Le Pape François s’est rendu à Chypre et en Grèce du 2 au 6 décembre 2021.
La communauté catholique francophone d’Athènes a mis tout en œuvre pour l’accueillir aux côtés des Grecs catholiques.

 

CR CCF d'Athènes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le samedi 4 décembre, le groupe des “grands” du catéchisme (du CM1 à la 5e) est allé accueillir le pape à l’extérieur de la cathédrale où il rencontrait les représentants des communautés religieuses. Ils ont attendu longtemps pour voir le pape de loin et moins de 5 minutes, ce qui était un peu frustrant, mais ils ont pleinement pris conscience de l’importance de l’événement quand la télévision grecque a interviewé les jeunes hellénophones du groupe. Grande excitation pour nos enfants !
C’était au final un moment fort qu’ils ont partagé ensemble, et qui devrait aider à souder le groupe pour tout le reste de l’année.

Le dimanche le nombre de place dans la salle principale où se tenait la messe étant extrêmement limité, la majorité des paroissiens y a assisté depuis des salles de cinéma, sur écran, ce qui était très frustrant pour la plupart d’entre eux : il semble que les gens ne chantaient pas dans les salles annexes et qu’il était difficile d’entrer en communion avec le reste des gens.

J’ai eu personnellement la très grande chance d’avoir une place dans la salle principale. C’était une belle expérience, avec une très jolie “mise en scène” (le terme est approprié pour une salle de spectacle !) et des chants magnifiques. Cela m’a rappelé les JMJ de ma jeunesse, en plus grandiose et beaucoup plus “chic” : les gens s’étaient habillés pour l’occasion. En tout cas j’ai vraiment eu le sentiment de vivre un moment important. Au moment de réciter le credo je me suis tue (je ne connais pas le credo en grec) et me suis laissée pénétrer par les voix de cette foule de gens de tous horizons (beaucoup de grecs mais également beaucoup d’étrangers, notamment Philippins..) qui récitaient une même foi, qui étaient toutes sur un même chemin, guidés par le même Evangile, et j’ai trouvé ça très émouvant.
En revanche j’était un peu “Lost in translation” pour l’homélie du pape, dite en italien et sous-titrée en grec… J’ai dû la lire en français par la suite.
Et j’ai été frappée par la démarche difficile du pape. Son sourire et son dynamisme nous font parfois oublier son âge, mais sa démarche nous le rappelle.
Quelle énergie quand même pour un octogénaire !

 

Enfin le lundi a été un grand moment pour nos ados qui, cette fois, ont vu le pape de très près ! Deux ados et les deux accompagnatrices du groupe lui ont même serré la main.
Beaucoup d’émotion pour tout le groupe !! Et puis cette rencontre a été l’occasion pour nos ados de faire connaissance avec le groupe d’aumônerie anglophone/hellénophone de la paroisse.
Ils ont notamment peint des bannières ensemble pour accueillir le pape, puis sont allés tous ensemble sur place.
Nous n’avions pas de programme spécifique en français pour les ados, maintenant ils savent qu’ils ont une grande famille multilingue au sein de la paroisse dans laquelle ils ont pleinement leur place.
C’est très positif et cela sera sûrement l’un des effets bénéfiques à moyen terme de la venue du pape.

Bénédicte Fleury, membre de la CCF d’Athènes.

Compte rendu de la visite du pape en Grèce du 4 au 6 décembre 2021, par le père Pierre Salembier, S.J.

(Photo: Vatican News)Pope Francis and President Katerina Sakellaropoulou of Greece on Dec. 4, 2022

Pape François et la Présidente de Grèce Katerina Sakellaropoulou, Dec. 4, 2022.
(CR Vatican News)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce voyage a été, dans l’ensemble, une grande consolation pour la communauté des grecs catholiques. En effet, toutes les autorités civiles se sont mobilisées pour que séjour du Pape François se passe au mieux. La Présidente de la République a accompagné le pape dans toutes les étapes de son voyage. La plus belle salle d’Athènes – le Palais de la musique – avait été décorée et mise à déposition de la communauté catholique pour la messe du dimanche à laquelle assistait la présidente de la République elle-même, accompagnée du maire d’Athènes et de plusieurs ministres. De plus, la chaine de télévision nationale a diffusé l’intégralité ce de séjour du pape en Grèce.

