Le Courrier Mission et Migrations est la revue du Service National Mission et Migrations (SNMM).
Dans chacun de ses numéros, les thèmes traités accordent une attention particulière à la dimension internationale et interculturelle.
Espace de dialogue et de transversalité entre les différents réseaux ecclésiaux coordonnés par le SNMM, cette revue a pour ambition de montrer des opinions, des traditions et des sensibilités diverses qui rendent l’Eglise plus belle.
Dans la rubrique “Visages de la mission” du quatrième numéro du Courrier, le P. Patrick Portier, aumônier de la CCF de Barcelone, témoignage de sa mission au service des catholiques francophones de Barcelone, interviewé par Claire Rocher, responsable communication du Service National Mission et Migration.
Prêtre du diocèse d’Angers, né en 1966, Patrick Portier est aujourd’hui aumônier de la Communauté Catholique Francophone de Barcelone (Espagne), après avoir servi en Asie. Il partage son dynamisme missionnaire, forgé en 31 ans de sacerdoce.
« Servir avec joie et vitalité », à l’image du Christ au Lavement des pieds (Jean 13). C’est ce qui transparaît de l’échange en visio avec ce pasteur enthousiaste. A Angers, Patrick grandit dans une famille non-pratiquante. C’est en échangeant avec des professeurs et des prêtres de son école catholique qu’il découvre la foi. Pendant des années, il se rend à la messe en cachette, avant d’annoncer à ses parents, dès son bac en poche, qu’il entre au séminaire !
Gagné par la « passion de l’Evangile », le prêtre a le souci de se former. Direction de camps, psychologie à l’Institut de formation humaine intégrale de Montréal (IFHIM) où les étudiants viennent de 34 pays, cours sur le dialogue interreligieux à l’Institut catholique de Paris mais aussi parcours « Chemins d’humanité », avec des chefs d’entreprise. Il cultive une curiosité intellectuelle et pastorale, « dans l’esprit de Vatican II ».
Aumônier à l’université catholique d’Angers, Patrick est sensible à la diversité des cultures et des religions. Mais son charisme missionnaire vient davantage de ses amitiés avec des prêtres des Missions Etrangères de Paris (MEP). On sent qu’il admire leur formation humaine et pastorale, leur témoignage de prêtres « joyeux ». « La vie et les opportunités » ont fait le reste.
La culture de la rencontre
Aumônier des Communautés Catholiques Francophones à Singapour et Kuala Lumpur (Malaisie), il vit « un bonheur intense », qui le comble aussi bien culinairement qu’artistiquement. « Les préparations au mariage étaient l’occasion de rappeler aux Français que nous étions accueillis dans un pays étranger », relit-il, soucieux du lien avec l’Eglise locale. De ses missions en Asie, il retient la collaboration avec les laïcs. Le Covid l’ayant empêché de se rendre pendant plus d’un an à Kuala Lumpur, la communauté a fonctionné grâce à un couple marié. « Le prêtre doit être au service, pas forcément au centre de tout. C’est au nom de son baptême que chacun s’engage ».
Depuis un an avec la CCF de Barcelone – vieille de 400 ans – il est frappé par les liens intergénérationnels dans la société espagnole. Il a demandé aux femmes du « groupe Emmaüs » de témoigner, au-delà de l’aspect financier, du sens de la retraite – cette « mise à l’écart pour d’autres ». Il se réjouit aussi de voir s’incarner la francophonie à travers les fidèles béninois, camerounais, suisses ou encore belges !
Et de conclure : « J’espère que les CCF continueront d’intéresser l’Eglise en France car elles donnent une belle dimension d’ouverture. Ces communautés, plutôt jeunes, rentreront un jour. Il ne faudra pas oublier de s’enrichir de leur expérience ».
Claire Rocher (SNMM)
Pour découvrir davantage :
-Lire la présentation du P. Patrick Portier de la CCF de Barcelone qu’il accompagne comme aumônier depuis septembre 2022.