poubelles de nos vies,
Là, où nous déposons tous les déchets de nos opulences sans Dieu,
Là, où pourrissent toutes les attentes déçues.
Il demande à l’Eglise, cette belle épouse,
De regarder dans ses poubelles et les laisser purifier.
Pour Dieu il n’y a pas de coeur
Qui ne puisse être purifié, consolé, aimé.
L’amour de ta maison Seigneur,
Fait mon tourment.
Ta présence avec ton corps livré
Nourrit l’espérance de ta beauté.

2020 nov 8
Éviter la médiocrité.
“Si nous estimons médiocrement le Christ, c’est que nous espérons aussi des réalités
médiocres.” Homélie II siècle.
Le constat de médiocrité est un jugement
Posé sur quelque chose ou quelqu’un.
Le résultat est à la hauteur du travail,
Un travail médiocre, le résultat médiocre.
La relation est à la hauteur de l’estime,
Un estime médiocre, relation médiocre.
Comment estimer le Christ qui est donné
Comme le coeur de la foi chrétienne ?
En fonction des attentes profondes y placées,
Nos réponses sont ce qu’elles sont.
A notre décharge,
Christ est entouré de tant de mystère
Que la raison n’arrive ni à le dissiper,
Ni à l’accueillir.
Seulement la foi peut accueillir le Christ dans son mystère,
Sans pour autant pouvoir dissiper un tel mystère.
Elle peut accueillir le Christ comme Mystère de la rencontre vitale,
Au plus profond de nos attentes,
Au plus profond de nos fragilités.
Suis-je capable de les identifier, les nommer
Et les placer dans le Christ seul ?
Cette exclusivité demeure gênante,
Tant que l’espérance y placée n’est pas aboutie.
Mais sera-t-elle un jour, pour moi,
Homme de peu de foi ?
Sans ta grâce Seigneur,
Je serai condamné à la médiocrité
Que je ne désire pourtant pas.
Tu es là où est ma foi,
Protège-moi de la médiocrité de
Mes attentes à l’égard de toi !
La soif de ton amour est là !

2020 nov 7
Une société sans classes.
“Dans l’unité de la foi et du baptême, nous constituons une société sans classes.” Saint Léon
Il parle en évêque qui médite sur sa charge.
Il la formule comme un service dans l’obéissance à l’Esprit Saint.
Cette obéissance, il la trouve partout dans l’Eglise.
C’est elle qui fait l’égalité de ses membres.
Il parle donc de l’Eglise comme d’une société sans classes.
Société sans classes,
L’expression bien identifiée chez les penseurs marxistes.
Un désir de se reconnaître frères est tout aussi profond que dure l’humanité.
Désir contrarié par tant d’obstacles
Que la rivalité dresse sur le chemin.
Seulement devant un Dieu comme Père
Que les humains peuvent se transformer en frères,
Parce que se reconnaissant fils,
Ils tirent leur dignité royale
De la foi et de leur baptême.
Et ils se rappellent qu’ils sont au service de tous leurs frères.
Notre Père….

2020 nov 6
Tenez bon.
“Mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.” Philippiens 4,1.
S’encourager mutuellement, se soutenir,
Rien d’exceptionnel dans le monde solidaire.
Le périmètre de solidarité est celui
Qui est à la portée de la main:
Le bras long de notre affection,
De notre regard compatissant,
De notre bien usé sans retour.
Paul l’a fait à l’égard de ses frères,
Ses frères étaient solidaires avec lui.
Ils ont soutenu sa cause
Qui était devenue leur cause:
Soutenir matériellement les frères de Jérusalem que la famine tenaillait.
Il y a des solidarités qui s’expriment dans les circuits fermés,
Dans une reconnaissance réciproque de bienfaits.
Et il n’y a pas de mal à cela si toutefois,
Elles sont toujours ouvertes à l’Autre,
Ce Dieu qui est source de toute joie.
Je le dis en chrétien et je le dis
Pour que vous ayez une telle espérance,
Car une telle foi.
Tenez bons, vous ma couronne et ma joie.

2020 nov 5
Apprends-nous.
“12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.” Psaume 89.
Qui peut comprendre ce qui nous arrive,
Ce qui arrive au monde d’aujourd’hui ?
Sommes-nous suffisamment bien nourris
Pour être sûrs de notre bon jugement ?
Regardons-nous dans la bonne direction,
Avec les yeux qui voient dans le brouillard ?
Le brouillard, ce n’est pas nous qui le dissipons,
Les yeux et les oreilles, c’est nous qui les remplissons.
La vraie mesure de nos jours existe
Dans la sagesse qui vient comme Consentement libre et assumé
A changer ce qui est en notre pouvoir,
A accepter ce qui sans cela serait subi.
Que nos cœurs Seigneur aient le courage
D’aller à la rencontre de ta sérénité en toute chose.

2020 nov 4
Tu es.
“Seul, tu es indicible,
car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable,
car tout ce qui se pense est sorti de toi.”
L’hymne de l’Office du jour.
Étrange et puissante à la fois est cette parole.
Elle est sortie d’une contemplation du mystère.
Elle est tissée comme un fil qui conduit au bout.
Et quand on n’arrive pas à garder le mystère,
On se tourne ailleurs, dans la technique seule.
Dieu reste indicible car inconnaissable, Apophatique, dont on ne peut dire rien D’autre que ce
qu’il dit de lui-même.
Et il le dit sur la Croix.
Tel est Dieu dont on parle tant.
Et donc faut-il en parler encore,
Parfois de façon si maladroite?
Plutôt que résolument se taire
Au pied de tous les mystères
Qui sont mis dans nos vies.
Seigneur,
Garde-moi dans mon mystère
Que tu éclaires par la foi en Toi.
Ce n’est pas satisfaisant,
En attendant te connaître
Comme tu me connais,
Ai-je vraiment un autre choix?

2020 nov 3
Ils s’offrent spontanément.
“Il faut donc louer et aider ces chrétiens, en particulier les jeunes, qui s’offrent spontanément à
porter leur assistance aux autres hommes et aux autres peuples. ” Concile Vatican II.
Puisqu’il y a tant à faire!
Puisque la vie ne va pas de soi,
Il y a tant à faire pour toi et moi.
Puisque le temps est infatigable,
Et le sort de tant est insupportable.
Ton cœur est plein de générosité,
Tu l’offres avec spontanéité.
Puisque les autres ce sont les autres,
Toi, tu t’en détaches en apôtre.
C’est la jeunesse de ta belle foi,
Qui purifie l’air autour de toi.
Puisque tu pars vas et reviens vers nous,
Reviens nous, chargé de cadeaux d’amour.
Nous allons ensemble chanter la joie,
Cœurs dont l’espérance ne déçoit pas.

2020 nov 2
Par un homme.
“la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des
morts.” 1 Co 15, ,7.
La fête de la Toussaint de hier
se prolonge dans celle d’aujourd’hui.
Nos mémoires sont pleines
De souvenirs proches et lointains.
Leurs tombes fraîches ou anciennes déjà
Sont souvent si lointains, inaccessibles.
Il nous reste la volonté de les rejoindre
Dans notre histoire, dans leur histoire,
Là où nous sommes ensemble,
Dans l’espérance de la vie éternelle.
Si le Christ est ressuscité,
Ceux qui meurent le seront aussi.
Qu’ils reposent en paix!
Que la paix de Dieu,
Qui a ressuscité son Fils,
Règne dans nos cœurs,
Pleins de souvenirs de nos défunts!

2020 oct 31
Le plan d’amour.
DIALOGUE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE SUR LA PROVIDENCE
“Le plan d’amour de Dieu.
Le Père éternel, avec son inexprimable bonté, tournait son regard vers Catherine et lui disait :
“Ma très chère fille, j’ai absolument décidé de faire miséricorde au monde et de secourir de
toute manière l’humanité. Mais l’homme, dans son ignorance, croit voir la mort dans ce que je
lui donne pour sa vie, et il devient ainsi cruel envers lui-même.””
En effet quel père donnera pour nourrir son fils un scorpion au lieu du poisson ?
A plus forte raison le Père des cieux.
Mais donne-nous-t-il ce que nous attendons ?
Pas toujours, car notre attente n’est pas forcément là où est notre bien.
Et savons-nous reconnaître la bonne nourriture ?
Elle est dans la Parole de Dieu,
Elle est dans le Corps du Christ,
Elle est dans la belle rencontre,
Elle est dans la fraternité qui dure,
Elle est dans le soutien qui fait vivre.
Elle est dans la prière de cette
Grenouille de bénitier de Nice
Qui se trouvait avec son chapelet
Comme arme pour connecter
Avec Dieu et les autres.
Elle qui a témoigné sans s’imposer
A l’ignorance qui tue aveuglément.
Un plan d’amour qui ne désarme pas!
Seigneur, mon secours et ma foi!

2020 oct 30
Ta parole.
“Ta parole, Seigneur, est lumière dans la nuit.
Heureux qui suit jusqu’au bout
le chemin que tu lui traces.
Heureux qui médite en son coeur
les voies mystérieuses de l’amour.”
Office des Lectures.
J’ai aussi lu dans un autre endroit,
Heureux les persécutés…
Elles sont vraies ces paroles!
Suis-je capable de les suivre ?
Aujourd’hui mon cœur saigne,
Il a du mal à rejoindre le sang du Christ.
Je sais que c’est le Christ qui peut
Accueillir celui de ses martyres
Qui offrent leurs vies dans un abandon comme le sien.
Aujourd’hui,
C’est mon sang qui fait un tour
Dans mon corps depuis le coeur Jusqu’aux pieds et la tête,
Les mains restants inertes,
Paralysés, comme desséchés.
Aujourd’hui,
Je suis touché, connecté,
Nice est ici et
Mes mains ne servent plus à rien.
Aujourd’hui,
Dois-je demander encore une fois le pardon
Pour toutes les inerties par omission?
Aujourd’hui
Je me permets de te contredire Seigneur,
Ta Parole n’est pas la lumière dans la nuit,
Aujourd’hui
Je peux seulement crier:
Ta Parole Seigneur est lumière dans ma nuit.
Tant que la nuit des autres n’est pas la mienne,
Je suis dans le jour plein d’artifices;
Leur nuit est une abstraction,
Mon sang ne peut pas faire un tour en moi
Et rejoindre le tien qui saigne sur Golgotha.

2020 oct 29
Tenir bon.
Ep 6, 10-20
« Prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez tout mettre en œuvre
pour tenir bon »”
Paul est en prison,
Sa course se termine,
Sa mission continue,
Car à temps, à contretemps,
Libre ou enchaîné,
Toujours prêt sur son poste.
Il parle comme un guerrier,
Il est au milieu de la bataille
Pour les siens, pour Dieu,
L’adversaire est omniprésent
Et bien caché, presque invisible,
Comme une épidémie qui se propage.
Mais le combat qu’il mène
Est pour l’Évangile et son espérance,
Et l’adversaire est bien plus redoutable
Qu’une maladie virale physique.
Seigneur,
Dans ces temps difficiles pour nous,
Pour d’autres, pour tant de monde,
Aide nous à revêtir l’équipement
Qu’il convient pour nous prémunir
De la sinistrose et de ses poisons,
Que le glaive de la foi
Demeure ton Esprit et ta Parole.
Seulement cela et pourtant,
J’y devine la puissance de la paix.

2020 oct 28
Grande joie
“8Pour Sion qui entend, grande joie ! *
Les villes de Juda exultent
devant tes jugements, Seigneur !”Psaume 96
Dans cette période, dans ces temps,
Difficile de se faire une joie insouciante.
Nous sommes soumis aux réglementations,
Qui dérèglent notre vie sociale et personnelle.
Cela se fait ressentir au plus profond de notre être,
La conscience en prend un sacré coup.
Pour lutter contre la sinistrose
Diverses solutions s’imposent.
Le rire en tient le palmarès,
Suivi d’une saine alimentation et de repos,
Sans oublier de s’occuper des autres,
A ce qui paraît
Cela aide aussi à se maintenir en forme.
Le chrétien n’oublie aucun de ceux-là,
Il ajoute à ce dispositif:
De vouloir être testé positif
A la douce présence
de bien chrétienne espérance.
Mais pour cela il faut de l’audace
Que la foi en la justice divine place
Au cœur d’un monde au désarroi,
Avec les cœurs de tant des gens aux abois.
Seigneur,
Éprouvée, que ma foi ne défaille pas,
Cela dépend sans doute de toi,
Et moi je l’accueille comme je peux.
Il faut être au moins deux
Pour vivre dans la joie.

2020 oct 27
Ne t’indigne pas.
“7Ne t’indigne pas devant celui qui réussit,
devant l’homme qui use d’intrigues.” Psaume 37
La sobriété en toute chose,
Une économie des moyens
Dans l’économie du salut.
La loyauté en toute chose,
Une générosité du cœur
Dans la vie de la foi.
Le jugement laissé à Dieu,
Une confiance éprouvante
Dans la marche avec Lui.
L’homme qui intrigue est celui qui
Complote contre le pauvre
Dans sa réussite malhonnête.
De tous les temps il y en a qui
Profitent de la faiblesse des autres,
Dans les crises encore davantage.
Seigneur,
Donne-moi un coeur averti,
Et oriente mes pensées et actions
Dans la bonne, car la tienne direction.
Libère-moi de toutes les façons Contre-productives
À être ton serviteur.
Garde mon cœur libre
Car libre est ma foi
En ta justice et ta loi.

2020 oct 26
Danser de joie.
“8Ton amour me fait danser de joie :
tu vois ma misère et tu sais ma détresse.” Psaume 30
Quel beau contraste, pourrait s’écrier l’esthète.
Et le philosophe sans Dieu conclurait que
Le croyant est dans la joie
Lorsqu’il est dans la misère et la détresse.
L’esthète et le philosophe sont loin du compte.
Ils voient la joie de la misère du croyant,
Mais ils ne la comprennent pas.
Est-ce que le croyant la comprend lui-même ? Oui, au fond de lui-même, il sait.
Mais, souvent le croyant face à l’esthète et le philosophe se défend, maladroit,
En leur retournant l’équation,
En démontrant leur misère de la joie sans foi.
C’est l’amour qui fait danser de joie,
D’où qu’il vient, si il est droit.
Car c’est l’amour seul peut à la fois Constater la misère et la détresse,
Et les accueillir comme il se doit.
Seigneur,
Si je marche sur les voies de ta loi,
Tôt ou tard je retrouve ta joie en moi.
C’est sûr pour moi,
Pour être dans la joie j’ai besoin de toi,
Ma joie vient du fait que tu m’ouvres les yeux
Sur ma misère et ma détresse,
Cela me libère du poids de l’ignorance
Sur l’état de mon existence.
Mais comment c’est pour les autres,
Je ne le sais pas, toi Seigneur, tu le sais.
Garde-moi dans ta joie!