Du point de vue de la rencontre des autorités religieuses. Des progrès ont été accomplis depuis le visite de Jean-Paul II en 2001. L’archevêque orthodoxe d’Athènes, Mgr Jeronymos, accompagné de quelques évêques, a reçu le pape Francois dans la salle de réception de son palais épiscopal, mais, contrairement à ce qui s’est passé à Chypre, il n’y a pas eu de rencontre du Saint Synode de Grèce. En effet, quelques évêques, anticatholiques fanatiques, ayant exprimé leur désaccord pour une telle rencontre. Néanmoins les propos et les gestes de Mgr Jeronimos ont été chaleureux. Néanmoins dans le cours de son discours, Mgr Ieronismos, a éprouvé le besoin de signaler, en cet anniversaire du début de la révolution Grecque. “Votre Sainteté, en tant que chef modeste et en même temps dynamique de l’Église catholique, nous pensons qu’en ce moment historique, vous avez le courage et l’honnêteté d’examiner les échecs et les omissions de vos pères, qui n’ont pas soutenu la lutte de notre peuple pour la liberté. Je n’ai pas l’intention de vous mettre dans l’embarras. Mais je crois que parmi ceux qui veulent être appelés et être frères en Christ, le meilleur langage est et reste l’honnêteté. La diplomatie et les processus diplomatiques mal intentionnés sont loin de nous”. Reproche qu’il conviendrait de nuancer du fait que le continent grec sur lequel s’est passé, pour l’essentiel, la guerre d’indépendance n’avait pas alors de communauté catholique. Les seules communautés catholiques grecques vivaient dans les Cyclades et ces communautés avaient quelques raisons de s’inquiéter du sort qui leur serait réservé dans une nation orthodoxe.

Enfin, dans un pays où les catholiques sont encore parfois suspectés d’être des hérétiques, il était particulièrement significatif que les personnalités orthodoxes invitées à cette célébration découvrent que le Credo récité en grec par la communauté catholique était depuis la réforme liturgique de Vatican II, la même profession de foi que celle professée dans la liturgie orthodoxe. Le fameux « Filioque », pomme de discorde entre les deux Églises depuis plus d’un millénaire n’ayant jamais été intégré à la profession de Foi en grec.

Enfin, je crois qu’il faut apprécier à sa juste valeur, les mots inscrits par Mgr Jeronimos sur le livre d’Or de la nonciature, le lundi 6 décembre au matin, au moment où il venait remercier le pape de sa visite : « A François, mon frère qui est à Rome.»

Pierre Salembier sj

Retour sur les préparatifs de la visite du Pape

Un groupe de jeunes (4e à terminale) s’organise avec les jeunes hellénophones et anglophones de la paroisse pour préparer ensemble les banderoles pour la venue du Saint Père.
Ce sera l’occasion de voir si la question de la langue est un obstacle majeur à ce que les jeunes francophones puissent rejoindre les activités des autres jeunes de la paroisse.

Pour la visite du pape :

– La responsable du catéchisme emmènera le groupe du catéchisme des “grands” (CM1/5e) pour accueillir le pape et obtenir sa bénédiction à l’extérieur de la cathédrale d’Athènes, avant sa rencontre avec les prêtres et représentants des communautés religieuses le samedi 4 décembre.

– Plusieurs personnes de la communauté se sont inscrites pour assister à la messe qui sera célébrée par le pape le dimanche 5 décembre, mais nous ne savons pas encore si des places leur seront attribuées (nombre de places très restreint, accès réservé aux personnes vaccinées, mesures sanitaires drastiques en raison d’une nouvelle flambée du coronavirus dans notre pays).

– Enfin le groupe des jeunes (francophones, hellénophones et anglophones) ira saluer le pape avec des banderoles et obtenir sa bénédiction, lundi 6 décembre, en marge de sa rencontre avec un groupe de 150 jeunes présélectionnés, dans une école catholique au nord d’Athènes.

Bénédicte Fleury, membre de la CCF d’Athènes.

 

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