2020 oct 25
Aimer la justice.
“01 AIMEZ LA JUSTICE, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites,
cherchez-le avec un cœur simple” LIVRE DE LA SAGESSE.
Au commencement était Dieu
Dieu créa univers, terre.
Il a mis l’homme au milieu,
Un être extraordinaire.
Il lui a donné un coeur
Simple pour vivre et aimer.
Y a planté la graine
De paix avec la justice,
Lui donnant pour commandement
D’aimer la vie profondément,
Sans la transformer en arène
De combat pour la malice
Qui déporte les cœurs droits,
Les rend tortueux et narquois.
Moquant le jugement divin,
On rabaisse l’amour humain.

2020 oct 24
Deux Adams.
Le premier Adam a été créé comme un être humain qui a reçu la vie ; le dernier est un être
spirituel qui donne la vie. HOMÉLIE DE SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE SUR L’ANCIEN ET
LE NOUVEL ADAM
Ils sont deux, depuis la création du premier.
Le premier vient du limon de la terre,
L’autre du sein du ciel et rejoint le premier.
Le second restaure l’image abîmée en premier.
Le premier Adam c’est chacun de nous
Pétri pour une vie destinée à la terre.
Le second Adam c’est le Christ parmi nous,
Envoyé pour nous goûter au ciel depuis la terre.
Le second existant depuis toute éternité,
Le premier y aspire maladroitement sans sérénité.
Le dernier Adam cherche une vraie fraternité.
Le spirituel vient du haut, le charnel du bas.
C’est mon cœur qui indique vers où s’ouvrent mes bras.

2020 oct 23
Parle-moi de ta joie.
“3Parle et dis-moi :
« Je suis ton salut. »
9Pour moi, le Seigneur sera ma joie, *
et son salut, mon allégresse !” psaume 34
Je me lève et me couche,
Je mange et j’ai faim,
Je travaille et me repose,
Je parle et j’écoute.
Seigneur,
Quand tu parles, j’essaie d’écouter,
Quand tu travailles, tu me fais reposer,
Quand tu me nourris, je n’ai plus faim,
Quand tu t’élèves, c’est pour me relever.
Seigneur,
J’ai besoin que tu me dises
Que ton amour attise le mien
Et le met dans la joie durable.
Seigneur,
Aujourd’hui, j’ai envie de trouver
Plus de joie autour de moi,
Car grâce à toi, je la trouve en moi.
Je ne suis pas un fabricant de joie,
Comme d’autres le sont pour les gelati et touti Maserati,
Je suis disponible,
Je suis un générateur de la joie
Alimenté par ta parole
Qui met ma vie en joie à cause de ton salut,
Salut, si proche et si loin à la fois.
Seigneur,
Dans ta promesse, dans toute ✋ tendue garde-moi !
Et je serai ta joie,
Ce qui me va.

2020 oct 22
Couvez la vie.
“En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d’être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c’est elle qui loue Dieu !”
L’hymne de l’Office du jour.
Comme une poule qui couve
Pour que la vie éclore,
C’est elle, la vie, qui loue Dieu,
Y compris celle de la poule;
Le silence d’un poussin en devenir,
Le bruit du craquèlement de l’écorce
Qui cède à la pression de la vie,
Et tressaille d’être à Dieu.
Seigneur,
Donne moi la voix du silence au travail,
Pour amplifier ta présence détectée
Dans tout le vivant qui cherche à éclore.

Le 20 octobre 2020
Quantité d’argent
“7 et Mardochée lui raconta tout ce qui lui arrivait. Il lui précisa même la quantité d’argent qu’Haman avait promis de verser dans le trésor du roi pour pouvoir faire disparaître les Juifs.” Livre d’Ester 4
Elle était belle et fut choisie par le roi comme son épouse, parmi tant d’autres.
Lui était un fonctionnaire du royaume, En concurrence avec un nommé Haman.
La belle Ester et son oncle Mardochée Font partie des exilés, expatriés de force.
Le plan d’action contre leur peuple les horrifie, Il faut agir sans tarder, mais comment?
Seigneur, ouvre mes yeux sur toute sorte De purification “ethnique” qui sévit partout.
Rends-moi attentif là où je peux l’être, De façon bien naturelle et spontanée :
A l’égard de ceux qui sont d’un même Sang, religion, conviction,
Et avec la même attention à l’égard de Ceux d’une autre ethnie, religion, bord.
Est-ce possible ? En serai-je capable? La foi m’y pousse, mais la fraternité le fait.
Seigneur, partout où la haine tue, Mets de l’amour, vigilant et compatissant,
En commençant par mon propre cœur. Amen!

Le 19 octobre 2020
Mortel.
“Que les nations se reconnaissent mortelles !” Psaume 9,21
Tout doit finir un jour, Tout être vivant est mortel, Tout se transforme,
Rien ne disparaît, Tout s’entasse Dans la mémoire de la terre, Dans la mémoire de nos vies.
La finitude est une bénédiction Si on sait, qu’il y a une autre Réalité qui ne finira jamais.
Que les nations se reconnaissent mortelles,
N’est donc pas une malédiction, C’est un doux rappel de leur part Dans la participation à la construction Du royaume de Dieu dès maintenant.
Ô mortel, Souviens toi à quelle vie tu es appelée Et comment participer à la vie sur terre.
Seigneur, aide moi à participer à la croissance de ton royaume !

Le 18 octobre 2020
Attelage disparate.
“Ne formez pas d’attelage disparate avec les incrédules.” Saint Augustin sur la prière.
Un attelage est fait entre les deux forces comparables.
Impossible de faire travailler ensemble un ange et un diable.
La prière du chrétien est empreinte d’une douce confiance.
Elle est une relation d’amour qui cherche son allégeance
Auprès d’un Dieu qui ne cherche pas à nous exploiter.
Nous ne pouvons pas la vivre avec un coeur partagé :
“Je t’aime quand j’ai besoin de toi dans mes affaires,
Tout en me laissant pénétrer par le mal et son mystère.”
Seigneur, éloignez-moi de tous les faux amis, incrédules,
Qui du dehors et en dedans de moi me bousculent.
Donnez-moi le cœur sans partage et les lèvres intègres,
Pour accomplir tes œuvres dans l’esprit uni, allègre.

Le 17 octobre 2020
N’ayez pas.
N’ayez pas Jésus Christ sur les lèvres et le monde dans le cœur. ” Saint Ignace d’Antioche aux Romains.
Il est en route vers Rome, Il y va mourir en martyr.
Il a peur que ses confrères chrétiens L’empêchent de l’accepter librement.
Il leur écrit aussi en missionnaire, Soucieux pour leur propre vie chrétienne:
“N’ayez pas…”
Il les exhorte même, Les supplie d’être vrais.
Depuis presque deux milles ans Ses paroles résonnent justes.
Aujourd’hui aussi, il est difficile D’abandonner le monde pour le Christ.
Alors que nous sommes tentés D’abandonner le Christ pour le monde.
Seigneur! Renforce en moi la confiance en toi, Si facilement érodée par Ce que je ressens et ce que je vois.

Le 16 octobre 2020
Méfiez-vous
« Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière,” Luc 12,1-7.
La religion chrétienne nous apprend comment être et vivre :
A l’image de Dieu révélé en Jésus.
Jésus accueillait tout le monde prêchant l’amour et le pardon.
Mais il mettait aussi en garde devant de nombreux dangers.
Ces dangers viennent du malin,
Nous ne le combattrons pas tout seuls.
Si souvent nous nous méfions des bonnes choses,
tout en baissant la garde devant les mauvaises.
Toujours nous allons là où nous conduit notre plaisir.
Quel est le plaisir qui nous conduit à Jésus ?
Celui de la vie éternelle, mais c’est si loin…
Seigneur, donne moi la simplicité d’accueillir ta promesse de vie.
C’est seulement dans cette ouverture à la vie, que nous sommes capables d’entendre
Jésus nous mettre en garde devant le levain de toute hypocrisie autour de nous et en nous.
Mais il est là et me protège par la foi.
Je lui fais confiance, il ne me décevra pas.

le 15 octobre 2020
Clef de connaissance
“Quel malheur pour vous docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de connaissance” Luc 11,47-54
l’Évangile d’aujourd’hui est bouleversant. Il empêche de dormir tranquille.
Il s’adresse aux responsables de la Loi, Ceux qui interprètent les Écritures.
Jésus est direct et nous avertit. La clé de connaissance est dans la Bible.
Elle est dans la fréquentation patiente de la Parole de Dieu, de Jésus lui-même, le Verbe s’est fait chair.
l’Esprit Saint parle et encourage à ne pas m’arrêter à la première difficulté rencontrée pour trouver la clé.
Seigneur, toi qui vois nos cœurs désireux de nous comporter en tes disciples,
Montre-nous le chemin pour parvenir à trouver la clé de connaissance,
La clé de bonheur et de joie éternelles dès maintenant.
Montre-nous comment la trouver en toutes les petites choses de la vie partagée en frères.
Car ta loi c’est: aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimé…, jusqu’à la croix.
Rends nous attentifs à chercher comment être dans un tel amour qui ne se dérobe pas devant une telle réalité et devant une telle responsabilité.
La clé de connaissance est là.
C’est le Christ lui-même, Quel malheur à celui qui ne le montre pas.

le 14 octobre 2020
En parlant ainsi.
“Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. » Luc 11,42-46
Tout y passe: Taxes, tombeaux, fardeaux.
Maître jette les derniers arguments.
Quand il n’y a plus rien, il en reste toujours quelque chose,
Mais c’est pour plus tard.
Maintenant, c’est la parole, Après la chair elle-même.
Ils se sentent insultés, Il ne mâche pas ses mots.
Dénoncer l’injustice, l’hypocrisie, l’esclavage;
Le prix à payer cash n’attendra pas.
Insultés, offusqués, en action Organisé, méthodique, jusqu’au bout.
Seigneur, c’est notre péché qui vous insulte, Jamais offusqué, ton action nous sauve.
Mais pas tous, si nombreux sont encore Ceux qui attendent une autre solution, Plus humaine, plus raisonnable, plus efficace, plus à la portée des armes dont on dispose.
Là où péché n’est pas détruit, Les bruits des armes se mêlent aux cris des corbeaux.
Il est si facile de devenir sourd, Pour le moment sous l’effet des explosions médiatiques, Pour le moment, en confondant les corbeaux avec les chants d’oiseaux.
Seigneur tu es là, le bouclier de ta parole s’est fait chair, Déchicté sous l’effet d’insultes, qui sont retombées sur toi.
Et moi j’essaie de me cacher là.
Une drôle de tactique, Une drôle de guerre,
Mais à la guerre, C’est comme à la guerre,
On ne fait pas avec des manières, On y est ou on n’y est pas,
Mais personne n’y échappera.
Seigneur, tu es là ! Ne me quittes pas !

le 13 octobre 2020
Je réduirai au silence.
“8Chaque matin, je réduirai au silence tous les coupables du pays, * pour extirper de la ville du Seigneur tous les auteurs de crimes.” Psaume 100
Cela ne marche pas, Les coupables des crimes Courent toujours, impuninément.
Chaque matin quelqu’un Cherche à extirper quelqu’un de…, Est-ce selon la justice exercée divinement ?
Dieu promet de le faire Dans la ville qui lui appartient, Bien terrestre, en attente de la céleste.
Désignée dans la Jérusalem Étendue aux villes de toute la terre, Où se trouvent ceux qui entendent sa Voix.
Éveille, Seigneur, ma foi A être sensible à ta voix Pour ne penser qu’à ta loi, Faisant le bien sans relâche.
Ce que ce matin Par dessus tout Je désire, à quoi j’aspire, Sans savoir comment y parvenir.
La vengeance ne peut être que divine Elle remplace la nôtre, grossière, La sienne se révèle bien sublime, Quand je l’accueille toute entière.

Le 12 octobre 2020
Signe de Jonas.
“ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.”  Luc 11,32 Évangile du jour.
Bien plus que, c’est trop Car déjà Jonas C’est énorme.
Si l’on ne le classe pas Dans la catégorie De légendes.
Ce n’est pas Jonas Qui fait des vagues, C’est Jésus.
Jonas était tombé Dans les eaux saumâtres De son baptême.
En lui fut préfiguré Notre baptême Dans l’Esprit.
Ici, il y a bien plus que Jonas, Les eaux sont douces, Un bain, pas un naufrage.
Et si naufrage, c’est celui du péché, Qui y est constamment noyé Dans le bain de jouvence.
Si Jonas a produit un effet stupéfiant Sur Ninive,
Ici, c’est Hong-Kong, Rome, Paris… Ici, il y a bien plus que Ninive, Ici, le Christ lui-même nous re-anime.
Le vêtement de la fête qui suit Est déjà prêt pour être Compté parmi les convives.

Le 11 octobre 2020
Ta grâce nous devance
“Nous t’en prions, Seigneur, que ta grâce nous devance et qu’elle nous accompagne toujours, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche.” Oraison.
Le bien croise l’amour, Les deux se retrouvent Parfois ensemble.
Faire le bien sans relâche, C’est toujours le faire par amour
Qui ne lâche pas, qui dure.
Même si parfois lâche le bien Qui nous quitte dans la souffrance, Et le rend lointain, sans importance.
C’est la grâce qui nous devance Sur le vaste champ des possibles, Pour nous rendre attentifs
A la rose qui porte la fleur Et qui côtoie les ronces Pour le bonheur
Qui saigne, Ce qui n’est pas Sans importance.
Ni pour l’amour qui dure, Ni pour le bien qui parfois lâche, L’un parfois, l’autre pour toujours.

Le 10 octobre 2020
Heureux les invités
L’image de la vigne des dimanches précédents cède aujourd’hui la place au banquet
royal où le produit de la vigne fait partie du repas. C’est un repas des noces du Fils, l’Agneau de Dieu avec son épouse qu’est l’Église. L’invitation envoyée par
l’intermédiaire de l’Église concerne l’humanité entière, tous sont invités. Voici
l’Agneau de Dieu, heureux les invités. Comme jadis,  beaucoup déclinent l’invitation.

Comment expliquer alors le refus d’une telle invitation ? Si cela nous arrive dans nos
agendas, c’est parce que nous sommes obligés à faire des choix. Ce n’est pas par
mépris que nous déclinons une invitation au mariage des cousins ou amis. C’est en
privilégiant autre chose, encore plus importante.

Est-ce possible de raisonner en ces mêmes termes dans le cas de l’invitation divine ?
Évidemment non, car nous savons qu’il n’y a rien de comparable, dans l’absolu,
nous savons qu’il n’y a rien de plus important.

Et pourtant il nous arrive si souvent de préférer les affaires de la terre à celles du
ciel. Souvent nous le faisons en toute bonne conscience. Mais pour d’autres la
réaction peut être bien plus forte. Refuser l’invitation c’est certes d’abord l’ignorer,
mais certains se saisissent des serviteurs et même les tuèrent. On peut y percevoir
l’ombre de l’athéisme militant.
Pourquoi une réaction si forte, si violente à une invitation somme toute bien
agréable, pacifique et pour participer à la joie de la noce ? Tout de même, ce n’est
pas une séance de torture, et pourtant. La réponse est toujours dans le même sens.
Parce que celui qui invite c’est Dieu lui-même. Mais pour répondre à son invitation,
cela suppose la vraie conversion.

Ce qu’un des convives n’avait pas fait. Alors que la salle était remplie de bons et de
mauvais, ce qui veut dire que tous les autres, eux qui portaient l’habit de noces, ils
étaient tous justifiés par Dieu. Or celui qui est restée avec son vêtement d’autrefois,
cela veut dire qu’il n’a pas quitté le vieil homme avec ses vieilles habitudes. Son
destin est le même que celui de Juda, les ténèbres.

Qu’est-ce que Dieu vient voir lorsqu’il se promène entre les convives que nous
sommes lors d’une messe comme aujourd’hui ? Il veut savoir à quel point nous
ressemblons à son Fils. Saint Paul a expérimenté une conversion, et quelle
conversion ! A la suite de quoi il peut dire qu’en ressemblant au Christ, il peut tout,
mais sans lui il ne peut rien.  Et le psaume nous rassure avec cette magnifique image déjà bien présente dans la
première lecture, d’une table dressée, déjà prête. Il suffit dire oui et on participe à la
joie de la noce. Qui ne le voudrait pas ? Célébrer la messe, veut dire nous tourner
vers l’avenir, où la mort sera détruite par Dieu “qui essuiera les larmes sur tous les
visages” Is 25,8
AMEN.

Le 10 octobre 2020
Âme défaillir
“4Certains erraient dans le désert sur des chemins perdus, * sans trouver de ville où s’établir : 5ils souffraient la faim et la soif, ils sentaient leur âme défaillir.” Psaume 106
Errance est une humaine constante, Vécue dans la pauvreté comme opulence.
Nombreux sont les chemins de perdition, Rares sont les voix de rédemption.
Il est facile de défaillir au désert, Faim et soif y sont un calvaire.
Pour le corps et pour l’âme solidairement, Quand les ressources disparaissent concrètement.
Les chemins perdus, errance, malheur, Chemin de vie, demeure, bonheur.
Quand tu sens le corps défaillir Tu ne tardes pas à réagir.
Quand c’est l’âme qui est prise d’un malaise, Pendant longtemps tu peux être à ton aise.
Souffrir faim et soif n’est pas agréable, Comment autrement savoir si tu es viable.
S’établir dans une demeure où Dieu m’accueille, C’est prendre le goût de la vie éternelle.
La faim et la soif y conduisent sûrement, Si toutefois on les ressent suffisamment.
Pour les ressentir il suffit d’ouvrir les papilles, qui ne peuvent ni tromper ni mourir.

Le 9 octobre 2020
Progrès légitime.
“la règle de tout progrès légitime et la norme précise de toute croissance harmonieuse, c’est que le nombre des années révèle chez les plus grands la forme des membres que la sagesse du Créateur avait ébauchée lorsqu’ils étaient enfants.” Saint Vincent des Lérins.
Le moine médite sur ce que c’est le progrès, Nous connaissons la notion de progrès technique.
Lui, il vient des siècles passés, Plongé dans la méditation sur ce qu’est la foi.
Nous, nous sommes chargés des acquis de progrès, Sous lesquels suffoque notre bonne foi.
Le moine réveille en nous l’envie de nous Libérer de tout ce qui empêche le vrai progrès.
Nous, comme lui, nous sommes des enfants
Appelés à percevoir les formes de notre vie
Ébauchées par le créateur et qui deviennent
Visibles aux yeux de tout progrès dans la foi.
Le nombre des années le révèle.
Le progrès se révèle au cœur de la méditation
Qui arrête le progrès du temps Et accélère le progrès de la croissance
A la stature d’un enfant de Dieu, Qui prend des formes de plus en plus divines.
Seigneur, accompagne-moi sur ce chemin-là !

le 8 octobre 2020
Il habite à coup sûr.
“Le Verbe s’est fait chair, et il habite dès lors en nous. Il habite à coup sûr dans nos coeurs par la foi, il habite dans notre mémoire, il habite dans notre pensée, et il descend jusque dans notre imagination elle-même.” Saint Bernard
Le Verbe habite à la fois dans le ciel et sur la terre, À coup sûr, il y demeure à jamais.
Sorti du Père, il abreuve les attentes secrètes, Vers lui il revient sans cesse.
Qui peut à la fois être les deux, si solidairement? Être dans le ciel et être sur la terre?
Si naturellement, si fortement présent, Que rien ne le rend absent ni de l’un ni de l’autre?
Il habite notre coeur par la foi, Et de là, il fait tant de voyages
Dans les différents pays de notre être: La mémoire, la pensée et l’imagination.
Les trois coexistent dans un voisinage Immédiat, Sans pouvoir se passer l’un des autres.
Leurs frontières bien que gardées fièrement, sont poreuses, théâtre de bien de trafics.
Tout y transite, tout s’échange, digère, Tout est soumis à la loi d’échange
Licite, illicite, conscient ou pas, Nous sommes tout cela.
Le Verbe s’est fait chair, Notre foi l’accueille comme elle peut.
Et l’autorise à circuler en moi, toi, nous.

le 7 octobre 2020
Une hymne de silence.
“Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers fait monter une hymne de silence.” L’hymne de l’Office des Lectures.
Notre Dame du rosaire, Une bataille qui fut date.
Tout être qui pense l’univers Est dans le silence de la prière.
Prière se fait silence, Humble et à voix basse.
Avec Marie pour écho De sa voix qui résonne
Dans les coeurs de ceux qui prient
Pour couvrir les bruits de guerre Pour être au cœur de l’univers,
Comme une offrande, un rosaire, Comme un battement du cœur

Le 6 octobre 2020
L’être étonnant.
“C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.” Psaume 138
Je me découvre et me comprends, L’être étonnant que je suis.
Je le suis devant moi-même: Sans comprendre, je me découvre.
Devant toi, Seigneur, Je me découvre et me comprends,
Comme destiné à vivre pour toi.
Tu m’as fait pour toi, Et moi, je ne le savais pas.
Malgré tant de difficultés, Malgré l’imparfait tissage
De mon corps et de ma foi, J’avance à tes côtés
Pour faire reconnaître à d’autres Les bruits de tes pas.

le 5 octobre 2020
Évangile reçu  

“l’Évangile que j’ai proclamé n’est pas une invention humaine. Ce n’est pas non plus d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par révélation de Jésus Christ.” Ga 1,6-12
Ils sont beaux, ils sont agiles, Les pieds des messagers de la Bonne Nouvelle.
Les Messagers courent d’un bout à l’autre de la terre.
Que portent-ils ces messagers avec zèle? L’espoir de voir le monde changé au contact avec elle ?
Ils l’ont reçue et ils la transmettent, Ils l’ont accueillie et elle les transforme.
Révélée, soit, mais inventée par qui? Par Dieu, et Dieu qui l’a inventé ?
La chaîne d’invention nous parle, La chaîne de raisonnement nous suffit :
Si Dieu, nous l’avons inventé, Nous pouvons aussi le des-inventer.
Comme on désinfecte un lieu contaminé, Comme on va à la banque pour chercher à faire annuler les dettes.
Paul nous contrarie, Paul nous déroute;
Nous aurions préféré de croire de choses Inventées par nous-même.
Mais obéir à une parole révélée,
C’est changer de dimension, C’est d’entrer dans nos vies
A partir du ciel d’où vers nous Se penche l’Éternel.
Seigneur, donne-moi la simplicité du cœur Pour pouvoir accueillir ta révélation telle qu’elle.
Sans vouloir la modifier selon mes goûts, Mes intérêts ou encore mon imaginaire.
Et ça c’est une Bonne Nouvelle !

Le 4 octobre 2020
Un rempart pour la maison.
“Celui qui s’expose pour son troupeau construit un rempart pour la maison d’Israël contre ses ennemis.” Saint Grégoire le Grand.
C’est de l’antiquité chrétienne Que nous vient une image pareille.
C’est une instruction qui est donnée Aux pasteurs pour garder le troupeau.
Les remparts sont indispensables Quand le danger est  identifié.
Par qui? Forcément par celui qui garde, Mais  pas toujours par ceux qui sont gardés.
Celui qui garde, c’est le Christ lui-même, Et il se sert de ses représentants.
Ils leurs demandent de construire, Pas à la hâte, mais patiemment.
Sans toujours comprendre eux-mêmes Ce qu’ils construisent, ni comment.
Ils s’y lancent poussés dehors De leurs abris et leurs contentements,
Étant exposés eux-mêmes aux dangers D’être à découvert sur un tel terrain.
Ils apprennent que leur mission, C’est la maison commune,
Et en prendre soins du dehors Est aussi important que du dedans.

Le 3 octobre 2020
La vie des anges.
‘Rivalisez de respect les uns pour les autres. Alors vous mènerez sur terre la vie des anges.”
Saint Grégoire de Nysse.
Ils nous font rêver, ces êtres spirituels.
Ils sont dans les cieux, ils sont sur la terre.
Les nôtres, gardiens, nous les fêtions hier,
Tant d’autres sont destinés à louer l’Éternel.
Ils sont comme s’ils n’étaient pas,
Imperceptible est leur présence,
Silencieux sont leurs ailes et leurs pas,
Ils font tout avec une divine aisance.
Un seul chemin pour les savoir à nos côtés:
Rivaliser de respect les uns pour les autres,
Sans que la source divine soit ôtée.
Les anges serviraient alors de miroir Trouvé dans l’imaginaire pour les uns,
Dans la douce espérance pour tous.
Ils nous sont des points de repères,
Une référence, une boussole embarquée,
Notre vie en est entièrement marquée.
Nous pouvons les poursuivre de notre imaginaire,
Ils nous serviraient alors de miroir
D’une vie divine en nous.
Et nous, sortis de nos cachettes,
Où nous voulions nous protéger heureux
D’être juste entre nous, mais peureux.
Les anges serviraient alors de miroir Trouvé dans l’imaginaire pour les uns,
Dans la douce espérance pour tous.
Et nous, rivalisant de respect
Les un pour les autres,
Y compris à leur sujet,
Nous menons déjà “la vie rêvée des anges”.

Le 2 octobre
Séparés rétablis
“Seigneur Jésus, nous étions séparés de toi :
– tu nous rétablis dans ton alliance.”
Prière universelle du Bréviaire.
Il y a mille façons d’être séparé,
Il y a qu’une seule pour être uni.
Les séparations sont vécues dans le soulagement, voire la joie d’être libéré d’une telle union qui
pesait.
C’est un joug que l’on a enlevé pour être bien présent à nous sans lui.
C’est un divorce pour faute ou à l’amiable.
Nous occuper de nous mêmes sans lui ne nous fait pas de mal, cela même nous fait grandir en
nous et Dieu est sûrement content de cela.
A la première naïveté, celle de pouvoir vivre pleinement biens sans lui, nous ajoutons la
seconde, celle d’y chercher la complicité de Dieu.
Les séparations d’enfants rebelles sont douloureux car éclatants,
Les séparations d’enfants soumis sont anesthésiantes, car sans éclats.
Il y a une seule façon de revenir :
Se laisser rétablir dans son alliance.
Celle qui me permet de marcher droit avec mes proches, avec tout mon prochain.
Celle qui me permet de chanter la joie de retrouvailles.
Seigneur, ne nous prives pas d’une telle joie,
Dans laquelle nous découvrons comment tu nous conduis,
Jusqu’au bout de nos vies, jusqu’à toi.

Le 1er octobre 2020
Ayez pitié de moi
“Job disait à ceux qui lui faisaient des reproches : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous
du moins, mes amis, car la main de Dieu m’a frappé. Pourquoi vous acharner contre moi,
comme Dieu lui-même ? ”
Job est frappé, les malheurs sur malheurs,
Il n’est plus que l’ombre de lui-même.
La souffrance physique engendre de la colère,
Tous l’abandonnent, personne ne l’aime.
Le mauvais sort s’abat et ne le lâche plus,
Dieu en premier, car tout vient de Lui.
Son entourage qui au lieu d’en prendre soin,
Lui reproche l’acceptation et s’en tient au loin.
Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné,
Crient tous les cœurs souffrants.
La vie est bien plus qu’une randonnée
Elle se déroule et se déploie en s’offrant.
Et rien n’y échappe à son mouvement
Avant son ultime accomplissement.

Le 30 septembre 2020
Scrutez les Écritures.
“j’obéis aux préceptes du Christ qui dit : Scrutez les Écritures, et aussi : Cherchez, et vous
trouverez.” Saint Jérôme
Scrutez,
Cherchez,
Vous trouverez.
Le futur est assuré,
Le présent est à assurer,
Le passé n’est plus.
Le temps n’est pas seul,
L’envie l’emporte,
Et le remplit.
Scrutez les Écritures :
Comme d’autres scrutent la météo de la bourse qui va et vient,
Et les tendances de la mode qui se démode.
C’est bien plus :
C’est comme on scrute les émotions d’un être cher
Pour être présent pour le meilleur.
C’est ainsi que l’on scrute les Écritures :
Avide de savoir comment être présent à Celui qui était, qui est et qui vient,
À celui qui cherche,
Dieu se laisse trouver.
Y compris sous les décombres des déceptions amoureuses qui constatent un vide, Dieu y était
et Il n’est plus.
Le grand absent des chercheurs
Qui cherchent dans les Écritures sans scruter,
Qui les scrutent sans Le chercher.
Seigneur, épargne moi la fausse route,
Éloigne de moi le maladif doute,
Remplis moi de ton désir de te chercher,
Moi qui vers toi suis en train de marcher.

Le 29 septembre 2020
Un combat dans le ciel.
“07 Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le
Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges,
08 mais il ne fut pas le plus fort ;” Apocalypse 1.
Ce combat au ciel,
On aurait aimé qu’il n’ait jamais eu lieu.
On aurait aimé que la paix régna toujours.
On aurait aimé le savoir pour se recoucher tranquille.
Hélas la paix n’est que le résultat de la guerre.
Et la guerre est le résultat de quoi alors?
D’un désordre, d’une révolte, d’un soulèvement…
Résultat d’un insatiable goût carnassier
D’une liberté qui n’a jamais assez.
Déréglée elle-même, elle soulève peuple et questions
Sur la légitimité de tels soulèvements.
La liberté seule perdra toujours.
La liberté dans l’amour gagnera,
Car elle est armée des anges qui combattent.
Seigneur,
Au-dedans de moi
Emporte tous les combats!.

Le 28 septembre 2020
En tes mains.
“6 En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
7Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.” PS 30
Remettre, démettre, admettre pour émettre.
Quel est donc cet étrange maître,
Qui tout cela peut se permettre ?
En tes mains Seigneur…,
Car
Je suis sûr de toi….
Quelle est la différence entre
La certitude et le fanatisme ?
Est-ce seulement dans le regard que l’on y porte?
Elle est aussi dans l’usage que l’on en fait:
Si tu ne m’obéis pas je te tue.
Même si tu me tues je t’aimerai toujours.
Heureusement, qu’il y ait un Seigneur de vérité,
Car des seigneurs de guerre qui se la disputent,
Il y en a toujours plein, à tous les niveaux.
Seigneur, protège-moi de tous les fanatismes,
Qui sommeillent en moi et qui rôdent autour de moi,
Pour justifier leur violences jusqu’à la mort.
Seigneur, libère-moi par ta vérité !

Le 27 septembre 2020
De la terre.
“De la terre il tire son pain :
15le vin qui réjouit le coeur de l’homme,
l’huile qui adoucit son visage,
et le pain qui fortifie le coeur de l’homme.” Psaume 103
Pour subsister l’homme a besoin de la terre,
La terre lui donne de la nourriture.
Pour l’avoir, il doit la cultiver,
Pour le nourrir, elle doit produire.
On ne donne que ce que l’on a,
Et on le reçoit comme cadeau.
L’homme n’est pas l’esclave de la terre,
La terre n’est pas l’esclave de l’homme.
Ils vivent ensembles, car l’un pour l’autre.
Le vin, l’huile, le pain, la fête est prête,
Il reste à trouver des convives
Pour célébrer la beauté de la vie.
Et Dieu dans tout cela ?

Le 26 septembre 2020
Printemps de la vie
“Éloigne de ton cœur le chagrin,
écarte de ta chair la souffrance, (…)
l’adolescence et le printemps de la vie ne sont que vanité.” Du livre de Qohéleth
Vanité, vanité, tout est vanité,
Et rien ne résiste à un tel constat
Que pose le sage au soir de sa vie.
L’adolescence est printemps de ce qui suit,
La chair sert d’un souffrant thermostat
Qui tente à maintenir une vitale qualité.
Adolescent dans le corps ne durera pas,
Vert dans le corps avec le temps se perdra,
Il ira là où la chair fleurie le conduira.
Le sage n’a pas pour autant épuisé sa sagesse,
il l’a à peine effleurée, un brin de tristesse,
Pour nous porter au-delà avec délicatesse.

Le 25 septembre 2020
Bons pasteurs
“S’il y a de bonnes brebis, il y a aussi de bons pasteurs, car c’est avec les bonnes brebis que
l’on fait de bons pasteurs.” Saint Augustin.
C’est comme avec du bon lait, on fait du bon fromage.
Et sur la bonne prairie, on récolte du bon fourrage.
Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre.
La qualité des uns dépend de la qualité des autres.
Il en était déjà ainsi entre Jésus et les apôtres.
Mais face à un constat pareil rester de marbre
Ne semble pas être une bonne manière
D’être en vérité devant une logique pareille.
C’est de l’unité entre eux qu’il est question.
C’est de l’action de l’Esprit qu’il y est mention.
Elle qui de bonnes brebis fait de bons pasteurs.
Seigneur,
Ensemble, fais de nous de ton amour des guetteurs!

Le 24 septembre 2020
Les montagnes de la sainte Écriture
“Ne vous égarez pas dans le brouillard, écoutez la voix du berger. Rassemblez-vous sur les
montagnes de la sainte Ecriture.” Saint Augustin
Le croyant est un pèlerin qui sort de lui-même.
La météo est importante pour celui qui est dehors.
Le brouillard est un danger pour celui qui marche à l’aveugle.
Il y a des endroits qui attirent plus que d’autres.
Ceux qui y vont se rassemblent pour la même raison.
Ils y sont de cœur et de corps, unis dans la vie ainsi partagée.
Ils écoutent la voix de leur berger qu’ils suivent.
Ils sortent dehors et marchent pour se nourrir.
Ils se rassemblent sur les montagnes de la sainte Écriture.
Ils y trouvent des délices de joie,
Car la vérité de Dieu
Rend libre celui qui croit!

Le 23 septembre
Bien nettoyer les pierres.
“Chaque âme destinée à la gloire éternelle est faite pour élever l’édifice éternel. Un maçon qui
veut bâtir une maison doit, avant tout, bien nettoyer les pierres qu’il veut utiliser pour la
construction.” D’une lettre de saint Pio de Pietrelcina
Dieu en maçon efficace, c’est un constructeur patient et méticuleux.
Il nous travaille comme une pierre trouvée dans une carrière.
De cette origine, nous avons un souvenir lointain et caverneux.
Nous sortons de la matrice de la terre qui nous a enfantés.
Sans lui nous serions seuls à rouler notre bosse soumis aux pas
De nos jours sans lumière et de nos nuits sans sommeil.
Or, il nous prend tels que nous sommes,
pour faire partie d’un tout.
Lui seul voit comment nous y prenons part une fois nettoyés.
Légèrement polissés, nous acceptons alors d’en être de ceux-là.
Mais lui ne se contente pas uniquement de cela.
Il nous destine à la gloire éternelle, nous et notre âme.
Et c’est bien plus que d’être une pierre docile d’un édifice.

Le 22 septembre 2020
Revenir
“6Si vous revenez vers lui de coeur et d’âme + pour vivre, dans la vérité, devant lui, * alors il reviendra vers vous et jamais plus ne cachera sa face.” Tobie 13
C’est un jeu de cache cache incessant, C’est un mouvement initié depuis toujours.
J’en suis à la fois intrigué, attiré et fatigué, Par cette nécessité de recommencements.
La vérité de Dieu se reflète dans ma vie, Comme dans un miroir cassé et qui déforme.
Ramasser des morceaux brisés est périlleux, Au risque de me faire blesser et souffrir.
Dépité par quelques tentatives infructueuses, Je préfère m’en éloigner et demeurer caché.
Et si le cœur n’en dit plus rien, tant de fois, L’âme gémissante me réveille la nuit.
Elle dit au cœur d’y aller toutefois, Et le coeur obéit un peu et suit.
Jusqu’à sa prochaine lassitude, Jusqu’à son prochain éloignement.
Jusqu’à ce que l’âme n’en puisse plus, Sous les poids de morceaux brisés de la vérité.
Et c’est alors peut être que le coeur comprendra,
Que ce n’est pas Dieu qui se cache,
C’est lui, le coeur mal luné 🌒 qui ne le voit pas.
Seigneur, ouvre mes yeux pour qu’enfin je vois !

Le 21 septembre 2020
Matthieu se leva.
“Matthieu se leva et suivit Jésus.
Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui
dit-il. Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde. ”
HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE
Son regard fait bouger le corps parce que l’âme.
Matthieu fut aimanté par une force irrésistible.
Toutes les digues de sa protection ont soudain lâché.
Tel un tsunami les flots intérieurs l’ont submergé.
Assi s’élève et marche pour suivre un passant.
Il ne passera plus à côté d’une telle occasion.
Unique, décisive, après sans doute bien d’autres infructueuses, et alors ?
Son temps n’était pas encore venu, comme maintenant, il le sait.
Il n’est pas plus prêt que les autres fois,
mais il bouge de là et il va.
C’est la miséricorde qui le fait marcher.
Elle allège le poids d’un corps terrestre
Chargé des avoirs, trop lourd pour décoller.
Seigneur, donne moi de ta légèreté,
Pour que libéré des entraves de mes lourdeurs,
Je puisse dire aujourd’hui
Oui à ton appel!

Le 20 septembre 2020
Faible et fort à la fois
“Dans les faiblesses, les insultes,
les contraintes, les persécutions et les angoisses,
Lorsque je suis faible,
c’est alors que je suis fort.” St Paul
Il ne cherche pas d’encouragement
Il constate un fait tout simplement.
Il est fort quand il est faible et perdu,
Faible du manque de Dieu en lui.
Le désir aiguisé au-dedans si fortement,
Que cela lui donne à goûter autrement
La présence de Dieu qu’il invoque, pauvre,
Qui cherche trouve, qui frappe on lui ouvre.
C’est la faiblesse qui le fait priant
C’est la faiblesse qui le fait suppliant.
Il n’a honte aucune de s’avouer d’être
Dans une telle dépendance et besoin
D’un divin soutien, crie au secours ouvertement
Et lui témoigne d’un plus grand attachement
Alors que les contraintes extérieures
Sont bien plus fortes qu’une gêne passagère.
Insultes, persécutions, angoisses,
Et il aurait pu continuer la liste des “poisses”,
Des conditions qui indiquent la vie missionnaire
D’un témoin qui ne s’arrête pas en chemin.

Le 19 septembre 2020
Tenté au-dessus
“Dieu est fidèle, il ne permettra pas que tu sois tenté au-dessus de tes forces.” St Augustin
Tenté au-dessus de mes forces,
Faut-il encore savoir leur intensité.
Comment le constater autrement
Qu’une fois celles-ci épreuvées.
Mais alors pour la plupart part du temps
Elles sont défaillantes, ne suffisent pas
Pour résister efficacement
Et enrayer la spirale du mal.
Mais de quelles forces s’agit-il?
Elles sont en nous,
Car le combat se déroule en nous.
Mais elles ne sont pas de nous,
Car c’est Dieu qui l’emporte,
Même quand c’est nous qui semblons gagner la bataille,
Mais finalement ce n’est pas nous.
Quand la bataille est perdue,
C’est nous qui la perdons,
Et Dieu avec nous.
Quand la bataille est gagnée,
C’est Dieu qui gagne,
Et nous avec.
Les forces, seules capables
De résister aux tentations,
Elles sont divines.
Nous, nous en servons
Par notre volonté
Car dans la confiance
À cause de l’amour.
Viens Seigneur au secours de ma faiblesse,
Viens surtout dans ces moments.
Et je suis tenté d’ajouter un constat
Communément partagé :
Pour le reste je me débrouille seul.
Si j’oublie que tout vient de Toi Seigneur,
Je suis un ingrat amnésique et profiteur.
Sans remontrances conduis-moi au pays de gratitude,
Car là je suis protégé de toutes les tentations,
Celles du présent et celles de l’avenir,
Toi seul fidèle tu peux m’en prémunir.

Le 18 septembre 2020
La brebis chétive
“La brebis est chétive, c’est-à-dire qu’elle a un coeur faible, capable de céder aux tentations, si
elle rencontre celles-ci sans méfiance et sans préparation.” St Augustin
La douce naïveté nous guette
Dans bien de domaines de la vie.
Ni la religion, ni la foi
N’y échappent pas.
Nous nous croyons forts
De nos raisonnements,
De nos projets, de nos savoirs.
Et pourtant nous sommes chétifs,
Au cœur faible, attirés par ce qui
Nous semble nous convenir.
Méfiants là, où Dieu nous attend confiants,
Confiants là, où Il nous avertit.
Cette inversion vient du fait
Que nous avons des solutions
Sans intégrer la préparation.
Nombreuses sont les tentations
Et les plus dangereuses sont celles
Que nous ne voyons pas comme telles.
Surtout si elles sont intégrées
Dans notre dispositif de bon chrétien.
Par exemple vouloir se sauver soi même par notre plan d’action sans tenir compte
De ce qu’est le vivre ensemble de la foi
Ni comment grandir selon Dieu.
St Augustin avertit les pasteurs,
De ne pas négliger les chétives
Parmi les brebis qui lui sont confiées.
Et ils prient Dieu de leur ouvrir les yeux
Sur toutes les brebis chétives.
Et surtout celles qui se présentent
Comme fortes et opulentes.
Qui sans le savoir cèdent aux tentations
Rencontrées sans méfiance, ni préparation.

Le 17 septembre
Comme effets de voyage
“Je fis ce qui m’avait été ordonné: je sortis de jour mes effets comme des effets de voyage, le
soir je perçai la muraille avec la main, et je les sortis pendant l’obscurité et les mis sur mon
épaule, en leur présence.” Ezéchiel, 12,7
Qui ne rêve pas dans cette période,
Où presque toute stagne, voire recule.
Voyager pour le plaisir de la rencontre,
Être déplacé de force, c’est autre chose.
Ezéchiel obéit à la vision divine
Qui le fait mimer l’exil et ses malheurs.
Le baluchon sur lui, le trou dans le mur,
L’obscurité recouvre la vie, image de déclin.
La vie des civilisations n’est jamais linéaire,
La vie personnelle ne l’est non plus.
Le recul de la liberté dû au péché,
L’homme croyant le connaît si bien.
L’obéissance à la grâce ne tient
Qu’à un fil, celui de la confiance.
En une vie perdue, mais ainsi retrouvée,
En une vie qui tient à la promesse.
Pour en être non seulement informé,
Pour en être surtout formé et agir.
La Bible nous y renseigne,
La Bible nous y conduit.
S’y aventurer en promenade du soir,
C’est bien pour voir plus clair dans la vie.
Y aller au milieu de la tempête,
C’est urgemment y chercher secours.
Seigneur, tu sais de quelle liberté
La vie menace de me faire priver.
Pour y voir clair,
Laisse-moi sur toi
Mon regard poser,
Pour voyager libre.

Le 16 septembre 2020
J’aurais beau.
“J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me
manque l’amour, cela ne me sert à rien.”1Co13,1-13
J’aurais beau vouloir être un artiste de Dieu sans Dieu,
J’aurais beau me faire passer pour un travesti sans en rejoindre un seul,
J’aurais beau parler car penser et même prier sans vivre la charité,
J’aurais beau vouloir peindre la ville en rouge, sans chercher la source de la joie,
J’aurais beau partir à la guerre sainte sans être saint moi-même,
J’aurais beau me faire brûler vif sans m’offrir à l’amour….
Ce serait griller ma vie,
Ce serait m’agiter inutilement,
Ce serait réjouir momentanément,
Ce serait combler le vide par les paroles creuses,
Ce serait pâtir sans passion,
Ce serait me méprendre sur Dieu.
Et distribuer toute ma fortune aux affamés,
Jusqu’à me faire brûler vif
Ce serait gâcher ma vie.
Ce n’est pas de cela que j’ai envie.
Et alors, et alors j’apprends de la foi
Comme le petit d’homme,
Comment être en somme.
Mais c’est long et parfois
Je préfère rester sur le parvis
Plutôt qu’entrer dans le sanctuaire
Qui me libérerait de toutes les barrières.
Seigneur aide-moi
D’oser le pas.

Le 15 septembre 2020
Notre Dame des douleurs
“7Je ressemble au corbeau du désert, je suis pareil à la hulotte des ruines : 8je veille la nuit, comme un oiseau solitaire sur un toit.” PS 101
Après la Croix Glorieuse du Fils, Les douleurs de la Mère.
Le cortège ainsi mystérieusement initié Ouvre une brèche dans cette chaîne des malheurs,
Que l’humanité endolorie connaît Depuis si longtemps, depuis toujours.
Lui ouvre le ciel et les cœurs et les yeux, Elle ouvre les cœurs et les yeux sur le ciel.
Tous les deux les ouvrent sans fermer Le passage par la vallée de la mort.
Cela n’était pas en leur pouvoir, Elle la servante, lui le maître;
Tous les deux soumis à la volonté Du Père des cieux qui ne les a pas abandonnés.
Quelle foi faut-il pour y rester fidèle, Quelle force faut-il pour ne pas S’enfermer dans les douleurs.
Seul on ne réussira pas, Avec Lui et sa mère, Pourquoi pas apprendre Comment

Le 14 septembre 2020
Croix Glorieuse.
“Signe d’alliance
de l’Esprit et du sang,
pôle du monde,
axe du temps,
jalon d’un passage
et d’un dépassement.
Croix de Jésus Christ,
tu es le mémorial
de notre avenir.” L’hymne de l’Office du jour.
La Croix triomphe avec ses bras ouverts.
Avec Dieu étendu sur elle, elle accueille mon mystère.
Je m’y trouve silencieux, presque muet,
Chuchotant du bout des lèvres vouées
A la prière du mourant qui ne veut pas souffrir,
Ni pendant l’agonie, ni avant, ni à venir.
La croix plantée au coeur de mon destin,
Lui donne l’axe indiqué par le divin dessein,
Celui de ne pas laisser nous abandonner.
Et moi, entraîné, je ne peux que lui donner
Mon bien maigre autorisation
D’être source de toute consolation.

Le 13 septembre 2021
Notre pasteur
“Si ce que nous disons est tiré de nous-même, nous serons pasteur pour nous-même et non
pour les brebis ; au contraire, Si ce que nous disons vient de lui, c’est lui qui est notre pasteur,
quel que soit l’intermédiaire.” Sermon de saint Augustin sur les pasteurs
Reconnaître la source,
C’est vouloir boire de l’eau pure.
Prendre part au ministère,
C’est se laisser renouveler
Dans le ministère d’un Autre,
De qui vient vie et destinée.
Vouloir s’occuper de soi-même,
C’est une mission en vue d’une autre.
Vouloir devenir la source
Pour les autres, à la place de l’Autre,
C’est nier qu’il est notre pasteur.
Or, Il cherche des intermédiaires,
Pas des remplaçants fiers du poste.
Il le cherche inlassablement,
Comme le pasteur qui en son nom
Cherche parfois péniblement
Des mots justes pour guider,
Tellement, il cherche à guider
Avec des paroles qui viennent
De l’Autre, qui se distinguent
Des siennes et qui en font,
Non seulement un bon pasteur,
Mais aussi un bon serviteur,
Dont l’Autre peut être fier.

Le 12 septembre 2020
Le Seigneur passe.
“Le Seigneur passe…
Ouvriras-tu,
Quand frappe l’inconnu ?
Peux-tu laisser mourir la voix
Qui réclame ta foi ?” L’hymne de l’Office du jour.
Un jour où plutôt une nuit déjà tombant,
Soeur Faustine entend quelqu’un frapper doucement
À la porte du couvent, dont elle était portière.
Un miséreux, vêtements en lambeaux,
Sous la pluie, sans manger depuis longtemps,
Comme toujours, elle est entière,
Elle donne à l’affamé et triste,
ce qu’elle trouve dans la cuisine,
Il l’a remercie silencieux et hagard.
Elle pose sur lui un dernier regard,
S’en allant, il se retourne, elle devine,
Elle reconnaît le visage du Christ.
Elle le raconte avec toute la modestie
Que les saints ont la possibilité
De faire, protégés de tout ego.
Le Seigneur passe pour une amnistie
A offrir à tous les condamnés, alités,
Ligotés par le mal, nos alter-ego.
Peux tu laisser mourir la voix
Qui réclame son dû,
Qui réclame ta foi ?
Je cherche cet inconnu,
Je ne vois Seigneur que toi
Qui laisses faire un toit
Pour la maison commune,
Les corps au chaud
Et l’esprit dans la joie !

Le 11 septembre 2020
Annoncer l’Évangile
“Frères,
annoncer l’Évangile,
ce n’est pas là pour moi un motif de fierté,
c’est une nécessité qui s’impose à moi.
Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !”Co,9,16
Onze septembre, triste anniversaire
Qui ouvre le bilan intermédiaire
De l’histoire humaine dont on est peu fier.
C’est à temps et à contretemps,
C’est pour toujours, aussi longtemps
Que dure notre vie et que nous sommes
Conscients des enjeux de la foi
Que nous prenons l’appel d’autrefois,
Celui de Paul, au sérieux, pas narquois.
Aucune fierté à éprouver, ou à avoir,
Ni désir d’une récompense à savoir
Comme motif d’un titre de gloire.
L’ambition de l’apôtre, il en est certain,
N’est pas celle de s’agiter, courir en vin,
Mais agir pour en sauver quelques uns.
Avec les ondes qui viennent de sa foi
Des avertissements parvient à moi,
Si tu ne l’annonçais pas, malheur à toi!
Sous les bombes à fragmentation,
Qui dechictent sans sommation,
Un tel appel a la force d’obligation.
Je me mets à l’abri des mauvais regards,
J’évite comme je peux, leurs titulaires
Leur missives haineuses et délétères.
Éviter les obstacles à l’Évangile
Implique, volonté alerte, pas fébrile,
Avec la grâce c’est bien plus facile.
Je la cherche, désire et l’implore,
Pour être dans la course qui restore
Et rend bien de douleurs indolores.
Et sur tous les onze septembre
Passés et à venir, de couleur sombre,
L’arc en ciel et son rameau d’olivier
J’invoque sur tous et chacun en particulier.

Le 10 septembre 2020
De hauteur en hauteur
“Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur, ils iront de hauteur en hauteur !” De l’Office du jour.
Comment monter au ciel? Rêve d’enfant, rêve de l’au-delà.
Avec ses jambes pour gravir La montagne qui l’en rapproche.
L’enfant peut aussi compter Sur une courte échelle,
Ou alors s’envoler comme Dans un rêve qui transporte
Défiant toutes les lois De la lourde gravité.
Et pour l’adulte c’est comment ?
Il continue à défier la gravité De son péché, pour s’envoler
Poussé par le vent de l’Esprit Qui le rend léger et gracieux.
Des chemins s’ouvrent dans son cœur Qui, l’enfant d’autrefois et de ses rêves,
Le conduisent vers les endroits Inaccessibles pour le rêve seul.
Mais de hauteur en hauteur La foi le transporte et en rapproche.
Heureux l’homme dont tu es la force, Seigneur,
Aide-nous à ne gâcher aucun De nos rêves d’enfant,
Qui, tous nous transforment Pour être prêts à t’écouter
Et nous laisser emporter

Le 9 septembre 2020
Tous les noms
“Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je, toi le seul qu’on ne peut nommer?” L’hymne du jour
Nommer c’est faire exister l’au-delà Selon ce qui se dit de ceci ou cela.
Nommer c’est de sortir de soi Pour le mettre devant l’autre,
Ce que l’on dit à son sujet, Ou ce que l’on dit de l’autre.
L’on peut même aller parfois, Vouloir les changer et bouger
Leur sens, voire les embrouiller S’y cachant pénard et douillet.
Seul Dieu ne change pas de nom, Lui, qui n’en a qu’un et plusieurs,
Leur nombre est un chiffre rond, Et leur sens est sa lumière.
Tous les êtres vivants, créés, Peuvent trouver leur demeure
Dans son nom, lui le seul Vivant, Que l’on traite de tous les noms,
Parfois par désir de prendre Sa place sans rien comprendre
À sa présence nommable Et l’imposer aux semblables
De leur triste misfortune Ratant le nom de Dieu triune

le 8 septembre 2020
Où es-tu donc?
“09 Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu donc ? » 10 Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. »” Genèse 3
Où es-tu donc, l’homme du paradis? Toi qui ne manquais de rien, tu te trouves nu!
Quel regard d’innocence t’a déshabillé ? Et quelle honte t’a soudain recouverte?
J’ai pris peur me trouvant mal habillé, J’ai pris froid de ton amour que j’ai vu
S’éloigner de moi et de mon jardin vert, Et je grelotte des souvenirs d’autrefois.
Dieu a entendu la plaine craintive D’Adam entré en terre de désarroi.
Pour donner des forces à ce chétif, Qui manquait de tout à la fois,
Pour le recouvrir à nouveau D’un manteau d’innocence,
Il a ouvert le chemin de renouveau Par l’aveu de la faute et la repentance.
Pour sortir Adam de sa cachette, Il lui a promis retrouvailles et fête.
Il l’a habillé de la dignité à retrouver Dans le corps d’Ève nouvelle, Marie,
Dont c’est l’anniversaire liturgiquement prouvé De sa naissance immaculée aujourd’hui.

Le 7 septembre 2020
Le jour du sabbat
“Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?”
Mc,6,6-11, Évangile du jour
Est-il permis, qu’en dit la loi ?
Quelle loi ? La mienne ou divine ?
Est-elle intégrée en moi et comment ?
Sous l’avalanche de questions pareilles,
Le lendemain de mon sabbat je me réveille.
Je suis saisi pas l’Évangile du jour,
Qui m’offre encore un autre contour.
Celui de faire le bien sans relâche,
Pourvu que je reconnaisse et sache,
D’où vient-elle, une telle liberté,
À laquelle je m’emploie, ainsi attelé.
Quittant la peau d’un pharisien scrupuleux,
Soucieux des apparences, boueux,
En laissant de côté des questions inutiles,
Je ne me perds pas dans des choses futiles.
Le sabbat est comme les autres jours,
Destiné à faire du bien sans relâche, autour.
Avec en prime l’accueil du temps nouveau,
Où Dieu me parle doucement dans le repos.
Avec ce bagage je repars pour la semaine,
Pour travailler en Lui mon Amen.

Le 6 septembre 2020
À visage découvert
“Nous tous, à visage découvert,
réfléchissons comme un miroir la gloire de Dieu.” De l’Office du jour.
Difficile d’être à visage découvert
Dans ce temps de pandémie
Qui dure et nous éprouve.
Pas de gestes barrières devant Dieu,
Devant lui tout est à découvert,
Même le compte en banque
De notre dette mutuelle
Que nous contractions
Par amour pour Lui.
Si la kippa récouvre la tête
Pour ne pas crâner devant Lui,
Et Moïse descendant du Sinaï
Où il était irradié,
Mettait le voile sur le visage,
C’était pour protéger les yeux physiques
De ceux qui allaient poser sur lui
Un regard attiré par une telle lumière.
Nous sommes invités à réfléchir
La gloire de Dieu que Moïse a contemplé,
Sans crâner, ni de tête découverte,
Ni de visage couvert.
Dans l’intimité de la relation,
A découvert devant Lui,
Devenons un miroir de sa gloire.
Dimanche,
Un jour bien approprié
Pour y méditer afin de bien réfléchir.

Le 5 septembre 2020
Libérer la joie
“Quand règne la tristesse, que nous libérions la joie.” Intercession des Laudes
Nombreux sont des règnes
Qui s’imposent à nos yeux
D’enfants, d’adolescents et d’adultes,
De toute âge, nous en sommes pétris.
Tous les règnes sont gouvernés
Par l’ordre, ou le désordre,
Par la foi, ou sa négation,
Par la folie de la croix, ou sans croix,
Par la joie d’enfant, ou sa tristesse,
Par les désirs et leurs frustrations,
Par les fantasmes et leur arrangements,
Par dessus tout et en dépit de tout.
Et quand règne la tristesse
C’est toujours celle d’un enfant
Qui grandit dans son aspiration
A devenir un adulte dans la joie.
“Libérons la joie”, c’est bien plus
Qu’un carnaval au bon aloi,
“Libérons la joie”, ce n’est pas une astuce
Pour se retrouver en soi,
C’est dire bonjour au soleil et au ciel bleu
Que l’on voit dans des yeux tristes d’un enfant,
Qui n’a pas que trois ans,
Mais peut-être trente trois.

Le 4 septembre 2020
Tout mon désir
“Seigneur, tout mon désir est devant toi,
et rien de ma plainte ne t’échappe.” Psaume 37
Comme une libellule au soleil,
Jésus au mont Thabor pareil.
Seigneur,
Je suis transparent à ta lumière,
Je sais, rien ne t’échappe en moi,
Je crois qu’être dans la prière
Afin que tu sois transparent à moi
Me permettrait bien d’échapper à moi,
Telle illusion est bien présente
Quand des cantiques, je te les chante
voulant faire ma volonté en toi.
Mais rien de ma plainte ne t’échappe,
Même pas ce qui est illusoire,
Je sais, toujours tu me rattrapes
Et tu me sors de tous mes mouroirs.
Je suis transparent à ta lumière,
Ta volonté je ne la comprends pas,
Moi, je crois que tu me suis pas à pas,
Partout au-delà de mes frontières
De ce que je comprends de moi et toi,
C’est au-delà que tout ceci s’en va.
Devant toi voici ma plainte du jour,
Je sens que déjà tu viens à mon secours !

le 3 septembre 2020
“Lorsque l’esprit est amené à se disperser et à se déchirer par le souci d’affaires si nombreuses et si importantes, comment peut-il rentrer en lui-même afin de se recueillir entièrement pour la prédication, et ne pas renoncer au ministère de la parole ?” Homélie de saint Grégoire
Le début de l’année avec tant de choses à penser et faire,
L’esprit dispersé et déchiré sous pression des affaires à suivre,
Travail, école, famille, amis…; les intérêts motivent les obligations.
Se recueillir, pour être apte à la mission,
Se laisser plonger dans la méditation,
C’est bien plus qu’une consommation,
C’est une douce nécessité
Pour ne pas renoncer au ministère de la parole,
Qui est celui de tout ministre y dédié en propre,
Qui est aussi celui de tout baptisé
Qui y est sollicité à tant et à contretemps
Quand l’amour du prochain l’invite à la proclamer.
Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera la louange.

le 2 septembre 2020
Au coucher du soleil
“Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait.” Évangile du jour.
Au lever du jour, il y avait tant de malades, Qui ne pouvez pas se lever d’eux-mêmes.
Au coucher du soleil, ils étaient encore plus nombreux, A attendre la nuit avec soulagement et inquiétude.
La honte était couverte par l’obscurité, Et les gémissements silencieux ne s’entendaient plus.
Eux, ils l’entendaient comme d’habitude, Sans espoir aucun d’une délivrance.
Que peut-il changer, un médecin qui passe ? Rassurer? Pas toujours changer le cours des choses.
Ne peuvent rien ceux qui ne passent jamais. D’ailleurs on ne compte pas sur eux, jamais non plus.
Jésus passe dans le silence du soir, Ce moment où tout est déjà “plié”.
Il reste les mains ouvertes du haut vers le bas, Sur eux, qui n’ont plus jamais rien demandé de pareil.
Il y a des jours où Encore au coucher du soleil Un autre jour se lève déjà, Là où l’on n’attendait pas, Comblant d’étonnement, Comblant de joie !
Comblant, Tant que l’un et l’autre Durera

Le 1er septembre 2020
Pour que l’homme
“Pour que l’homme soit un fils à son image, Dieu l’a travaillé au souffle de l’Esprit : Lorsque nous n’avions ni forme ni visage, Son amour nous voyait libres comme lui.” L’hymne de l’Office du jour.
Le premier septembre est marqué Dans beaucoup de pays Par la traditionnelle rentrée des classes;
Mais aussi par l’éclat de la guerre, Aux allures mondiales, Comme la précédente et la suivante.
Si pour aller à l’école on est chargé D’un cartable et de son contenu, Pour équipement d’écolier,
C’est autrement qu’est chargée La besace du soldat, Enfant qu’il était ou qu’il est encore.
Si les premiers ne peuvent toujours pas Y aller physiquement, pandémie oblige, Les seconds sont sur pied de guerre.
Seigneur, protège les uns, délivre les autres, Garde nous tous dans la fidélité à ton nom; Et que nous ne perdions ni ta forme ni ton visage.
Ton amour nous voit toujours libres. Travaille nous au souffle de ton Esprit, Pour que l’homme soit à ton image.
Nous te le demandons ce premier septembre, Le jour de tant de commencements, Qui renvoient à bien d’autres encore

Le 31 août 2020
Je continue
“Je continue de visiter mes élus de deux manières : par la tentation, et par la consolation.
Et chaque jour je leur propose deux leçons : l’une en reprenant leurs vices, l’autre en les
exhortant à faire grandir leurs vertus.” De l’imitation de Jésus.
Sous forme de conseils donnés au croyant,
Le livre contient le condensé de la foi
A l’usage de la vie pratique, spirituelle.
C’est une sorte de “catéchisme”,
Pour les âmes qui cherchent Dieu.
Voilà comment Il les accompagne.
Si les visites par tentation interrogent,
Les visites par consolation sont recherchées.
Si les premières font peur,
Les secondes rassurent.
Même si les deux visites s’effectuent
Dans un contexte de combat,
Les consolations viennent après le combat,
Alors que les tentations sont pour le livrer.
Comment livrer le combat contre les tentations,
Sinon en présence de Dieu
Qui nous soutient pour les gagner.
Comment accueillir la consolation dans les épreuves,
Sinon comme conséquence de
La présence de Dieu durant l’épreuve.
Reprendre et exhorter,
Exhorter et reprendre,
Notre vie peut être plus marquée
Par les épreuves que par les tentations
Ou l’inverse,
Elle est associée à une présence de Dieu
Qui nous paraît parfois bien obscure,
Car l’expérience de son absence dans les épreuves souvent se fait sentir durement,
Et cela nous rend moins attentifs à la présence des tentations qui s’ajoutent, se superposent.
Seigneur donne moi la force d’endurer les uns
Et ne pas succomber aux autres.
Et si je ne peux pas relever les deux à la fois,
Ne tarde pas d’en être ma consolation
Tout aussi dans les tentations que dans les épreuves.
Car ton accueil est toujours là !

Le 30 août 2020
Ne prenez pas
“Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre
façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est
capable de lui plaire, ce qui est parfait.”
Saint Paul aux Romains 12, 1-2
Ne prenez pas pour modèle le monde,
Nous avons envie, le désir y est présent,
Or, nous sommes constamment en butte
A tant d’obstacles et difficultés.
Nous sommes enfants de la terre,
Et le premier modèle qui s’impose
Est celui de ce monde et de ses lois.
Seulement, une fois adultes dans la foi,
Nous arrivons à comprendre peu à peu,
Pourquoi c’est important pour notre foi.
Mais adulte on le devient
Tout le long de la vie responsable,
C’est un processus de transformation.
Le référentiel dans cette transformation
Est Dieu, ce qui lui plaît, est bon et parfait
L’objectif de la vie chrétienne est là,
Dans cet amour qui transforme le coeur,
Ce mon cœur qui change le monde,
Car lui-même en voie d’être changé.
Seigneur, voici, ton Jour,
Le jour du Seigneur,
Renouvelle-moi!

Le 29 août 2020
Tu ne me changera pas
“J’ai découvert que j’étais loin de toi, dans le pays de l’exil et de la dissemblance, et il me
semblait que j’entendais ta voix, venant du haut du ciel: « Je suis la nourriture des forts: grandis
et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c’est toi
qui seras changé en moi.»” St Augustin, les confessions.
Encore lui, qui découvre et entend,
Découvre la distance et entend la voix,
Lui qui est si loin, dans le pays d’exil,
Entend la voix venu du haut du ciel,
Lui qui vit dans le pays de dissemblance,
Il lui semblait entendre une voix étrange
Qui mange qui? Qui transforme qui?
Que ta volonté Seigneur soit en moi,
Comme elle est en dehors de moi,
Partout ailleurs et surtout dans ton ciel,
Pour l’accueillir, il faut d’abord grandir,
Mais grâce à quelles forces, Seigneur?
C’est ton mystère qui m’y conduit pour
Être à Ton écoute, sous l’effet de ta voix,
Le reste n’est que la conséquence en moi
Qui accueille ta voix comme j’accueille
Ta nourriture pour qu’elles me transforment
Y compris de ce désir de te transformer
À autre chose que ce que Tu es pour moi,
Car tout en T’accueillant je résiste à Toi,
Tout en te mangeant physiquement
Ou Te désirant spirituellement,
Je le fais depuis mon exil
Depuis ma dissemblance.
Tu le sais,
Pour cela Tu ne Te lasses pas
De revenir toujours vers moi avec
Cette nourriture qui,
Si lentement mais sûrement,
Me transforme en Toi.
Gloire et louange à Toi !

Le 28 août 2020
Je t’ai aimée
“Je t’ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t’ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu
étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je te cherchais ; dans ma
laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec
toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n’existeraient pas si elles n’existaient en toi.
Tu m’as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé
mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l’ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je
t’ai goûtée, et j’ai faim et soif de toi ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix
qui est en toi.” Saint Augustin, Confessions
Après la mère, le fils, et quel fils!
Il confesse d’avoir cherché Dieu dehors.
Il confesse sa laideur dans la vie sans Lui.
Il confesse le néant qui l’entourait alors.
Il confesse d’avoir été guéri de sa surdité
Par un appel sous forme d’un cri.
Il avait de la chance que Dieu lui cria si fort,
Qu’il ne pouvait pas ne pas l’entendre.
La grâce de l’appel passe toujours par les sens,
Les oreilles, les yeux…
Entendre, voir, sentir et goûter,
Être touché pour être enflammé.
Tout ceci ne serait pas abouti
S’il n’avait pas produit la paix
Qui est en Dieu et qui est désormais
Aussi en lui, en sa mère,
En moi, en toi,
Pour le moment,
Pour longtemps,
Pour toujours.

Le 27 août 2020
Nous nous trouvions seuls
“À l’approche du jour où ma mère allait sortir de cette vie — et tu connaissais ce jour, mon Dieu
; nous, nous l’ignorions — il arriva, par l’effet de tes arrangements mystérieux, à ce que je crois,
qu’elle et moi, nous nous trouvions seuls, appuyés à une fenêtre d’où l’on voyait le jardin, dans
la maison que nous habitions.” Confessions de saint Augustin
Nu sorti du ventre de la mère,
Nu à retourner au ciel.
Nu et seul, chacun pour sa part,
Les sont l’enfant et la mère.
Ils les sont deux fois,
Pour l’accouchement sur terre
Et pour l’accompagnement au ciel.
La seconde fois appuyés à une fenêtre
Par laquelle ils voient la mer des possibles
Du futur qui tous se résument par un seul,
Celui du départ ultime et de la séparation sans retour,
Dont aucune émotion ne saurait masquer l’âpreté.
Tous les deux appuyés à une fenêtre
D’où l’on voit le jardin, l’image de l’Eden, l’image et la réalité se confondent déjà,
Tellement proches sont l’enfant et la mère.
L’un part, l’autre reste,
Les deux ici et déjà ailleurs,
Chacun pour sa part,
Et Dieu avec eux,
Présent dans la maison, où ils habitent,
Par des arrangements mystérieux
Il les conduit à ce qu’ils croient
En étant seuls l’enfant et la mère.

Le 26 août 2020
Nous nous trouvions seuls
“À l’approche du jour où ma mère allait sortir de cette vie — et tu connaissais ce jour, mon Dieu
; nous, nous l’ignorions — il arriva, par l’effet de tes arrangements mystérieux, à ce que je crois,
qu’elle et moi, nous nous trouvions seuls, appuyés à une fenêtre d’où l’on voyait le jardin, dans
la maison que nous habitions.” Confessions de saint Augustin
Nu sorti du ventre de la mère,
Nu à retourner au ciel.
Nu et seul, chacun pour sa part,
Les sont l’enfant et la mère.
Ils les sont deux fois,
Pour l’accouchement sur terre
Et pour l’accompagnement au ciel.
La seconde fois appuyés à une fenêtre
Par laquelle ils voient la mer des possibles
Du futur qui tous se résument par un seul,
Celui du départ ultime et de la séparation sans retour,
Dont aucune émotion ne saurait masquer l’âpreté.
Tous les deux appuyés à une fenêtre
D’où l’on voit le jardin, l’image de l’Eden, l’image et la réalité se confondent déjà,
Tellement proches sont l’enfant et la mère.
L’un part, l’autre reste,
Les deux ici et déjà ailleurs,
Chacun pour sa part,
Et Dieu avec eux,
Présent dans la maison, où ils habitent,
Par des arrangements mystérieux
Il les conduit à ce qu’ils croient
En étant seuls l’enfant et la mère.

Le 25 août 2020
Cinq chemins de la conversion
“Nous venons donc d’indiquer cinq chemins de la conversion: d’abord la condamnation de nos
péchés, puis le pardon accordé aux offenses du prochain ; le troisième consiste dans la prière ;
le quatrième dans l’aumône le cinquième dans l’humilité.” St Jean Chrisostome
Cinq chemins s’ouvrent devant moi
Chaque fois que le péché a barré la route.
Pas un seul, mais cinq,
C’est déboussolant.
Un chemin de retour aurait suffit
Pour enlever l’obstacle qui empêche
La libre circulation des biens et des pensées.
Mais le péché est bien plus qu’un Encombrant la conscience qui gêne
Il affecte tout mon être comme une tâche d’huile,
Qu’il est possible d’enlever de multiples façons.
Cinq chemins s’ouvrent alors
Et aucun n’est moins important
Ni excluant les autres,
Mais il faut commencer quelque part.
A qui la prière convoquée
A qui l’humilité réactivitée
Où encore l’aumône physique et ou spirituelle,
Sans oublier la condamnation du péché.
Cinq chemins qui mènent à cinq portes,
Par lesquelles on passe de la mort à la vie.
Diverses et variées sont les circonstances de chute,
Diverses et variées sont les voies du salut,
Mais un seul motif :
Ne pas cesser d’aimer,
Sans polluer en même temps.
L’écologie du cœur
Nous ouvre à la joie du ciel.
Ouvrir les yeux sur un nouveau jour
Qui se lève avec un tel désir
C’est déjà être dans le ciel
Et lui appartenir.

Le 24 août 2020
Une meilleure organisation
“ce progrès (technique) importe… beaucoup au Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut
contribuer à une meilleure organisation de la société.” Vatican II l’Eglise dans le monde.
Cela avait déjà été dit, constaté, approuvé,
Mais toujours du bout des lèvres,
De manière parcellaire,
Assorti de moultes mises en garde.
Mises en garde continuent à être formulées,
Mais la chose est entendue.
Le monde n’est pas mauvais en soit,
Il est création divine, certes fêlé, mais aimée.
C’est la maison commune,
Dont il faut prendre soin.
Pour s’opposer ensemble
Au Prince des ténèbres et son chaos
Le progrès technique contribue à améliorer la vie sur terre,
Mais ne remplace pas la finalité
Qu’est la vie éternelle,
Ce qu’on serait tenté
D’oublier si facilement,
Même le dimanche,
Sans parler du reste de la semaine.
Mieux est toujours l’ennemi du bien.
Eh bien, faisons de notre mieux.
Mieux, mieux, mieux…

Le 23 août 2020
Une meilleure organisation
“ce progrès (technique) importe… beaucoup au Royaume de Dieu, dans la mesure où il peut
contribuer à une meilleure organisation de la société.” Vatican II l’Eglise dans le monde.
Cela avait déjà été dit, constaté, approuvé,
Mais toujours du bout des lèvres,
De manière parcellaire,
Assorti de moultes mises en garde.
Mises en garde continuent à être formulées,
Mais la chose est entendue.
Le monde n’est pas mauvais en soit,
Il est création divine, certes fêlé, mais aimée.
C’est la maison commune,
Dont il faut prendre soin.
Pour s’opposer ensemble
Au Prince des ténèbres et son chaos
Le progrès technique contribue à améliorer la vie sur terre,
Mais ne remplace pas la finalité
Qu’est la vie éternelle,
Ce qu’on serait tenté
D’oublier si facilement,
Même le dimanche,
Sans parler du reste de la semaine.
Mieux est toujours l’ennemi du bien.
Eh bien, faisons de notre mieux.
Mieux, mieux, mieux…

Le 22 août 2020
Femme vêtue par Dieu
“Femme vêtue par Dieu
D’un manteau de lumière,
Quand l’ombre de la mort
S’étend sur l’univers,
Tu éclaires la voie
Du Royaume des cieux :
Servante du Seigneur,
Tu règnes dans la gloire
Avec ton Fils.” De l’hymne de l’Office du jour.
Sortie du Paradis elle était nue,
Comme lui,
Désormais aussi dans la tête.
Ils ont perdu l’innocence
Et la honte couvrait tout leur corps.
C’est gênant de la porter à nu,
Ils se sont trouvés des caches misère.
Dieu ne les a pas laissé abandonnés
Il a couru derrière pour les revêtir
Non seulement d’une dignité nouvelle,
Mais aussi d’un manteau de lumière.
Aujourd’hui, elle, Reine de l’univers,
Abrite sous son manteau tant d’âmes
Cherchant refuge le plus sûr
Dans le temps et pour l’éternité.
Femme vêtue par Dieu,
Le maître de la haute couture,
Parée de sa divine dignité,
Ce n’est pas elle qui est magnifiée,
C’est Lui à travers elle,
Elle éclaire la voie du Royaume.

Le 21 Août 2020
Dieu que nul œil
“Dieu que nul œil de créature
N’a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C’est notre nuit qui t’a reçu :
Fais que son voile se déchire.” L’hymne de l’Office du jour de
Ni voir, ni concevoir, ni recevoir,
Une parole déchirante à son sujet.
Tout est dit et rien ne peut être ajouté,
Seulement une attention à y prêter.
Comment voir dans la nuit pareille
Si on n’est pas équipé d’un appareil
Qui permet de voir dans la nuit
Puisque c’est elle qui l’a reçu.
Comment déchirer la nuit
Sans déchirer mon regard
Qui une fois dessillé
Deviendrait net,
Mais hagard.
Le voile de la nuit,
Le voile de mes yeux,
Le voile sur Dieu,
Le voile sur moi-même;
Quatre voiles flottent déchirés
Par quatre vents de l’Apocalypse,
Leur bruit emplit les oreilles
Qui ne croient toujours pas
Possible une chose pareille.
Avec la levée du jour
J’entends des pas,
Est-ce Dieu qui marche,
Ou mon coeur qui bat?
Fais que je marche Seigneur
Là où ton ❤ bat!

Le 20 août 2020
Il ne manque rien
“Même si la créature aime moins, en raison de ses limites, pourvu qu’elle aime de tout son être,
il ne manque rien à son amour, puisqu’il constitue un tout.” Saint Bernard sur Le Cantique des
Cantiques
La créature se réveille,
La créature apprendre à vivre
Et s’éveille à l’amour divin.
Elle y parvient difficilement
Tant d’autres amours l’attendent.
Ses limites à comprendre l’amour divin
Sont partout et ne l’encouragent pas
Sur la voie de la fidélité à l’amour divin.
La créature s’arrête sur le chemin
Et cueille les fruits de la terre
Avec l’amour d’elle-même ou sans.
Mais une fois dégagée des autres amours
– c’est quand ? est-ce contre son désir ?-
La créature aime de tout son cœur.
Et il ne manque rien à son amour,
Car ainsi elle est unie à son Créateur.
Même si elle aime moins,
Car qui comme Dieu,
La créature est tout entière dans l’amour.

le 19 Août 2020
Que j’éveille
“Éveillez-vous, harpe, cithare,
que j’éveille l’aurore !” Psaume 107
Il fait encore nuit, la tempête tropicale Procure sa dose d’effets acoustiques
Que plus d’un esthète bien intentionné
Transformerait en musique pour film noir.
Pas de blanc avant la levée du jour,
Avant l’aurore, sans doute attendue.
Seule la lumière peut oser
S’immiscer dans ce vacarme.
Harpe, cithare et tous les instruments
Bénissez le Seigneur qui domine la terre.
Les sons des chants lointains
Du Carmel d’Athènes
Me reviennent à l’oreille,
Un souvenir proche et lointain
Se mêle aux agitations tropicales
Et rejoint tous les soupirs de pouvoir
Louer Dieu dans un corps sain et sauf.
Et si le corps n’est ni sain ni sauf
Qui maudirai-je alors ?
La harpe et la cithare
Tant qu’elles n’éveillent l’aurore,
Tant qu’elles n’éloignent l’horreur
Si proche et si lointaine à la fois.
Elles ont la puissance des Muses
Que même les divinités ne dédaignent pas.
Eveillez-vous, que j’éveille l’aurore !

le 18 août 2020
Mes yeux distinguent
“6Mes yeux distinguent les hommes sûrs du pays :
ils siègeront à mes côtés ; *
qui se conduira parfaitement
celui-là me servira.” Psaume 100
C’est Dieu lui-même qui parle
Par la bouche de psalmiste.
Son regard est sûr,
Détectant des hommes sûrs.
Il dit le trouver parmi ceux
Qui se conduisent parfaitement.
Mais qui alors pourrait l’être,
Car devant Dieu personne ne “sûr”.
Par lui même personne, en effet,
par Dieu, tous.
Tous ceux qui cherchent
le regard sûr posé sur eux-mêmes.
(Pouvoir chercher son regard sur nous,
Est-ce un service que Dieu nous rend?
Notre devoir c’est le trouver par notre désir,
Plutôt que par sa toute-puissance.)
C’est dans la perfection qu’il nous communique
Que nous pouvons le servir vraiment,
Dans un coeur sans partage,
Dont les morceaux brisés
Sont à re-coler sans cesse.
Qui peut le faire sinon
Celui qui le connaît par cœur
Lui qui lui a insufflé sa vie
Et connaît sa destinée
D’être en sa présence
Dès maintenant
Et à jamais.

La 17 août 2020
Mon cœur pur
“13Vraiment, c’est en vain que j’ai gardé mon cœur pur,
lavé mes mains en signe d’innocence !
14Me voici frappé chaque jour,
châtié dès le matin.” Ps 72
La mer est agitée ce matin,
Le vent fait des vagues,
L’orage de la nuit a amplifié
Les bruits des coups de tonnerre.
Le psalmiste médite sur son sort,
Comparé à celui des impis.
Eux, ils réussissent à amasser,
Lui se contente de son cœur pur.
Il n’est pas certain de pouvoir durer
Dans une telle innocente disposition ;
Vu les résultats de ses actions,
Il se pose la question : à quoi bon?
Dieu ne le défend pas assez,
Il ne sent plus sa douce présence,
C’est même bien le contraire,
Abandonné, il gît sur sa couche.
Si il est dans un tel état,
C’est sûrement à cause de lui,
Il a fauté quelque part et il est châtié
La cause et la conséquence sont liées.
Il n’a pas besoin d’autres preuves,
Il a trouvé la solution, et peut s’en aller,
Loin de Dieu, loin de son cœur pur,
Loin des jours d’autrefois.
Tel est le sort de l’homme,
Mais tel n’est pas le sort du psalmiste,
Qui n’abandonne pas la requête
Et continue à parler à Dieu dans la nuit.
Même pour lui faire des reproches,
Même en étant distrait par sa vie,
Le fil n’est pas coupé,
le lien n’est pas rompu.
Même sous les gravas des doutes
Et des poids de son existence
Qui s’effondre sur lui
Et l’écrase de tout son poids.
Au bout du fil quelqu’un est là,
Il est là sous le mode de pompier,
De secouriste qui maintient le lien
En cherchant le plan d’action.
Le plan de sauvetage est prévu,
Restent quelques détails à régler
Pour le sortir de l’affaire reste à trouver
Quelques cordages sous forme de prière.

le 16 août 2020
Le sel de la terre
“En disant : Vous êtes le sel de la terre, il leur montrait que toute la nature humaine était affadie
et corrompue par le péché.”
L’homélie de Jean Chrisostome sur l’Évangile de Matthieu.
Je me réveille avec le goût du sel dans la bouche,
Résultat de la proximité de la mer,
J’ai soif pour le dissoudre dans le corps entier.
Sans sel le corps est affadi et corrompu,
Mais ce n’est pas le sel qui le rend meilleur.
Le Christ a déjà fait son travail,
Il est le temps du mien.
Si le sel est affadi par la vie ambiante
Et jusqu’à corrompu par le péché,
Il n’est bon à rien, on le jette dehors,
Et n’est bon à rien non plus celui qui le porte,
Car on lui a donné du sel de la Vie
Pour le préserver de la corruption,
Or celle-ci continue à faire pourrir
La vie de l’âme, et le corps en pâtit.
Si le sel affadi est de celui qui guide,
Double alors malheur,
Pour les autres et pour lui-même.
Or double bonheur dans l’efficacité du sel,
Pour celui-ci et pour ceux dont il a la charge.
Vous êtes le sel de la terre
Et vous êtes destinés à en propager le goût.
Tous, nous sommes des guides des autres
Comme en étaient les apôtres autrefois.
Depuis le goût du sel de la Vie
Va jusqu’à vers moi.

le 15 août 2020
Une femme
“Une femme dont on n’a rien dit,
Si ce n’est sa prière avec ceux
Que brûlèrent les langues de feu,
Baptisés du baptême en Esprit.” L’hymne de l’Office du jour
Et encore aujourd’hui on ne dit pas plus.
Et encore aujourd’hui on dit sa prière.
Elle qui n’avait pas besoin de l’Esprit,
Elle qui y était solidairement avec eux.
Pleine de grâce depuis sa conception,
Sa volonté toute dans la volonté divine.
Comme Jésus fut baptisé solidairement,
Pour leur montrer le chemin vers le ciel,
Elle fut dans l’attente de leur mission
D’aller annoncer la Bonne Nouvelle.
Et encore aujourd’hui elle est avec nous,
Et encore aujourd’hui elle nous indique
Comment être à son Fils et aller au ciel
Tout en restant frères bien sur la terre.
Elle qui fut détachée de cette terre
Y revient si souvent pour nous dire
Rien d’autre que ce qu’elle a toujours été,
Signe éclatant de la présence de Dieu,
Un tabernacle visible de partout,
Une mère couronnée d’étoile qui règne.
Avec elle, la première en chemin
Nous prions le Père des cieux :
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite,
En lui disant :
Pleine de grâce,
Car le Seigneur
Est avec vous,
Prie pour nous…..

Le 14 août 2020
“À notre époque, ce n’est pas sans douleur que nous voyons comme une épidémie, ce qu’on
appelle l’indifférentisme, se propager de diverses manières non seulement chez les laïcs mais
même dans les communautés religieuses” lettre de saint Maximilien Colbe.
Ce matin je me réveille à Cheung Chau,
Là où tant de souvenirs remontent.
J’y suis pour une semaine de repos
Forcé par les circonstances d’être
Parti si près de la vie quotidienne,
A l’endroit même de la vie de la CCFHK.
Tant de souvenirs des retraites vécues ici,
Mais pas ceux de la dernière année, Couverts de silence.
Dans le silence donc je prie pour ceux
Qui n’y sont pas allés pour préparer
Leur mariage, leur confirmation,
Leurs communion ou encore pour d’autres occasions dans les cadres de l’aumônerie de jeunes,
du parcours Alpha….
Dans le silence humblement je prie
Pour ne pas tomber dans l’indifférentisme,
Ni moi-même, ni la communauté
Dont j’ai la charge, ni mes confrères….
Dans silence je médite sur l’épidémie,
Celle de cette année et ses conséquences,
Celles de tous les temps et leurs résonances.
Dans le silence sur le canevas des bruits des vagues,
Se brodent les sons des chants des oiseaux,
L’île est constamment consolée par l’eau salée de mer
Pour lui dire la fidélité de la promesse Que la Vie a déposée en elle.
Maximilien et sa Mère spirituelle cherchaient à faire la volonté de Dieu,
Il l’apprenait chez elle,
Et elle la lui révélait sans faille.
Depuis, tous les deux nous montrent le chemin,
Qui est le nôtre et
Qui passe par des zones dangereuses de tant d’épidémies.
Seulement l’obéissance à la volonté de Dieu
Nous fera les traverser de manière sûre,
Comme le jour se lève, brille l’espérance.

Le 13 août 2020
Tu es venu
“Tu es venu, Seigneur,
Dans notre nuit,
Tourner vers l’aube nos chemins ;
Le tien pourtant reste caché,
L’Esprit seul nous découvre
Ton passage.” L’hymne des Laudes
L’aube de nos chemins,
La vie s’éveille
Avec une lumière qui vient d’ailleurs.
Pourtant tu nous as dit Seigneur,
Que nous sommes la lumière du monde,
Le reflet de ta présence.
Mais chaque matin nous nous laissons
Illuminer de ta présence
Pour sortir de la nuit.
La nuit obscure de nos doutes,
La nuit obscure de nos incertitudes.
Nos yeux voient mal ta lumière,
Éblouis par la lumière du jour,
Fermés dans la prière
Ils voient ton Esprit
Qui nous découvre ton passage.
Tu étais là, et moi,
Je ne le savais pas.

 

Le 12 août 2020
Deux ou trois
“Si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils
l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »Mt 18, 15-20
Prière de demande,
Une forme de prière parmi d’autres.
Elle “demande” à être regardée de près,
Comme toutes les autres.
Il y a une seule manière de prier,
Mais dans deux contextes complémentaires.
On pense surtout à la prière personnelle,
Dans l’intimité de notre coeur.
Dans un coeur à cœur avec Lui,
Qui nous connaît mieux que nous mêmes.
On voit moins clairement l’autre forme,
Celle qui “demande” à être unis aux autres.
Comme si la première ne nous le demandait pas
A être unifiés en nous-mêmes pour pouvoir prier.
On se sent uni surtout avec ceux pour qui on prie.
On s’unit à Dieu pour cela.
Et lui l’accueille comme un aveu de notre confiance.
Comment alors cela nous fait gagner
En unité intérieure à nous-mêmes ?
Et comment cela nous fait gagner
En unité extérieure avec les autres ?
Car si l’on voit bien l’objectif de la prière de demande,
L’on voit moins la disposition qui précède et qui se poursuit après.
Unis à Dieu et uni aux autres,
Qui est Dieu et qui sont les autres ?
C’est surtout le deuxième contexte de prière
Qui oblige d’y voir plus clair.
Il est plus exigeant, il entraîne tous les autres,
Jusqu’à l’extrémité de la terre,
Et c’est ça l’Eglise,
Là, où deux ou trois prient en Nom de Celui qui est aux cieux.
Et sûrement, Il est là parmi nous, car déjà en nous.
Nous pouvons nous adresser à lui, tel un Père,
Qui est déjà Père de Jésus, comme étant aussi le nôtre.
Disons donc cette prière en toute foi et dans la confiance,
Et disons-la unis, ensemble, dans un même lieu,
Et maintenant surtout à distance.

Le 11 août 2020
Elle chante et s’émerveille.
“Pareille aux lis des champs
que Dieu revêt de sa beauté,
Claire a fleuri au grand Soleil ;
pure simplicité,
elle chante et s’émerveille :
R/ Béni sois-tu, Seigneur,
de m’avoir créée !”
L’hymne de l’Office des lectures
C’est clair, la journée est sous le signe de la beauté créée, et surtout celle que détecte l’âme,
beauté incréée.
C’est la seconde qui fleurit au cours de la vie, croisant la première, les deux se côtoient même
pour que la beauté créée se nourrisse de l’autre.
Ensemble, elles rendent grâce pour le temps qui passe, les éprouvant dans leur vérité
respective, jusqu’à la pureté de leurs traits visibles d’une simplicité unique.
Rien ne les arrête dans une telle connivence, ni les tristesses du moments, ni les joies futiles
des autres.
Les deux s’émerveillent devant ce qui leur arrive, l’une devenue anoblie, l’autre rendue visible,
aucune se sentant gênée par l’autre ou la trouvant nuisible.
D’un même cœur, d’une seule voix, elles chantent et s’émerveillent : béni sois-tu de m’avoir
créée.
La fragrance de leur émerveillement parvient à moi et à mes sens.

Le 10 août 2020
Il a doublement vaincu
“Aujourd’hui, l’Église de Rome nous invite à fêter le jour où le bienheureux Laurent a triomphé,
jour où il a terrassé le monde furieux, où il a dédaigné le monde flatteur et ainsi a doublement
vaincu le démon persécuteur. ” Homélie de st Augustin
Comment savoir la différence entre
Ce qui nous fait du bien et
Ce qui nous fait du mal?
A quel prix nous l’apprenons
Et pour quel gain?
Les furieux et les flatteurs
Sont dans le même tiroir.
Les uns font peur,
Les autres endorment,
Tous nous font du mal
Directement, ou masqués.
Persécuteurs avérés ou faux amis,
La triomphe de la vérité
Est au prix de l’amour
De la vérité et du destinataire,
Parce que de la Source de tout bien.
Seigneur,
Aujourd’hui tu m’invites à fêter
Le triomphe de saint Laurent,
Qu’il soit aussi un peu le mien.
Amen

Le 9 août 2020
L’entrée de la caverne
“Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée
de la caverne.”
1 Roi 19,13
Qu’est-ce qui nous fait sortir de nos cavernes ?
Un événement grave, un manque redoutable.
Et que voyons-nous alors ?
Nos rêves de toute puissance à revisiter.
Dieu n’est pas non plus dans les rêves,
Il est comme une brise légère
Qui émousse à peine
Notre conscience.
C’est dans la caverne
Qu’on peut le capter,
Mais il faut sortir
Pour le comprendre,
En se couvrant le visage
D’un infini respect pour
La découverte, car pour
L’auteur qui l’inspire.
Seigneur,
Fais nous sortir de nos cavernes,
Mais ne nous laisse pas errer dehors,
Nous avons entendu ton appel,
Maintiens en nous sa résonnance
Et l’espérance de sa douce voix!

Le 8 août 2020
Il ne parlait guère.
guère qu’avec Dieu, dans l’oraison, ou de Dieu, et il exhortait ses frères à en faire
autant.”
D’après les actes de canonisation de S. Dominique 1234
Il est sorti du cœur de l’Europe,
Il est né au cœur du moyen âge.
Il est rené au cœur de la foi,
Il est parti avec le coeur de prédicateur.
Nous sommes liés à lui,
Nous sommes liés à sa postérité.
La chapelle de Rosary Hill
Est vide de notre présence.
Il ne parlait qu’à Dieu et de Dieu,
Pour le reste on peut s’imaginer.
Seigneur,
Aide-nous à parler à toi,
Aide-nous à parler de toi.
Pour le reste
Le strict nécessaire suffira.
Mais pour parler comme cela,
Apprends-moi à écouter
Comment toute vie respire
Et comment ton souffle l’inspire.

Le 7 aout 2020
Quel avantage
“Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c’est au prix de sa vie ?” Matthieu 16, 24-28
Des avantages et des inconvénients,
Ils marchent toujours ensemble.
L’avantage du repos prolongé,
L’inconvénient d’un travail interrompu.
C’est une manière de voir se loger
Les deux, qui est bien à courte vue.
Vouloir les séparer à tout prix,
Ce n’est pas sain non plus,
Il reste d’aller plus loin,
Au-delà d’un tel clivage.
Seigneur Jésus,
Tu m’invites à prendre ma croix
Et te suivre.
Avec un tel “accessoire” comme équipement,
parcourir le monde pour trouver la vie.
Je ne la gagnerai pas si je ne sais pas
Où est le trésor caché de tout cela.
Où ? au ciel, et pour la terre c’est comment ?
Où ? Sur terre, et pour le ciel c’est comment ?
Je peux oublier le ciel,
Je peux oublier la terre,
Mais je ne peux pas oublier ma vie,
Et le trésor qui se cache derrière la croix.

Le 6 août 2020
Il nous est bon
“chacun de nous, possédant Dieu dans son cœur, et transfiguré à l’image de Dieu doit dire avec
joie : Il nous est bon d’être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout,
dans notre cœur, est paisible, calme et imperturbable, où l’on voit Dieu” Homélie d’Atanase
Il nous est bon,
Le sentiment du déjà vu et ressenti,
Comme si nous revenions
À notre enfance et nous mêmes.
Il est bon de revenir à la source,
Y boire sans se demander
Pourquoi on a soif.
Est bon ce qui est bon,
Notre instinct de survie
Ne nous trompe pas.
Bon et lumineux est ainsi
Notre coeur plein de joie
Qui ne périra pas.
Tant qu’il y a de la foi,
Tout dans notre coeur
Est paisible, calme, imperturbable,
Là où on voit Dieu, sans illusion,
Car déjà transfiguré, rendu capable
De ressentir et voir ce qu’il est.
Il nous est bon de le capter,
Ce moment qui se manifeste
Et nous transfigure parfois.
Il est bon de posséder
Celui qui nous possède
Et communique sa joie.
Que la lumière soit !
Et la lumière fut.
Il eût un jour,
Il eût un matin,
Ce fut pour nos yeux,
Qu’ils voient !

Le 5 août 2020
Qui recueillera ?
“L’homme ici-bas n’est qu’un souffle ;
il va, il vient, il n’est qu’une image.
Rien qu’un souffle, tous ses tracas ;
il amasse, mais qui recueillera ?” Psaume 38
Qui recueillera ?
La rosée du matin est recueillie
Par la plante qui la boit.
La pensée du soir est recueillie
Par le livre de la vie.
Les “oublis” de la vérité
Par la miséricorde qui se souvient de l’amour.
Les produits dérivés de notre vie
sont tous rivés, fixés sur réalité de Dieu.
Tout compte pour lui, tout comme pour nous,
Mais pas dans le même ordre.
L’homme ici-bas amasse,
Dieu là-haut recueillie.
Même si l’homme amasse
Sans donner à Dieu,
Dieu recueillie ce que l’homme amasse.
Seigneur, que ton souffle créateur
Continue d’insuffler en moi
Ce que tu veux me donner,
Et que je n’ai pas peur d’en manquer.

Le 4 août 2020
Un avant-goût
“Mes enfants, vous avez un petit cœur, mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu…
La prière est un avant-goût du ciel, un écoulement du paradis. Elle ne nous laisse jamais sans
douceur. C’est un miel qui descend dans l’âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant
une prière bien faite, comme la neige devant le soleil.” Saint Jean-Marie Vianney
Un avant-goût du ciel,
Un pressentiment,
Une anticipation.
Un écoulement du paradis,
Un épanchement du ciel,
Une communion.
Les peines se fondent,
C’est quoi une prière
Bien faite ?
Que ta volonté soit faite,
Suis-je prêt, déjà,
Quoiqu’il arrive ?
C’est dans l’adversité
Que le coeur s’élargit
Et rend capable d’aimer.
La prière anticipe,
La prière prépare,
La prière répare et restaure,
La prière élargit et honore,
Élargit le coeur et honore Dieu.
“Elle ne nous laisse jamais sans douceur”

Le 3 août 2020
Levant les yeux
Mt 14, 13-21
« Levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux
disciples, et les disciples les donnèrent à la foule »
Et nous pendant ce temps là
On lève les yeux au ciel
En lui demandant,
Quand tout cela s’arrêtera.
Pour pouvoir vivre normalement,
Pour pouvoir sortir facilement,
Pour pouvoir revenir en sécurité.
Et pour pouvoir voir le pain du ciel
Rompu et donné se démultiplier
Sous nos yeux désireux de le voir.
Comme d’autres veulent voir le ciel
Directement, sans passer par le corps.
Sur les uns, sur les autres j’entends
Dieu prononcer sa bénédiction.
Comme je l’entends sur le pain béni
Pour lequel nous rendons grâce
Ensemble.

Le 2 août 2020
Jamais deux sans trois
“Les enseignements du Seigneur sont au nombre de trois :
L’espérance de la vie, commencement et fin de notre foi ; la justice, commencement et fin du
jugement ; l’amour, attestation pleine de joie et d’allégresse des œuvres accomplies dans la
justice.” De la lettre attribuée à Barnabé.
Sur ces paroles d’un âge apostolique
Se sont superposées d’autres,
D’un âge nettement moins canonique.
“Un, maman a tort
Deux, c’est beau l’amour
Trois, l’infirmière pleure
Quatre, je l’aime…” (Mylène Farmer)
Jamais deux sans trois,
Tout est même en cascade,
Les causes et les effets
Se succèdent inexorablement.
L’espérance de la vie
Et souvent ramenée
A l’espérance de vie,
La justice aux préjudiciables
Et l’amour court toujours.
Il y a même la suite
Qui peut être pleine de joie,
Quand ce n’est pas une cuite.
De “peur” de dire à dieu à la joie divine,
Commencement et fin de jugement,
Je les confie à Dieu,
Et devant sa justice je m’incline.

Le 1er août 2020
Traité de l’amour
“TRAITÉ DE L’AMOUR DE JÉSUS CHRIST PAR S. ALPHONSE-MARIE
Toute la sainteté de l’âme et sa perfection réside dans l’amour envers Jésus Christ, notre Dieu,
notre souverain bien et notre rédempteur. C’est la charité qui rassemble et protège toutes les
vertus qui rendent parfait.
Est-ce que Dieu ne mérite pas tout notre amour ? Il nous a aimés dès l’éternité. « Considère,
nous dit-il, que j’ai été le premier à t’aimer. Tu n’avais pas encore vu le jour, le monde lui-même
n’existait pas, et moi je t’aimais déjà. Je t’aime du fait même que je suis ».”
Saint Ignace Loyola hier,
Saint Alphonse-Marie Ligorie aujourd’hui.
Cet autre géant de la vie spirituelle
Fait partie de la mémoire vive de l’Eglise.
La sainteté de mon âme réside dans l’amour envers… et en dépend.
Mais c’est la charité qui rassemble tout
Et rend tout parfait.
Tout est donné, mais tout est à recevoir,
Tout pour moi, mais rien sans moi.
Tout est donné de toute éternité
Et tout est attendu de moi
De toute éternité aussi.
“Tu n’avais même pas vu le jour…
Et moi je t’aimais déjà”
Savoir exister déjà dans le désir
D’aimer comme source de notre vie,
Cela consolide tous les savoirs
Que nous avons ou désirons avoir
Sur ce que vouloir exister
Peut vouloir dire.
Pour Dieu c’est si simple
Il aime du fait d’exister.
Quelle invitation à aimer
Par le fait même d’exister.
La charité rend tout parfait,
Y compris le désir d’aimer,
Par le simple fait d’exister.
Seigneur, donne moi de ce désir
Et donne moi la foi pour y parvenir !

Le 31 Juillet 2020
St Ignace
“Son expérience l’amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d’autres joyeux, et
peu à peu il en vint à se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité, l’esprit du
démon et l’esprit de Dieu.
Telle fut sa première réflexion sur les choses de Dieu et plus tard, quand il fit les Exercices,
c’est de là qu’il tira ses premières lumières sur la diversité des esprits.” La biographie, lecture du
jour du Bréviaire.
Un géant, pas de taille,
mais d’esprit et d’actions,
Ce matin son ombre se pose sur moi,
Avec le livre de sa vie entrouvert,
Pleine d’exercices peu scolaires,
Ou alors de l’école de la vie,
Où on apprend à discerner
Entre le bien et le mal,
Et y trouver la source.
Un géant qui ne fait pas peur,
Comme ceux qui peuplent les contes.
Il se pose en roi de discernement,
Il exerce une influence d’esprit.
Qui s’en plaindrait ainsi éclairé ?
Qui s’en prendrait à son évangile ?
Celui qui n’aime pas la lumière
Car il est trouble et ténèbres,
Le démon lui-même qui l’agitait
L’a “forcé” d’y mettre de l’ordre.
Ouvert à la grâce divine,
Il ne refusa pas un tel combat.
Il a fait mieux, en créant une compagnie,
Pour aider les autres à poser un regard
Juste sur eux-mêmes, sur leur relation
Avec le Christ, source de la Vie.
Cela l’a rendu tout joyeux,
Et rien ne lui paraissait impossible,
Pas seulement pour le dire,
Mais pour le faire avec les autres.
Saint Ignace, priez pour nous ! Amen

Le 30 Juillet 2020
Lieu de repos
“Quelle est donc la maison que vous bâtiriez pour moi ? Quel serait l’emplacement de mon lieu
de repos ?” Is66,1-2
Étrange demande,
Qui parle ?
Dieu veut avoir une maison pour lui,
Il veut une demeure sur la terre.
Certes un abri,